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dimanche 2 décembre 2012

Saint-Orens à venir ...


L'écologie politique est bien souvent confondue avec la défense de l'environnement ou la lutte anti-nucléaire. C'est un projet global de société, proposant de nouveaux modèles, alternatifs, aussi bien en économie que dans le domaine social ou de la vie démocratique.

Nous approchons de la période des voeux et même si nous ne croyons plus au père Noël nous avons imaginé notre ville, où les idées de l'écologie politique seraient mise en oeuvre avec votre concours.

Découvrez la, à travers ces quelques brèves rapportées par le correspondant de la Voix de Toulouse, le nouveau journal, qui a remplacé la Dépêche du Midi après sa faillite retentissante :

Les toits plats et bien orientés de nos écoles ont permis de les recouvrir de panneaux solaires. " Nous avons créé une association en mai 2014 ", raconte Bruno Lacouture, son président. " Et neuf mois plus tard, la centrale solaire est entrée en fonction. » 130 panneaux ont été installés sur les toits. Le coût : 88 000 €, financés sans prêt, par 24 sociétaires, à hauteur de 250 à 10 000 € chacun, la municipalité a participé également à l'apport de fonds. L’association a déjà un deuxième projet en route pour couvrir le toit d'un gymnase, avec 18 nouveaux sociétaires. Le placement semble avantageux. Cette année, le projet a rapporté 11 300 euros. À ce rythme, l’investissement sera amorti en huit ans ! 

Jusque là les alentours des écoles H.Puis & Corail à l'heure de l'entrée ou de sortie des classes étaient encombrées par les véhicules, bien souvent en stationnement gênant  des parents pressés de déposer leurs enfants. Quelques parents, informés d'une expérience de Pédibus qui avait eu lieu à l'école du Corail dans les années 2010, ont repris le flambeau : chaque matin un tortillard d'une vingtaine d'enfants sillonne les quartiers de chaque secteur, quelques personnes retraitées jouent également le rôle d'accompagnateur avec les parents qui se relaient à tour de rôle. Comme le fait remarquer Yvonne P., 68 ans, "ça me fait prendre l'air et faire un peu d'exercice, tout en se rendant utile".

La grande salle lumineuse de la cantine du groupe scolaire de l'Orée du Bois ce mercredi midi n'accueille pas comme d'habitude les enfants sortis des salles de cours, mais les personnes âgées de la commune qui se font habituellement porter des repas à domicile. Un moyen de rompre la solitude et de revoir des têtes connues. Il n'y a pas que la cantine qui se voit utilisée par ce nouveau public, les salles d'activité servent également le soir pour les associations de la commune. Cela a été possible grâce à la conception de l'école, qui permet d'isoler les salles de cours réservées à la scolarité des autres lieux, qui peuvent être mutualisés au bénéfice de tous.

A partir de ce jeudi 30 avril 2016, au café municipal, deux nouveaux artistes contemporains sont exposés pour deux semaines. Le premier, arrivé à Saint-Orens il y a une dizaine d'année propose des œuvres picturales étonnantes et lumineuses. Le second a entrepris son tour du monde depuis son pays d'origine, l'Argentine, il y a maintenant trois ans et offre à découvrir des sculptures sur bois particulièrement émouvantes. Adeline P. apprécie le lieu " J'ai proposé à mes amis de nous y retrouver samedi soir autour d'une bonne bière locale pour y passer un moment convivial et agréable. Il y a toujours une bonne ambiance grâce à Liliane et Thérèse, dévouées membres actives de cette association dynamique : une S.C.I.C., Société Civile d’Intérêts Collectifs,  pour créer un lieu de vie et de partage au sein de notre petite ville! Il fallait avoir l'imagination et l'audace écologistes pour de lancer ! "

Les nouveaux jardins partagés du parc du Tucard ont accueilli en ce début avril leurs premiers jardiniers, les "anciens" de ceux d'En Prunet sont venus apporter leurs conseils et leur expérience dans le domaine de la culture biologique. L'ensemble des jardins et espaces verts de la commune est classé "0 phyto", la démarche de gestion écologique menée par les agents de la ville a été récompensée par l'attribution du label "Ecojardin".

Dix ans ça paraît long, à force de passer son temps dans les bouchons sur la route de Revel. Enfin il est là, le tram' à l'avant effilé embarque ses premiers passagers au terminus de l'Orée du Bois. Il va rejoindre en moins de trente minute la boucle qui ceinture le centre Toulouse. Pour Anne et Patrick V. " On n'est plus obligé d'avoir deux véhicules pour se rendre chacun à son travail, le transport pèse bien moins sur le porte-monnaie". Et l'extension de la ligne n'est pas terminée : avec le nouveau Plan de  Déplacement en cours d'élaboration, la ligne de tram devrait desservir la zone d'activité du Sicoval et rejoindre le métro via les terrains acquis pour l'ancien projet de déviation routière, longtemps promis par le Conseil Général.

