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lundi 30 mars 2009

Zéro phyto !

La France est le 3ème plus gros consommateur de pesticides dans le monde, après les USA et le Japon, et en Europe le premier !

Plus l’agriculture est intensive, plus elle utilise d’intrants dont les pesticides. La France produit environ 76000 tonnes de pesticides (chiffres 2004). Depuis le début des années 1990, le niveau de production de ces produits reste à peu près le même, alors que les pesticides actuels sont beaucoup plus puissants et donc s’utilisent à plus faible dose. Auparavant, on se servait d’environ un kilo par hectare alors que maintenant, il suffit de 100 grammes pour la même surface. La France reste donc véritablement dépendante à ces produits.

On assiste en plus à une banalisation de leur utilisation, car l’agriculture n’est pas la seule utilisatrice de pesticides.
- les gestionnaires privés d’infrastructures autoroutières,
- les services départementaux et de la communauté urbaine (routes) et communaux (espaces verts),
- les jardiniers amateurs,
- les Voies Navigables de France,
- la SNCF et ses trains “ désherbeurs ”.
- les golfs...

Les pesticides sont partout ...
On retrouve des pesticides partout : dans nos aliments, dans l’eau des rivières, et, encore plus grave, dans l’eau des nappes phréatiques profondes, qui ne se renouvellent que très lentement, dans l’air, dans les sols, dans la biomasse vivante et morte, dans le sang et le lait maternel...

... dans nos aliments... Sur 3375 analyses réalisées en 2003 par la DGCCRF (répression de fraudes), seulement 59% des légumes et 35,5% des fruits proposés au consommateur ne présentaient pas de trace de pesticides. 41 % des légumes et 64,5 % des fruits analysés contenaient des pesticides à des teneurs conformes aux normes réglementaires. 24 % des fruits et légumes analysés contenaient plus de deux pesticides différents. 5,5 % des fruits et 7 % des légumes dépassaient les limites maximales de résidus de pesticides (LMR).

... dans les eaux... 90 % des rivières et 50 % des nappes phréatiques sont contaminées (IFEN www.ifen.fr).

En effet, après son application au champ, selon le type de molécule et de formulation, une fraction plus ou moins importante de la solution est rapidement volatilisée (aérosols et évaporation), et atteint le compartiment atmosphérique où elle retombera ailleurs sous forme de pluies.

Cette pratique conduit à une pollution des nappes phréatiques et à des risques accrus pour la santé, non seulement pour les agriculteurs et opérateurs, pour toute la population, ainsi que pour les abeilles, irremplaçables comme pollinisatrices.

Pesticides et cancer ?
Un lien a été établi entre cancer et pesticides, mais il reste probable et non pas certain, car les tests ont été effectués sur des animaux et pas sur l’homme. L'augmentation forte du nombre de cancers, indépendamment du vieillissement, non expliquées à ce jour ne peuvent que nous faire craindre de nouveaux scandales comme celui de l'amiante. D’autres études affirment l’existence d’un lien avec certains cas de stérilité, de maladies neurologiques et même d’autisme. Les données européennes et américaines listent une cinquantaine de pesticides probablement cancérigènes. Concernant le "Roundup", l'Attila du végétal, sensé être totalement anodin et vanté par le groupe Monsanto, les études récentes menées par le professeur Gilles-Eric Séralini de l'Université de Caen prouvent que le glyphosate est toxique pour les cellules placentaires humaines, même à des doses très faibles.

Peut-on se passer de pesticides ?

Contrairement à l'UIPP (Union des Industries de la Protection des Plantes, le lobby de la chimie, chez eux on parle de produits phytopharmaceutiques ! ), et aux tenants de l'agriculture intensive, qui clament que sans pesticides on ne pourrait nourrir la planète, il s'avère possible de réduire de moitié l'utilisation des pesticides, en intégrant des zones de refuges dans les cultures qui permettent à la biodiversité de se développer.


Espace vert, où pousse un Ophrys, traité au glyphosate, rue du Commerce !

Les Ophrys, de la famille des orchidées, ont des fleurs en forme d'abeille pour favoriser leur pollinisation
Il est grand temps de revenir à des pratiques respectueuses de notre santé et de l'environnement, et c'est facile !
Nombreuses sont les villes, et pas des moindres, (Lyon, Rennes, Nantes, ...) qui ont entamé la démarche pour tendre vers le 0 phytosanitaire, car les techniques alternatives sont efficaces et pas plus couteuses.

