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mercredi 30 septembre 2009

Le PDU nouveau est arrivé !

Le projet de Plan de Déplacement Urbain, après un an d'études, est soumis à l'avis des communes de l'aire toulousaine. Ce plan va définir la politique des transports et déplacements sur un territoire englobant largement la communauté urbaine de Toulouse (118 communes) jusqu'à l'horizon 2020.

Pour réduire les gaz à effet de serre, diminuer la pollution, éviter la congestion due à l'augmentation du trafic automobile, anticiper la hausse à venir du carburant, les Verts proposent de financer prioritairement les transports en commun.

L'objectif à atteindre en terme de déplacements, en dehors de la marche, est :
- en transports collectifs : 23% (+7% par rapport à 2008),
- transports en véhicules individuels : 70% (-9%)
- vélos : 7% (+2%),
un objectif tenant compte de l'augmentation de trafic du à la croissance attendue de la population.
Pour l'atteindre, un grand nombre d'actions doivent être menées pour favoriser les modes doux (développer le réseau cyclable), mieux mailler le territoire avec de nouvelles lignes de tram et de bus en sites propres, pour que les transports en commun soient réellement attractifs, mieux maîtriser l'usage de la voiture (développer le stationnement règlementé).

Ce PDU devra aussi satisfaire les obligations de la loi sur l'air : l'évaluation environnementale reste à mener, elle démarrera après que les avis sur le projet auront été rendus par les collectivités.
L'enquête publique sera ensuite lancée en avril 2010 et le projet final validé en juillet 2010.

La question du financement est la principale pierre d'achoppement du projet :
Le volet investissement des transports collectifs est de 191 à 223 M€/an,
le volet routier de 52 M€/an,
le volet "modes doux" de 13 M€/an.
Les coûts d'exploitation, c'est à dire le fonctionnement, devraient passer de 149 M€ en 2008 à 232 M€ en 2020.
Si on additionne le versement transport des entreprises (160 M€), les contributions de Toulouse (20 M€) et du Grand Toulouse (20 M€),on est loin du compte ! Les finances sont grevées par le remboursement de l'emprunt pris pour financer la ligne B du métro. Le Conseil Général, viré de Tisseo, par la droite, qui avait concocté un amendement dédié (l'amendement Pailler), n'est toujours pas revenu ... et les zizanies entre collectivités territoriales (Sicoval versus Grand Toulouse) n'arrangent pas les choses ... L'état a lancé des appels à projet mais on est dans l'incertitude sur ce qui sera effectivement financé ...

Nous avons participé à l'élaboration de l'avis de la commune en mettant l'accent sur les équipements nécessaires sur le secteur Sud-Est. Si nous avons pu converger concernant la priorité à donner aux transports collectifs (la Zac du Tucard va accueillir plus de 4000 personnes supplémentaires à l'horizon 2018), des divergences subsistent concernant l'intérêt de nouveaux équipements routiers, notamment celui de la Jonction Est.

Le projet de Jonction Est, ressorti des cartons, a été réétudié à la mi 2004, le Grand Toulouse a mené des études sur "l’opportunité et la faisabilité d’une nouvelle voie routière destinée à capter le trafic automobile au-delà de Quint-Fonsegrives, Balma et Saint Orens vers le périphérique toulousain".

A l'issue d'une première concertation fin 2005, le Grand Toulouse a décidé de poursuivre les études sur la partie Ouest du projet (aussi appelée section 1), laquelle va de la Rocade Est à la RD 16 (avenue de la Marcaissonne puis chemin de Ribaute), et de prendre en charge la maîtrise d’ouvrage des travaux de cette section.
Les études d’avant-projet ont été menées depuis mars 2006.
Une nouvelle concertation début 2007 a eu lieu sur les variantes d'échangeur.
L'estimation du coût est de 55 M€ pour l'échangeur et 800 m de voie.

Le coût très élevé de ce tronçon routier est à comparer avec le coût des équipements TC :
- le prolongement de la voie en site propre de la LMSE jusqu'à la route de Castres, mal intitulé "Liaison LMSE Jonction-Est" dans le document de synthèse sur le projet PDU : 25 M€ (c'est un grand maximum car on estime ce type d'aménagement à 6M€ du km),
- le coût du tramway Grand-Rond St-Orens (285 M€ pour 10 km).

Ce projet de Jonction Est, c'est le coût de 9 km de TCSP, on pourrait assurer la liaison en TCSP du lycée PP Riquet au pont des Demoiselles ! On pourrait avec les mêmes sommes financer 1/5 de la ligne de tram devant desservir St-Orens !

Il y a les coûts financiers à prendre en compte en terme d'efficacité, mais il y a aussi les coûts environnementaux : la vallée de la Saune est à protéger, c'est la dernière vallée de l'Est toulousain qui a été préservée de l'urbanisation. L'"intégration paysagère" que l'on met en avant pour ce type d'ouvrage n'est qu'un pis-aller, visant à masquer les impacts réels sur le milieu.

Un tel aménagement est en contradiction avec le maillage existant, en cours de réalisation ou programmé, visant à capter le trafic automobile en limite du Grand Toulouse.


Le TCSP (Transport en Commun en Site Propre) Quint-Fonsegrives et la ligne 83 permettent de rejoindre le terminus de la ligne A du métro. Fin 2011, la LMSE permettra de rejoindre en bus en site propre la ligne B du métro. La ligne de tram, vers 2018-2020, rejoindra le Grand-Rond. Les voies de bus en site propre seront prolongées jusqu'à la route de Castres. Des bus express sur la rocade, un projet qui sera étudié dans le cadre du PDU, permettront de desservir les principales zones d'activité économique.
Ces équipements doivent permettre d'offrir une alternative attrayante aux automobilistes, en terme de fréquence, rapidité des déplacements.