Un tracteur aux couleurs de la ville en train de labourer dans la vallée de la Marcaissonne cela peut surprendre. Il n'y avait que Toulouse qui avait jusque là une régie agricole. " Mais comme nous avions plusieurs hectares appartenant à la ville en prairie, on s'est dit que nous pourrions très bien les mettre en culture pour alimenter la cuisine centrale en produits bio. Comme circuit court, on ne peut pas faire plus court !". Christian Neyret, l'adjoint délégué à la restauration scolaire, est tout heureux d'avoir pu monter le projet. D'autant que ce n'était pas évident au départ : ce n'est pas tout de produire des carottes et des pommes de terre, il faut ensuite les préparer, les éplucher, mais la cuisine centrale n'avait plus de légumerie ! Heureusement dans le même temps où germait le projet de régie agricole, la commune a été contactée pour l'implantation d'une légumerie sur l'ancien site de Repsol. Tout s'est bien enchaîné  la légumerie a généré cinq nouveaux emplois et les enfants bénéficient ainsi de produits extra-frais dans leurs assiettes.

La chaufferie installée près du collège Prévert relâche un léger panache de vapeur dans le ciel limpide en ce début de février. Un camion vient de compléter le stock de granulés bois produits en forêt de Bouconne. A partir de là un réseau de tuyauteries relie le lycée, le collège, la nouvelle école, la clinique et les nouveaux immeubles de la ZAC de Tucard, assurant ainsi le chauffage de tous ces bâtiments. Moins de Co2 dans l'atmosphère grâce à cette énergie renouvelable et un coût moindre pour les collectivités et pour les habitants du quartier, par rapport au gaz et à l'électricité dont les prix s'envolent.

La deuxième réunion du quartier Labouilhe s'est tenue avec une vingtaine de participants. Une liste de projets à inscrire dans le cadre de l'enveloppe budgétaire mise en place pour chaque quartier par la nouvelle municipalité a été établie. Il reste à la faire valider et aux habitants de définir les priorités. Un questionnaire leur sera remis à cet effet dans les boites aux lettres. Le comité d'animation se chargera du dépouillement des réponses. Charge ensuite aux services de la ville de chiffrer les demandes.

Après le repas à la cantine scolaire, les responsables de table ramassent les restes et font le tri entre ce qui est compostable et ce qui ne l''est pas (une liste à chaque repas aide à faire le choix). Les biodéchets sont amenés ensuite dans les composteurs. Un bon moyen de produire du compost utilisé pour le jardin cultivé par les enfants pendant les interclasses. Un concours met en compétition les différents groupes scolaires et récompense celui qui produit le moins de déchets, un bon moyen d'éviter le gaspillage alimentaire.

(A suivre)

samedi 24 novembre 2012

Notre-Dame-des-Landes, un Ayrault-port inutile

Le projet de l'aéroport landais de Notre-Dame-des-Landes peut paraître bien loin de nos préoccupations toulousaines. Pourtant quelques comparaisons sont possibles, rappelez vous en 2003, ce n'est pas très vieux, un projet de deuxième aéroport était proposé aux Toulousains, porté par le préfet, le maire de Toulouse Moudenc et le ministre des transports Bussereau. Un fort mouvement de protestation citoyen a empêché qu'il se réalise ... .  Cf la Dépêche du 13 mars 2003
Il ne serait pas inintéressant d'interroger Didier Cujives, alors en pointe dans l'opposition au projet, et devenu depuis conseiller régional PS ! Mais peut-être que le combat contre la droite justifiait une telle opposition.

Didier Cujives manifestant contre le projet de 2e aéroport en avril 2003
Le PS étant maintenant au pouvoir, rien de mieux pour faire aboutir des projets qui étaient dans les cartons depuis 40 ans. Pas besoin de se poser à nouveau des questions sur leur obsolescence possible. De tels travaux ne peuvent que générer de la croissance !

S'interroge-t-on sur la destruction des terres agricoles (1650 hectares) ? Non, alors qu'il parait essentiel de conserver une agriculture péri-urbaine, pour nourrir les villes.
S'interroge-t-on sur la pertinence du développement du trafic aérien ? Non, alors que Nantes avec le TGV est à 2 h de Paris, que la ville dispose déjà d'un aéroport et que les déplacements aériens génèrent le plus de gaz à effet de serre.

Intervention des forces de l'ordre le 23 novembre
Et ne parlons pas du ministre de l'intérieur, Valls, qui a pris grand plaisir à enfiler l'habit de ses prédécesseurs de droite et à appliquer leurs méthodes : retrouvez l'ambiance grâce au reportage de Johann Rousselot, ambiance photographique et sonore :




Les opposants au projet d'Ayrault-port défilent sur le site le 17 novembre pour faire entendre leurs voix

On peut détruire un temps un "kyste", sous entendu cancéreux bien sur, mais le village des Astérix locaux saura renaître, nous nous y emploierons.
En tout cas on est bien loin de la transition écologique prônée par le Président de la République lui même lors de la conférence environnementale au mois de septembre 2012. Des mots, rien que des mots !