Plutôt que d'obliger les employés communaux ou les sous-traitants à se transformer en cosmonautes, pour pulvériser des désherbants toxiques, passons au désherbage manuel ou thermique, ne fauchons que quand c'est réellement nécessaire et laissons la biodiversité se réinstaller dans nos villes.

Ressources sur le Web :

Une brochure très pédagogique sur les pesticides :
http://www.mce-info.org/Pesticides/docs_pdf/Pesticides-danger.pdf

L'expérience de Lyon :
http://wiki.les-verts.infini.fr/index.php/L%27exp%C3%A9rience_de_Lyon_:_Des_Espaces_Verts_sans_phytosanitaires

L'expérience de Nantes, la ville écosystème, la place des "mauvaises herbes", l’objectif zéro phytosanitaire :
http://www.nantes.fr/dev-durable/actualites-durable/les-archives-durables/guide-nature-en-ville.html

Objectif « zéro phytosanitaire » dans les espaces verts :
http://www.archi.fr/CAUE95/fichierpdf/Plaquette%20pesticide.pdf

A lire :
Pesticides. Révélations sur un scandale français
par Fabrice Nicolino et François Veillerette
Editions Fayard, 19 €

Le monde selon Monsanto : de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien
par Marie-Monique Robin
Arte Editions, 11,40 €

dimanche 1 mars 2009

Faut-il supprimer la taxe professionnelle ?


Le président Sarkozy adore les effets d'annonce : « On supprimera la taxe professionnelle en 2010, parce que je veux que l'on garde des usines en France ».

La taxe professionnelle (TP) est l'un des quatre impôts directs locaux perçus par les collectivités territoriales françaises. Créée en 1975 par Jacques Chirac, alors Premier ministre, pour remplacer la patente, la taxe professionnelle est calculée à partir de l'investissement, du parc foncier et de la valeur ajoutée des entreprises et, pour certaines professions, par un pourcentage soit des salaires versés, soit des recettes réalisées.

Le montant de la taxe professionnelle est évalué à 28 milliards d’euros. En cas de suppression, il faudra trouver 18 milliards d'euros de ressources nouvelles, et non 8 milliards, comme veut le faire croire le président.

Première ressource fiscale des collectivités locales, elle sert à financer le budget des communes, des départements et des régions, ainsi que d'autres organismes, telles que les Chambres de commerce et d'industrie. La taxe professionnelle (TP) représente 44% des recettes fiscales de l’ensemble des collectivités locales, 30% pour notre commune.

Sarkozy veut d’abord faire porter l’effort sur les collectivités territoriales, qui doivent déjà assumer des transferts de charges de l’Etat et la diminution de leurs dotations. Sarkozy n’a assorti cette décision de suppression d’aucune mesure susceptible de compenser la suppression de cette taxe et donc d'assurer les fonctionnement des collectivités locales: il s’en est tenu à évoquer la «taxe carbone», sans en préciser le montant. Dégager près de 20 milliards d'€ ne peut pas être le fait d'un impôt indirect comme une taxe carbone. Au regard de tels enjeux financiers, on ne peut que s’indigner de cette improvisation.

Dans quel autre pays démocratique le chef de l’Etat se permettrait-il d’annoncer une mesure aussi importante, sans en avoir préalablement saisi le Parlement et les représentants des collectivités territoriales ? L’Etat décide de faire payer les collectivités et donc les citoyens pour des allègements accordés aux entreprises, que lui seul décrète !

La suppression de la TP conduira-t-elle les entreprises à investir plus, à relocaliser, à maintenir ou crééer des emplois, à augmenter les petits salaires, à améliorer les conditions de sécurité, à diminuer les impacts environnementaux de leurs activités.... ou plutôt seulement à rémunérer encore mieux les actionnaires ? Aucune contrepartie n’est demandée aux entreprises, on comprend la satisfaction immédiate des syndicats patronaux !

Rappelons que les collectivités territoriales assurent 73% des investissements publics : les infrastructures, les commandes publiques , les services publics, la formation, la sécurité …ce sont des atouts aussi pour le dévellopement économique et pour l'emploi, pas seulement des charges !

