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vendredi 5 novembre 2010

Du pin sur la planche ... pour les scieurs

 Le lotissement de l'Orée du Bois a été planté à l'origine par le promoteur en pins parasols. Ces arbres se sont développés majestueusement offrant une ombre bienfaisante en été, mais ont engendré un grand nombre de nuisances : leur système racinaire a soulevé en de nombreux endroits les trottoirs cimentés et déformé la chaussée (avec des bosses jusqu'à 20 cm de hauteur), posant de réels problèmes de sécurité, et a également fissuré de nombreux murs de clôtures.

 Les agents de la municipalité et de la communauté urbaine sont intervenus pour "purger" les dalles de ciment soulevées des trottoirs et les remplacer par du gravillon. Reste à résoudre la question des chaussées déformées.
Plusieurs solutions sont envisageables :
- la solution radicale, immédiate : on abat les pins provoquant des déformations, et on restaure la chaussée ; cette solution a la faveur comme on peut le supposer des spécialistes de la voirie.
- l'analyse globale, prenant en compte les aspects de sécurité, de remise en état de la voirie, mais aussi les aspects paysagers et la valeur des arbres en place. S'il est bien certain que les arbres posant le plus de problèmes (par exemple dans le cas du soulèvement des avaloirs du réseau pluvial) devront être abattus, il est possible de rechercher des solutions permettant de limiter ces abattages. L'allée des Pins, la voie la plus atteinte est très large, avec notamment sur une partie de la voie un terre plein central : sa suppression, par exemple, permettrait d'élargir la partie trottoir en permettant aux pins de se développer. Seraient également envisageables des ilots s'appuyant sur les arbres à problèmes, rétrécissant la voie et permettant ainsi de mieux faire respecter la zone 30km/h du quartier.

Pour nous, élus écologistes, une telle étude préalable aurait permis de savoir si un réaménagement de voirie était envisageable notamment d'un point de vue financier et efficace sur le long terme.

Après de nombreuses tergiversations, qui ont duré plus d'un an, le bureau municipal a tranché, adoptant une position mi-chèvre, mi-chou : on abat les arbres à problème, une quinzaine, et dans même temps on lance, "en parallèle", une étude portant sur les zones dangereuses et la replantation d'arbres.

Considérant que l'ordre des actions était peu conforme à la logique, nous ne participerons pas au comité de pilotage de l'étude en question.

Article à consulter sur le site de Jardin nature : Les dégâts des racines sur les infrastructures
http://www.jardin-nature.fr/index.php?Itemid=42&id=130&option=com_content&task=view

Le PDU nouveau est arrivé .... Vive le BHNS, adieu métro !

Le conseil syndical du SMTC, présidé par Pierre Cohen, a voté à l'unanimité le nouveau Plan de Déplacement Urbain de l'agglomération toulousaine. Précisons qu'il n'y a plus de Verts dans cette instance, depuis l'éviction en 2009 de Stéphane Coppey, précédent président, par le Parti Socialiste.

Le nouveau PDU répondrait selon le président à trois orientations fortes :
-  l’importance des transports en commun (TC) et de leur financement par les collectivités ; la Communauté Urbaine va remettre au pot chaque année 10 millions d'euros supplémentaires sur une durée de dix ans (elle verse déjà 80 millions/an), le Conseil Général accordant 32 millions par an, le reste des recettes provenant de la contribution transport versée par les entreprises de plus de 10 salariés.

Notons qu'avant son départ du SMTC (suite à l'amendement Paillet voté par la droite), le CG contribuait à la même hauteur que la communauté d'agglomération.
- la nécessité de sortir de la culture de ligne (sous entendu le métro) pour aller vers un maillage du territoire,
- l’impossibilité de financer le PDU de 2009, expliquant le choix
de bus à haut niveau de services (BHNS) en lieu et place des tramways et métros.
BHNS à La Rochelle : en fait un gros bus articulé
Au vu de ce discours, les intentions paraissent louables et empreintes de réalisme, sauf qu'on constate si on compare au projet 2009 une forte réduction des investissements prévus, sans que les investissements routiers ne soient touchés, alors que l'objectif du PDU est de réduire la part des déplacements en voiture individuelle. 

Le compte n'y est pas
En effet la réalisation du PDU 2009 nécessitait (cf compte-rendu partenariale de suivi du 29-06-2009  http://www.tisseo.fr/sites/default/files/imports/CR_Com_Partenariale_de_Suivi_29_06.pdf):
- 217 à 228M€/an pour le programme de développement des TC,
- 36,5M€/an pour le programme routier,
- 13M€/an pour le développement du vélo.
On nous annonce maintenant un investissement total par an de 160 à 180 M€. L'ambition affichée n'est plus celle de 2009 !