Pour en savoir plus sur le dossier technique, nous vous conseillons le blog de Pierre Deruelle : un  "projet de 1967 pour répondre aux défis de notre temps ", mais aussi si vous vous méfiez des arguments des écolos un article des Echos , affirmant  que "sur un plan purement technique, les perspectives de trafic ne justifient pas la construction d'un nouvel aéroport dans la région nantaise".


Notre Dame des Landes: soutenons les zadistes par BTrenaissance

Et n'oublions pas qu'un autre projet similaire près de chez nous, en limite de la Haute-Garonne, est à surveiller de près. Plus d'infos sur le site de l'ACAST.

Nous ne pouvons terminer sans rapporter les propos de ce grand sage et humaniste qu'est Stéphane Hessel sur ce projet.



dimanche 4 novembre 2012

Pour un budget économe ....

Le débat sur le budget communal, qui est voté en mars, s'engage dès l'automne, afin de définir les grandes orientations sur l'année, et même sur plusieurs années dans le cas d'investissements importants.

C'est un exercice délicat, avec des recettes de l'état qui tendent à diminuer, nécessitant de maîtriser au mieux les charges de fonctionnement qui, si elles croissent, réduisent de fait les capacités d'investissement.

Il n'est pas prévu, promesse de mandat, d'augmenter les taxes, il est donc nécessaire d'étudier tous les moyens de réduire les coûts de fonctionnement (tache délicate car on remet en cause les habitudes ou les situations existantes), la charge des emprunts, pour dégager de l'autofinancement et pouvoir investir durablement.

Le passage en communauté urbaine, malgré le transferts d'un certain nombre d'agents dans le cadre des compétences transférées, n'a pas entraîné de gains importants par rapport aux charges salariales, de nouvelles embauches ayant eu lieu. On peut les justifier par la volonté de continuer à assurer un service public de qualité, mais on constate, ce n'est pas propre à St-Orens et à Toulouse-Métropole, que si le nombre d'agents croit dans une métropole, leur nombre se maintient dans les communes qui en sont membres. La complexité des procédures, la nécessité de contrôle ou d'information, par exemple pour suivre sur la commune les travaux pris en charge par la métropole, peut l'expliquer, mais ne peut-on pas faire plus simple tout en étant aussi efficace ?

Si la recherche de pistes d'économie dans les charges de fonctionnement est recherchée, par exemple avec de nouveaux contrats moins onéreux pour le téléphone ou les assurances, elle n'est pas instituée de façon généralisée. Il serait pourtant simple de faire à un appel à idée aux différents services de la municipalité. Nous devons chercher à réduire notre consommation énergétique, car son coût augmente et continuera d'augmenter (on peut s'en prendre au groupe Suez qui naturellement cherche à maximiser ses profits, mais cherchons plutôt à agir à la source : moins on consomme, moins on aura à payer !).

Nos bâtiments communaux sont peu économes en énergie, et l'éclairage public ou sportif est également gros consommateur ; des solutions simples existent pour réduire ces coûts : par exemple l'atténuation de l'éclairage passé une certaine heure. D'autres solutions passent par l'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments publics. Nous demandons que la communauté urbaine, qui a mis en place une agence locale de l'énergie, apporte son aide aux communes dont la taille ne leur permet pas d'avoir un économe de flux ou un thermicien à plein temps. Des investissements pour la rénovation des bâtiments sont nécessaires et doivent être programmés sur plusieurs années.

Nous demandons qu'à chaque demande d'investissement soient associés les coûts de fonctionnement qui en résulteront, pour avoir des éléments de choix lors des arbitrages budgétaires.

Nous avons vécu pendant des dizaines d'années avec une croissance continue du PIB, des budgets communaux. Certains pensent retrouver cette croissance, promesse qui a de grande chance d'être vaine, car les ressources de la planète sont finies. Il nous faut donc apprendre maintenant à optimiser nos ressources et à travailler à moyens au mieux constants. Le conservatisme ambiant est le pire moyen d'aborder le futur !

Évaluons nos politiques publiques, la qualité et le coût de nos services publics. Nous serons mieux à même alors de faire les bons choix, de construire un budget sincère nous permettant de répondre au mieux aux besoins des habitants de notre commune.

jeudi 4 octobre 2012

Un lac à sec ....


Les habitants du quartier des Chanterelles sont très attachés au lac des Chanterelles et à son environnement, bordé de bois, calme et familial où les marcheurs croisent les pêcheurs et les enfants qui jettent du pain aux canards. Les riverains ont toujours privilégié l'aspect naturel, lors de l'installation du transformateur EdF, d'un projet de terrain de bicross ou d'aménagement d'allées, et ils n'ont jamais hésité à se retrousser les manches pour quelque nettoyage du lac ou sauver les dernières carpes. Tout aurait pu rester en l'état, si le niveau du lac n'avait cessé de baisser depuis les années 2005 pour se retrouver totalement à sec cet été, donnant l'impression d'être dans le Sahel.
De nombreuses rumeurs circulent sur les causes de cet assèchement : l'eau du réseau pluvial alimentant le lac aurait été détournée lors de la réalisation du lotissement des Pradelets, la municipalité assèche le lac pour pouvoir faire des lotissements, ceux qui ont des puits aggravent la situation en pompant l'eau de la nappe, ...