On pourrait certes se réjouir d'entendre à nouveau parler d'écotaxe ou de taxe carbone, mesure promise au moment du Grenelle, portée depuis longtemps par les écologistes et mise en avant dans le pacte de Nicolas Hulot. Le principe d'une telle taxe vise à renchérir le prix de l'énergie pour modifier les comportements et réduire les consommations, pour réduire les gaz à effets de serre et préserver les réserves fossiles. Rappelons que les industries les plus émettrices (30% des émissions) sont déjà soumises à la taxe carbone.

Un des scénari proposé, avec une tonne de CO2 à 32 euros, conduirait à une recette de 5 milliards d'€ venant des entreprises et 3,5 des ménages. Mais ce prélèvement n'aurait de sens que si les 3,5 milliards d'€ sont reversés sous forme d'allocations permettant d'améliorer les performances énergétiques des logements, d'utiliser des moyens de transports moins producteurs de gaz à effet de serre.

L'instauration de la taxe carbone ne doit donc pas être liée à la suppression de la TP, d'autant que les recettes attendues ne compenseraient que partiellement celles provenant de la TP.

Les Verts sont :
- pour le maintien de la TP, parce que c'est une recette indispensable pour les collectivités territoriales, et que nous sommes opposés à l'augmentation des impots locaux pour compenser la perte de TP,
- pour l'instauration d'un dialogue état/entreprises/collectivités territoriales pour étudier ensemble d'autres alternatives à la TP,
- pour la mise en place d'écotaxes permettant de diminuer les dépenses énergétiques et les pollutions,
- pour la suppression du bouclier fiscal, encore plus indécent en période de crise.

Penser maintenit l'activité industrielle juste en supprimant la TP est une vision simpliste du problème ! Les idées ne manquent pas :
- développer la recherche et l'innovation,
- empêcher les délocalisations en donnant la priorité au "produit sur place", emploi sur place qui de plus limite les émissions de CO2 dues au transport,
- plafonner les hauts salaires (en suivant l'exemple d'Obama!),
- crééer des aides à l'investissement, mais en demandant des contreparties sociales et environnementales à l'entreprise,
- interdire les licenciements dans les entreprises bénéficiaires, ....

Conservons les "espaces de nature" de Saint-Orens et de l'agglomération toulousaine

L'aménagement du territoire est resté longtemps le champ clos de cercles politiques et techniques très étroits. Cette question nous concerne pourtant tous au premier chef, quant au devenir de notre cadre de vie. Dans une vision à grande échelle, liée à la mondialisation effrénée de l'économie, la tendance actuelle veut que les grandes agglomérations se renforcent et continuent à se développer. Nous sommes critiques sur ce type de développement, qui tend à déséquilibrer les territoires.

Nous ne sommes pas opposés à l'urbanisation, mais à condition de respecter trois contraintes : un habitat respectueux de l'environnement conçu avec une approche intégrée de l'énergie et de l'eau, un habitat acccessible à tous, un habitat non étalé, ce qui permet de maintenir des zones agricoles et rurales.

Un développement mal contrôlé a de forts impacts sur l'environnement : artificialisation des sols, émiettement des espaces naturels. L'IFEN constate qu'en dix ans, ces zones artificielles ont progressé trois fois plus vite que l'augmentation de la population. En 2007, 4100 hectares en Midi-Pyrénées ont été batis, goudronnés ...

Il est donc grand temps de limiter cette consommation d'espace, qui se fait souvent au détriment de terres agricoles de qualité et qui posera à terme la question des ressources alimentaires.

Le Grenelle de l"Environnement est clair sur ce point : "lutter contre l'étalement urbain" et "contre la régression des surfaces agricoles", les collectivités vont devoir fournir des indicateurs clairs montrant qu'elles agissent en ce sens.

L'espace du Grand Toulouse est déjà urbanisé à plus de 50%, et en 2030 on attend, si la courbe de croissance se maintient, une augmentation de population de 38%, avec pour conséquence, si on n'agit pas dès maintenant, une réduction et un émiettement des espaces naturels. On constate d'ores et déjà que la quasi-totalité des corridors écologiques, qui permettaient le déplacement de la faune et la dispersion de la flore, sont interrompus.