 Cliquer pour agrandir la carte
Plus inquiétant sur le secteur Sud-Est, le report à après 2015, d'après le schéma ci-dessus, de l'aménagement de la RD2 (route de Revel) pour accueillir un BHNS, inquiétant retard alors que démarrent déjà de nombreux programmes immobiliers sur cet axe. Quant au métro à Labège, le SICOVAL sauve peut-être l'honneur en obtenant du SMTC une clause de revoyure en 2015 pour rediscuter du prolongement du métro, si la conjoncture le permet, mais il faut être un optimiste invétéré pour y croire.

mercredi 3 novembre 2010

Téléphon...hic !

On assiste sur la commune à une nouvelle vague de demande d'installation d'antennes par les opérateurs de téléphonie mobile ... et à faible distance des habitations ! Ce nouveau déploiement se justifie selon les opérateurs pour l'amélioration de la couverture et pour le passage à la 3G, une technologie permettant des débits bien plus rapides qu'avec la génération précédente, le GSM ou 2G).

Nous ne poserons pas ici la question de l'utilité d'augmenter toujours plus les besoins en bande passante, pour regarder par exemple en marchant sur son Ipod un match de foot en direct ! C'est en tout cas un marché très porteur pour les vendeurs de forfait !
Nous nous intéresserons ici aux impacts sur la santé dus aux rayonnements électromagnétiques et aux moyens dont disposent les collectivités pour réguler les demandes venant d'opérateurs.

Quels risques pour la santé ?
Il est très difficile d'avoir une idée claire des risques dus aux champs électromagnétiques émis par les antennes et les portables. Si l'Académie de médecine et l'AFFSE, dont certains experts étaient juges et parties, parlent d'absence de risque démontré, des chercheurs reconnus nous mettent en garde : 
Au niveau règlementaire, la France respecte les recommandations de l'Union Européenne et de l'OMS, basées uniquement sur le risque thermique (échauffement profond) : le seuil légal d'exposition aux champs magnétiques des antennes-relais varie suivant la bande de fréquence des antennes, de 41 V/m pour la téléphonie mobile à 900 MHz à 61 V/m pour la téléphonie mobile 3G (UMTS).

 Les associations environnementales dénoncent ces limites qu'elles estiment trop laxistes et demandent que ce seuil soit abaissé à 0,6 V/m, selon le principe de précaution et s'appuient sur le fait que certains pays ont des seuils d'exposition inférieur :
  • Comté de Salzbourg en Autriche, 0,6 V/m
  • Luxembourg, 3 V/m.
  • Suisse, 4 V/m dans certains cas mais la plupart du temps, comme en France.
  • Pologne, Italie, Chine, Russie, 6 V/m.
À Paris, d'après une charte signée avec les opérateurs en 2003 la limite est fixée à 2 V/m, mais en moyenne sur 24h.

Quel est le rôle de la municipalité ?
Pour toute nouvelle installation, les opérateurs de téléphonie mobile doivent déposer une déclaration préalable de travaux, qui est examinée par le service de l'urbanisme qui étudie sa conformité avec le Plan Local d'Urbanisme.

La municipalité peut se référer également au "Guide des bonnes pratiques"(  http://www.amf.asso.fr/basedocumentaire/upload/ftp/TELEPHONIE_MOBILE_GUIDE_DES_BONNES_PRATIQUES_ENTRE_632.pdf ), élaboré par l'Association des Maires de France et l'UFIOM (qui rassemble les quatre opérateurs Orange, SFR, Bouygues, Free), pour demander des mesures de champ avant et après installation une estimation du champ avant installation, près de sites sensibles tels les écoles.
Mais de fait une municipalité peut difficilement s'opposer à une installation d'antenne, sauf en cas de forte mobilisation des habitants, car le principe de précaution peut difficilement être utilisé d'un point de vue juridique. 
Carte des antennes relais sur St-Orens (Site de l'ANFR : www.cartoradio.fr )

A St-Orens, les élus Verts-Europe Ecologie défendent le principe d'une concertation préalable avec les riverains concernés par l'installation d'une nouvelle antenne. Ils demandent également que systématiquement les opérateurs fournissent une estimation du champ magnétique produit.

Les opérateurs, tous très unis dès qu'on parle de réduire les seuils d'émission ou des risques pour la santé, nous opposent que les simulations ne sont pas fiables ... et qu'il fourniront une mesure de champ après l' installation de la nouvelle antenne. S'il est vrai qu'à partir des diagrammes d'antennes on peut déterminer très facilement  le champ magnétique produit pour un terrain plat, cela se complique avec la présence d'immeubles pouvant réfléchir les ondes ou en cas de variations de reliefs importantes. Mais des logiciels commerciaux pour résoudre ce type de cas existent - nous pouvons fournir les coordonnées d'une société spécialisée dans ce domaine aux opérateurs qui n'en auraient pas connaissance !
Nous avons donc proposé aux opérateurs réticents à faire ces calculs de nous fournir les caractéristiques techniques des antennes, là aussi sans succès et avec des réponses types.