Eau détournée ? FAUX
Le lac des Chanterelles a été créé avec le lotissement des Chanterelles à la fin des années 70, pour recevoir les eaux de pluies des trois rues du lotissement et servir de bassin de rétention. Sa superficie de près d'un hectare peut paraître importante, mais elle est justifiée par la faible perméabilité des terrains pour permettre à l'eau de s'infiltrer dans la nappe phréatique, la hauteur d'eau du lac étant donc liée au niveau de la nappe.
Trois buses amènent l'eau au lac. Il n'y a pas d'exutoire, parce que le niveau du lac est plus bas que le grand fossé près des Pradelets, qui collecte le secteur des Saphirs et de l'avenue du Corail.

Les puits ?
L'eau pompée dans les puits au voisinage du lac ne retourne qu'en faible partie à la nappe, car l'évapotranspiration en été est de plusieurs millimètres par jour. S'ils contribuent au déficit, notons que ces puits, qui devraient être déclarés, sont pour la plupart antérieurs à la baisse de niveau du lac. Un facteur surement plus important tient à l'urbanisation progressive de tout le secteur, à l'imperméabilisation des sols qui en résulte et la collecte de l'eau de pluie renvoyée soit à la Marcaissonne ou à l'Hers, qui réduit les apports d'eau à la nappe.

Des projets de lotissements à la place du lac ? FAUX
Si tout le secteur des Chanterelles est déjà classé en zone N (N pour zone naturelle) ; dans le projet de Plan Local d'Urbanisme qui est finalisé et va être soumis à enquête publique, l'ensemble des bois du secteur, publics ou privés, sont classés Espaces Boisés Classés, ce qui empêchera toute opération immobilière sur ces espaces. Les écologistes ont fortement agi dans l'équipe municipale pour assurer ainsi une protection maximale.
La délibération du conseil communautaire du Toulouse Métropole, adoptée en juin dernier, suite à la concertation sur la révision en cours du PLU, conforte cette volonté de protection : « Le lac des Chanterelles fait partie de la Trame Verte et Bleue1 à valoriser ».

Pourquoi le lac de Labège est-il en eau alors que celui des Chanterelles est à sec?
Le lac de Labège-Innopole est situé très près de l'Hers, son altitude est 8 m plus basse que celle des Chanterelles. Il est aussi connecté à la nappe phréatique et a plus de 5m de profondeur.

Quelle est la cause de l'assèchement du lac ?
L'année 2011 a été l'une des dix années les plus sèches depuis cinquante ans, et 2012 lui ressemble fortement. La pluviométrie à Toulouse, depuis 1975, montre bien une tendance à la baisse des précipitations (la moyenne sur 30 ans, de 1970 à 2000, est de 668 mm/an). La pluviométrie et le niveau des nappes phréatiques sont fortement liées et le déficit pluviométrique des dernières années peut expliquer l'assèchement du lac. Nous commençons de fait à constater les effets des changements climatiques, dus à l'activité humaine, les météorologues nous prédisant le climat de Cordoue en 2100, si nous n'agissons pas rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pluviométrie à Toulouse (mm) (1975-sept 2012)


Niveau de la nappe phréatique de la Garonne (2000- oct2012)
(nous ne disposons pas de données continues pour la nappe de l'Hers)



Quelles solutions apporter ?
Une solution d'apport supplémentaire d'eau est possible : le réseau de collecte des eaux entre la route de Revel, la route de Lalande et l'avenue des Améthystes est sous-dimensionné en cas de forte pluie. La Communauté Urbaine compétente en matière d'eaux pluviales a fait étudier plusieurs solutions techniques : la moins couteuse consiste à stocker une partie des eaux dans des bassins situés dans la coulée verte sous les lignes THT. Un complément à l'étude a permis de chiffrer le surcoût du renvoi de cette eau, par des noues2 sur la coulée verte puis par une buse vers le lac : 140 000 € environ. Si cette solution résout les problèmes d'écoulement, elle ne garantit pas, malgré un apport d'eau supplémentaire, que le lac soit toujours rempli ; en effet, si une forte pluie décennale fait remonter d'un mètre le niveau du lac, la perméabilité des terrains absorbe cette eau en une dizaine de jours selon les hydrologues. Une solution pourrait consister à étanchéifier tout ou partie du fond du bassin, avec dans ce cas la nécessité d'un exutoire, solution qui est à chiffrer.
Nous dépendons actuellement du niveau de la nappe (ses variations sont de l'ordre d'un mètre sur l'année), mais si le niveau de la nappe est bas et inférieur à celui du fond du lac, il n'y a plus d'eau !
D'autres facteurs sont également à prendre en compte au niveau environnemental, un bassin de collecte plus important signifie un risque de pollution plus important et plus de matières en suspension et donc des besoins de curage du lac plus fréquent.