Dans le cadre de la Charte d'Environnement du Grand Toulouse, une étude est menée pour cartographier les sites présentant un grand intérêt pour la flore et la faune et proposer un maillage vert permettant de préserver ces corridors et la biodiversité. Ce document devra être pris en compte lors de la définition des SCOT, PADD, PDU, PLU, tous ces outils qui fixent les règles d'urbanisation et de développement de la communauté urbaine.

La première étude dans ce domaine, menée pour le SDAT, remonte à 1998 n'avait retenu que la forêt de Bouconne, les gravières et ramiers de la Garonne, et quelques petites vallées. Les études de terrain ont montré que d'autres zones devaient être préservées et qu'il fallait assurer un zonage cohérent et le maintien de corridors écologiques.

Proposition de maillage vert de la commune de St-Orens

Nous avons la chance à Saint-Orens d'avoir axé le développement de la ville sur la route de Revel (RD2), conservant en zone agricole toute le Nord de la commune. L'étude a permis d'y identifier plusieurs zones d'intérêts (bords de Saune, Cayras, vallée de la Marcaissonne, ...).


Dans le schéma des espaces de nature, rassemblant des espaces à vocation agricole, de détente, la zone Nord de St-Orens est identifié comme un des noyaux de biodiversité à préserver, tout comme la zone agricole de Pin-Balma, et les coteaux de Castelginest et Launaguet, pour la partie Est du Grand Toulouse.

L'ensemble des zones vertes du Grand Toulouse

Cette proposition doit être avalisée par les élus de la commune. Et c'est là que les freins à un tel classement, ou tout au moins à la définition et à l'acceptation d'un périmètre large, apparaissent. Pour certains élus, tout zonage vert est un frein à un futur développement, même si le document n'est pas "opposable", (c'est à dire réglementaire), avec une vision encore très communale, où chacun développerait son territoire sans forcément cohérence avec ce que fait le voisin.

Rappellons qu'actuellement la taxe professionnelle bénéficie à l'ensemble du Grand Toulouse et non à la commune où sont implantées les entreprises, et que L'aménagement des zones économiques est de la compétence de la communauté urbaine.

Nous sommes engagés dans un gros projet d'urbanisme sur la ZAC de Tucard-centre, qui verra son achèvement au mieux vers 2018. Si besoin était, des espaces urbanisables seraient encore disponibles entre la vallée de la Marcaissonne et cette zone. D'autre part, des zones plus proches du centre de l'agglomération (Malepère, Lasbordes, sur les communes de Toulouse et Balma) apparaissent plus propices que les coteaux de Cayras, sans infrastructure de transport ni assainissement collectif.

Le Schéma Directeur pour l'aménagement de l'agglomération toulousaine (SDAU) qui est en cours de transformation en SCOT (Schéma de COhérence Territoriale) - oui, c'est compliqué, tous ces sigles ! - a attribué à St-Orens trois pixels d'urbanisation "mobiles" - un pixel, c'est 300m x 300m - sur ce dernier secteur. Ils pourraient d'ores et déjà permettre d'urbaniser. Mais serait-ce logique de les utiliser, si ce n'est pour faire plaisir à quelques promoteurs et propriétaires terriens, alors que nous devons urbaniser à proximité de la RD2, si nous voulons justifier la création d'une ligne de tramway ?

Nous avons la chance que la communauté urbaine nous propose un classement d'une partie de notre territoire en "espace de nature". Ceci permettra de conserver un poumon vert dans notre environnement proche. Nous commençons à le mettre en valeur, grâce à de nouveaux réseaux de promenades dans ce secteur.

De grandes villes, par exemple Rennes, ont su conserver cette coexistence d'espaces urbanisés et d'espaces de nature. Pensons également aux générations futures.

Défendez avec nous ce patrimoine naturel .....

En savoir plus :

L'artificialisation des sols, données de l'IFEN (Institut Français de l'ENvironnement) : http://www.ifen.fr/indicateurs/indicateurs-de-suivi-des-engagements-europeens/indicateurs-de-suivi-des-engagements-europeens/artificialisation-des-sols.html?print=1

L'artificialisation en Midi-Pyrénées : http://www.insee.fr/fr/insee_regions/midi-pyrenees/rfc/docs/territoire.pdf

La Charte pour l'environnement du Grand Toulouse : http://www.grandtoulouse.org/index.php?pagecode=353