Lors d'une réunion avec les riverains d'un pylône de la ligne THT près de la route de Revel où SFR voulait implanter une antenne (après avoir voulu dans un premier temps l'installer sur le pylône THT au plus près de l'école du Corail !), ajoutant au champ électrique de la ligne 325 000 V les nuisances du champ magnétique de l'antenne, le représentant de SFR a ainsi refusé de fournir la moindre information sur le champ magnétique produit. Une attitude qui n'est pas faite pour rassurer les habitants !

Pourtant d'après les relevés de champs fait sur Toulouse on observe des valeurs variant entre 0,6 et 2 V/m, qui ne sont pas si loin des demandes des associations environnementales. Si on discute en privé avec des techniciens travaillant avec la téléphonie mobile (nous ne citerons aucun nom, pour leur éviter d'éventuels ennuis), il s'avère que si les valeurs dépassent ces valeurs des solutions correctives sont recherchées.

C'est d'ailleurs un des axes de travail du Grenelle des ondes lancé mi-2009  : " Une diminution de l’exposition aux radiofréquences émises par les antennes relais de téléphonie mobile sera modélisée, puis expérimentée le cas échéant en grandeur réelle, sur la base des modélisations, dans plusieurs villes pilotes volontaires afin d’évaluer les impacts sur la qualité du service, la couverture réseau, et le nombre d’antennes." La candidature de St-Orens n'a pas malheureusement été retenue.

Nous agissons pour que des sites de préférence éloignés des habitations soient sélectionnés, et là aussi il ne faut pas toujours écouter les opérateurs qui ont trouvé LE site idéal et le seul qui conviendrait, car ils ont une marge de manœuvre souvent de quelques centaines de mètres quant au positionnement pour couvrir les fameuses zones blanches.

Nous agissons également pour favoriser le regroupement des antennes afin d'éviter le mitage du paysage. Mais là aussi difficile de maîtriser les opérateurs, pour qu'ils se regroupent et financent un seul pylône pour leurs antennes. Si Orange demande une implantation d'antenne près de l'Orée du Bois, Bouygues en demande une à Labège, juste à côté. Pourtant nous les avions fait se rencontrer avec SFR pour qu'ils se coordonnent sur ce projet ! Par chance l'information a circulé entre nos deux communes, mais nous ne sommes pas encore au bout de nos peines faces à des opérateurs, pour qui seul le business et les aspects financiers comptent.

Plus d'infos sur les rayonnements électromagnétiques , un organisme indépendant le CRIIREM : http://www.criirem.org

Une autre association spécialisée Priartem : http://www.priartem.fr

Vous pouvez également contacter l'association Collectif Antennes 31 dont l'objectif est de fédérer et soutenir les collectifs du département de la Haute-Garonne. Elle demande un abaissement des seuils à 0.6V/m, elle dénonce l'implantation d'antennes relais prés de lieux sensibles tels que écoles, hôpitaux, crèches, stades, elle demande l'application du principe de précaution compte tenu des études scientifiques internationales.

Inquiétude .... concernant le Plan de Déplacement Urbain

Jeudi 4 Novembre, le comité syndical du Syndicat Mixte des Transports de l'agglomération toulousaine doit se réunir et étudier le nouvelles propositions concernant Plan de Déplacement Urbain (PDU).
Le PDU porté par l’ancien Président de Tisséo, le Vert Stéphane Coppey, pourrait être remis en cause. Pour les élus Verts - Europe Écologie, cette situation est inquiétante.
En effet, le PDU voté en 2009 par l’ensemble des élus de toutes les collectivités concernées portait des objectifs ambitieux : 20 % de déplacements en transports collectif et 10 % en modes doux. Après une année de suspense, le Comité syndical de Tisséo examinera ce jeudi le nouveau projet de PDU.
Cette année de retard dans la mise en œuvre du PDU n’aurait donc servi qu’à revoir à la baisse l’ambition portée par notre majorité pour le développement des transports en commun ?!

En 2008, l’engagement lors de la campagne électorale des municipales était d’établir un plan d’action prioritaire pour les transports en commun et les modes doux, engagement confirmé par les assises de la mobilité. Qu’en sera-t-il jeudi de cette ambition ?
Sa remise en cause tournerait le dos à la nécessaire réduction des gaz à effet de serre et de la pollution de l’air, à l’anticipation du pétrole cher - qui touchera particulièrement les ménages les plus modestes. Pourtant, l’urgence est là, nous devons dès aujourd’hui préparer notre agglomération à y faire face.
Les élus Verts Europe - Écologie craignent que le Comité syndical de Tisséo n’entérine un recul des objectifs initiaux. La situation financière des collectivités territoriale est certes préoccupante, mais les transports collectifs doivent rester la priorité en tant que politique d’investissements majeure, de long terme, et dont l’impact environnemental, social et sanitaire n’est plus à démontrer.
Ils espèrent encore que le comité syndical de Tisséo reviendra sur cette hypothèse d’un nouveau projet de PDU.