Quelle est la position des écologistes ?
Les écologistes et leurs élus considèrent ce dossier comme prioritaire et recherchent toutes les solutions viables permettant de maintenir le lac en eau, pour préserver l'ensemble de ce poumon vert que représente l'espace naturel des Chanterelles. Nous agissons pour une gestion plus écologique des espaces verts, pour améliorer la biodiversité, en nous appuyant sur l'expertise d'associations naturalistes.

1 Les Trames vertes et bleues sont des continuités écologiques, reliant des réservoirs de biodiversité.
2 Noue : fossés à faibles pentes

mardi 2 octobre 2012

Histoire de trames

Nous vous avions parlé de tram', changeons de sujet et intéressons nous aux trames !

La Terre a connu plusieurs extinctions massives d'espèces, la dernière qui se déroule sous nos yeux est due à l'homme, qui détruit de nombreux écosystèmes ou prélève des ressources ne permettant plus le renouvellement des stocks.
L'urbanisation qui s'étend concourt à cette fragilisation des zones naturelles riches en biodiversité, sans parler de l'impact des pratiques de l'agriculture intensive. Car même si les documents d'urbanisme prévoient d'économiser l'espace, en réduisant de moitié les terres consommées chaque année, l'extension de la métropole continue. Nous en avons l'exemple avec la création proposée par les élus et approuvée par la Préfecture d'une Zone d'Aménagement Différée (ZAD) sur l'Albiges, au nord Est de Catala.
Nous agissons donc bien souvent à contre courant pour sauver ce qui peut encore l'être.

En effet, s'il paraît louable de préserver tel bois ou espace vert en milieu urbain, cette protection peut être dérisoire pour certaines espèces qui se retrouvent isolées et ne participent plus au brassage génétique indispensable à la vie et à son adaptation aux différents milieux.
Après des années de protection de parcs naturels, de zones riches en espèces diverses, les naturalistes ont constaté qu'il était nécessaire d'éviter l'isolement de ces réserves en favorisant le déplacement des espèces. Si les oiseaux sont peu gênés par les aménagements routiers, ferroviaires, urbains, il n'en est pas de même pour les petits mammifères, amphibiens, insectes ou poissons, ...

Des Schémas Régionaux de Continuités Écologiques doivent définir des "trames vertes et bleues" (bleues pour les rivières), permettant le déplacement des espèces propres aux différents milieux naturels en s'assurant de leur fonctionnalités, celui de Midi-Pyrénées est en cours d'élaboration.
A nous de le décliner au niveau local, dans un milieu périurbain où les obstacles ne manquent pas (routes à fort trafic, clôtures de propriété étanches, éclairage public, ... 

Plusieurs actions ont été initiées sur la commune :
- maintien de cheminements bordés de haies dans la ZAC du Tucard et règlement adapté à l'intention des promoteurs,  projet de parc urbain devant assurer une continuité écologique entre le bois de Tachou et la Marcaissonne ;
- gestion du bois du Bousquet, pour maintenir des zones refuges pour les espèces présentes ;
- mise en place d'une gestion écologique des espaces verts pour permettre à des espèces, telles les orchidées d'arriver à maturité et de se reproduire, sans être fauchées précocement ;
- réintroduction de plantes messicoles, plantes associées aux cultures céréalières telles les coquelicots, les bleuet, dans la vallée de la Marcaissonne.
Une liste non exhaustive loin de là.
Ces actions ont justifié l'attribution d'un prix "Capitale de la biodiversité".

Mais que tramez-vous ?
Dans la suite de ces actions, nous étudions sur la commune comment fonctionnent les continuités écologiques, ces fameuses "trames" identifiées sur la commune et que le Grenelle de l'Environnement oblige maintenant à faire figurer dans les documents du Plan Local d'Urbanisme.
S'il est relativement facile de dessiner des continuités écologiques sur une carte, il est beaucoup moins facile de prédire l'espérance de survie d'un hérisson partant d'un point A et voulant rejoindre un point B, et devant par exemple traverser la route de Revel ou la future déviation de St-Orens !
Suite à un appel à projet du ministère de l'environnement, le projet de la commune a été retenu, avec un soutien financier de 50%.
Nous espérons que les outils développés dans ce cadre permettront les aménagements ou préconisations permettant de faciliter la circulation des espèces pour plus de biodiversité et aider ainsi à réintroduire la nature en ville.

samedi 5 mai 2012

Bilan carbone et crise climatique

La crise climatique semble loin des préoccupations quotidiennes dues aux crises économique et financière, comme on l'a constaté dans les débats lors de l'élection présidentielle. Pourtant si nous n'agissons pas rapidement, une hausse de la température moyenne de 3,5 à 5°C est attendue en 2100.

Tous les experts préconisent de réduire la production de gaz à effets de serre pour limiter le réchauffement climatique à 2°, car au delà nous serions dans une situation dangereuse conduisant à des mouvement de migrations et à des conflits.
Pourtant en 2010, date des dernières statistiques connues, les émissions de CO2 ont atteint un niveau record.
Ce qui rend l'Agence Internationale de l’Énergie (AIE) peut optimiste sur nos capacité de réaction.

Pour agir, il est nécessaire de connaitre les sources d'émission des gaz à effet de serre sur nos territoires et rechercher les moyens de les réduire.

L'humanité rejette actuellement 6 Gt (gigatonne = milliard de tonnes) d'équivalent CO2 par an dans l'atmosphère, soit environ une tonne par habitant. Chaque Français en émet environ deux tonnes, soit quatre fois plus qu'il ne faudrait.

Sur le territoire de la communauté urbaine du Grand Toulouse, un Plan Climat, prenant en compte l'ensemble des activités économiques, a fait le point sur les émissions et propose un ensemble d'actions. Vous pouvez le consulter sur www.toulouse.fr/cadre-vie/plan-climat

Sur la commune, un Bilan Carbone a été réalisé, concernant tous les services de la ville, faisant l'inventaire des émissions dues aux bâtiments, aux déplacements des agents et des visiteurs utilisant les équipements publics (écoles, Altigone, gymnases, ...).


Les activités des services et liées au patrimoine de la Ville génèrent 3 500 tonnes équivalent CO2.

La priorité doit porter sur la rénovation thermique des bâtiments communaux, car ce patrimoine communal est plutôt médiocre en terme d'isolation, avec une programmation pluriannuelle pour pouvoir réaliser des opérations d’envergure à moyen terme.
L’approvisionnement en denrées alimentaires pour la cuisine centrale doit être revu en privilégiant la production locale, de saison, couplé avec des menus « bas carbone », permettant une économie significative de CO2.
Enfin, les déplacements professionnels, domicile travail des agents et ceux des visiteurs constituent le dernier gisement facilement exploitable pour réduire les émissions de notre collectivité.

En dehors de mesures collectives, vous pouvez par vos pratiques quotidiennes agir, dès aujourd'hui, pour limiter le réchauffement climatique :
  • éviter de prendre l'avion. Un kilomètre en avion long courrier émet 60 g d'équivalent carbone par personne ; un voyage intercontinental représente près des 500 kg d'équivalent carbone. A fortiori, pour les voyages court-courrier (100 g d'équivalent carbone par kilomètre et par personne), préférer le train ou le covoiturage, moins couteux et convivial ;
  • utiliser le moins possible les véhicules automobiles (préférer la bicyclette ou les transports en commun chaque fois que possible). Une voiture émet entre 100 et 250 g d'équivalent CO2 par km parcouru, soit entre 30 et 70 g d'équivalent carbone. 20 000 km par an représentent entre 600 et 1 400 kg d'équivalent carbone ;
  • rechercher une isolation optimale de votre habitation, pour réduire la consommation d'énergie notamment (les nouvelles constructions, à la norme RT2012 ou BBC, ne consomment que 50 kWh⋅m-2 par an, alors que pour les anciennes maisons c'est de l'ordre de 450 kWh/m2 par an).

jeudi 3 mai 2012

Antennes de téléphonie mobile et risques pour la santé

En une quinzaine d’années, la téléphonie mobile a connu un développement considérable, accompagné d’un important déploiement d’infrastructures. Elle s’est installée dans notre environnement quotidien et les réseaux couvrent aujourd’hui plus de 99% de la population française. Mais si les services rendus par cette technologie l’ont rendue utile à la majorité de nos concitoyens, le ris que qu’elle fait peser sur la santé publique, en raison des rayonnements électromagnétiques dont elle est la source, est de plus en plus accrédité par les expertises scientifiques et les autorités sanitaires :
Mesure de champ électrique du à des antennes de téléphonie mobile

"Cancérogène possible"
En juin 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pris la décision de classer les ondes de la téléphonie mobile dans la catégorie des agents « cancérogènes possibles ». L’OMS a confirmé en cela les conclusions d’un rapport publié en 2009 par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail (AFSSET). Pour la première fois, elle y considérait la téléphonie mobile comme un domaine « incertain ». L'AFSSET soulignait également « qu'il existe des signaux suffisants d'effets biologiques ». Ces conclusions reposent sur les travaux de scientifiques indépendants des lobbys de la téléphonie mobile.

Ce graphique suivant montre la distribution dans l'espace du rayonnement produit par une antenne de téléphonie mobile. En règle générale, les valeurs les plus élevées (plusieurs V/m) sont observés dans les lieux en face des lobes des antennes.

Où en est-on en terme règlementaire ?
La règlementation nationale repose sur une transposition des seuils d’exposition recommandés par la Commission européenne en 1999, époque où le réseau national de téléphonie mobile en était à ses prémisses, elle est aujourd’hui très insuffisante d'autant qu'elle ne prenait en compte que les effets thermiques. Elle fixe par exemple des valeurs très élevés pour les seuils d’exposition aux ondes UMTS : de 48 V/m à 61 V/m, en fonction de la bande de fréquence.

Objectif : réduire les seuils d'exposition
Les associations spécialisées (Robin des Toits, PRIARTEM) proposent un seuil à 0,6 V/m, pour trouver un compromis entre la préoccupation de santé publique et celle du fonctionnement du service de téléphonie mobile ; le Conseil de l'Europe a voté la résolution 1815 dans ces termes en mai 2011, qui s'appuie sur le rapport "Le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur l’environnement".

Pour prévenir ces risques, il s'avère nécessaire de réduire les seuils d'émission des antennes de téléphonie mobile et de permettre aux communes de réguler leurs implantations.
Plusieurs pays de l’Union européenne ont donc depuis fortement réduit cette limite d’exposition. La France n'a pas bougé, mais la ville de Paris impose un seuil de 2V/m (en moyenne sur 24 heures).

Les opérateurs de téléphonie mobile, Orange, SFR, Bouygues et maintenant Free, bataillent depuis des années pour éviter que ce type d'obligations se s'étendent à d'autres villes, car cela les oblige à installer plus d'antennes de puissance moindre, pour assurer la même couverture.
Ainsi des négociations entre opérateurs et la ville de Toulouse ont été menées de 2002 à 2008, pour arriver à une acceptation du seuil de 2V/m, accord finalement refusé par les opérateurs au niveau national ! Les négociations engagées par la nouvelle municipalité en 2008 n'ont pas plus abouti.

Justice ne rime pas avec principe de précaution
Notons que la capacité des municipalités à réguler les installations d'antennes de téléphonie mobile est des plus réduites, surtout après les trois arrêts rendus le 26 octobre 2011 par  le Conseil d’Etat qui a donné tort aux maires des communes de Saint-Denis, de Bordeaux et de Pennes-Mirabeau, qui avaient pris au titre de leur pouvoir de police des arrêtés visant à réglementer l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile sur le territoire communal. 

Au mépris du principe de précaution, le Conseil d’Etat a ainsi désavoué l’action d’élus locaux soucieux de faire prévaloir la santé de leurs administrés, en particulier dans le cadre d’implantations d’antennes à proximité d’équipements scolaires.

Vœux
Après Toulouse, où un vœu a été adopté par la majorité municipale demandant au Gouvernement :
- une révision de la règlementation nationale, avec une réduction des seuils d'exposition à 0,6 V/m,
- une loi qui accorde aux maires les moyens de réguler ces implantations,
les élus écologistes saint-orennais ont proposé au conseillers municipaux de St-Orens d'adopter un vœu similaire.
L'adoption de ce vœu par les autres membres de la majorité municipale n'a pas été des plus facile et nous avons du nous contenter d'une formulation plus vague,  avec une réduction forte des seuils d'exposition.

Quelle action sur la commune ?
Le guide des "bonnes pratiques" entre maires et opérateurs, signé par l'Association des Maires de France (AMF) et les opérateurs de téléphonie mobile (AFOM), garantit à toute personne (qu'il soit élu ou simple habitant) de pouvoir faire réaliser une mesure de champs électromagnétiques prise en charge financièrement par les opérateurs
et réalisée par un organisme indépendant.
Nous avons toujours informé les habitants concernés par des projets d'installation de nouvelles antennes. Le projet d'installation d'une antenne sur un pylône de la ligne THT a avorté, ajoutant de nouvelles nuisances à celles causées par cette ligne, a été rejeté très justement par les riverains. Un second projet concernant deux opérateurs (incapables de s'entendre entre eux pour installer un seul pylône et proposant un pylone sur St-Orens, l'autre sur Labège), au sud de l'Orée du Bois, a pu grâce à la coordination entre Labège et notre commune conduire à la mise en place d'un seul mât sur Labège.
Les commune sont compétentes sur le domaine public, mais les opérateurs peuvent aussi proposer à des propriétaires privés des installations d'antennes, et là seuls les riverains peuvent dissuader le propriétaire contacté auquel l'opérateur propose souvent une coquette somme (ex : 7000 €/an à St-O !).

L'Association Nationale des Fréquences (ANFR) informe sur l'emplacement des antennes et donne les valeurs de mesure de champ réalisées.
Pratiquement aller sur http://www.cartoradio.fr/netenmap.php?cmd=zoomfull et taper "saint-orens-de-gameville" dans le champ "Commune". Sélectionner ensuite "Voir les fiches".
Carte des antennes relais (point bleu) et emplacement des mesures de champs (losange rouge)

Mais alors que le Guide le prévoit, nous n'avons jamais pu obtenir d'estimation de champ pour les projets de nouvelles antennes projetées sur la commune. Pourtant les logiciels de simulation de ces champs existent !
Nous avons cherché à faciliter la tâche des opérateurs, en leur demandant de nous fournir uniquement les caractéristiques techniques des antennes, pour que nous puissions simuler le champ produit. Avec à nouveau une fin de non recevoir !

Vers un moratoire ?
Une nouvelle initiative a été lancée par la ville de Colomiers au niveau de la communauté urbaine du Grand Toulouse, avec l'idée d'un moratoire visant à bloquer l'installation d'antennes sur le domaine public (seul domaine où les collectivités ont tout pouvoir de décision), et  à ne pas renouveler les baux de location, pour inciter les opérateurs à négocier  réellement.
Nous soutenons cette initiative et nous vous tiendrons informé. Après étude des impacts techniques, ce moratoire serait proposé à l'approbation des maires de la CUGT avant l'été.

Contacts :
Collectif Antennes 31 http://antennes31.over-blog.com/
Association Robin des Toits www.robindestoits.org/
Association Priartem www.priartem.fr/
Association CRIIREM  http://www.criirem.org/





dimanche 1 avril 2012

Urbanisme et transports sont liés

La révision du Plan Local d'Urbanisme doit répondre à des enjeux contradictoires : accueillir plus d'habitants, étant confrontés à la croissance de la population sur l'agglomération toulousaine, tout en préservant les espaces agricole et naturel.

La logique veut qu'on densifie les constructions, avec de petits collectifs, de préférence le long des axes de transport en commun, pour prévenir l'engorgement des voies routières, la route de Revel étant l'axe principal retenu pour accueillir un transport en commun  performant.
Mais nous restons dans le flou sur le choix du mode de transport: bus, tram ? L'étude qui devait être lancée en 2009 a été gelée. Le Plan de Déplacement Urbain parle d'une réalisation à l'« horizon 2020». Où seront implantées les futures stations de bus ou de tram, quel sera son itinéraire exact dans la zone de l'Orée du Bois, où seront situés les ateliers techniques ? La réponse à ces questions seraient bien utile pour prévoir l'aménagement de la ville.

Pour nous écologistes, les nouveaux projets immobiliers doivent être conditionnés à la réalisation de cette desserte en transports en commun. Les promesses vagues ne suffisent pas, un calendrier précis de réalisation doit être défini.

Côté Sicoval, le projet de prolongement du métro de la ligne B avance avec une ouverture prévue en 2019 ; saluons ici la pugnacité des élus du Sicoval sur ce dossier. Des incertitudes sur le financement subsistent encore, car le Conseil général, ou plutôt son président, n'a pas défini à quelle hauteur il soutiendrait le projet. Et le silence sur cette question perdure depuis des mois.
En politique, rappelons que seuls les accords signés en bonne et due forme ont de la valeur.

Nous considérons, depuis des années, et en cela nous n'avons pas varié, que le métro à Labège était une solution alternative (une sorte de plan B) dans le cas où le tramway tarderait à arriver à St-Orens.

 Nous avons aussi dit que la déviation de St-Orens n'avait de sens que si elle rabattait la circulation sur le terminus du métro à la Cadène et sa réalisation phasée avec celle du métro. Cela pour éviter d'engorger encore plus l'échangeur du Palais et la rocade.
Cela ne plait pas à certains. Sommes nous des "traitres" pour autant ?

Les solutions que nous proposons sont des solutions réalistes, logiques avec une vision à long terme (tenant compte de l'augmentation du cout du pétrole, des impacts dus aux gaz à effet de serre, de la pollution automobile).



vendredi 9 mars 2012

Arbitrages budgétaires

Le vote du budget, qui avait lieu en fin d'année civile est maintenant décalé en mars, afin de mieux estimer les recettes, pour monter un budget sincère et équilibré.

L'origine des recettes :
Les dotations de l'état
Elles sont « gelées » à environ 1,85 M€depuis 2008 (mais elles ne représentent que 11% des recettes totales). Alors que jusqu'aux années 2000, ces dotations intégraient une part de la croissance et l'inflation, maintenant elles sont gelées en valeur (le gel ne signifie pas reconduction à l'identique : pour notre commune les dotations baisseraient de 36 000€, par rapport à 2011)

Ce serrage de vis de l'état est du à un laissez aller budgétaire des gouvernements successifs durant 30 ans, qui a accru la charge de la dette (80% du produit intérieur brut à ce jour). Les raisons en sont: une croyance en une croissance qui a toujours été inférieure aux prévisions et le refus pour le gouvernement de droite actuel de jouer sur la fiscalité, notamment concernant les plus hauts revenus.

Les reversements de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse
Les recettes reversées par la Communauté urbaine, provenant du secteur économique, représentent 31% : 5 M€, elles sont en augmentation par rapport à 2011..

Les recettes fiscales des ménages
Elles représentent environ 6M€, son montant augmente de 4% par rapport à 2011. A noter que les valeurs locatives ont été relevées de 1,8% par la loi de finances 2012 votée par l'assemblée nationale.
Les recettes fiscales des ménages et les reversements de la CUGT représentent 67% du budget.

Il faut rajouter à ces grands postes les recettes de gestion (repas servis dans les cantines, aux personnes âgées, prestations diverses, subventions notamment celles du Conseil Général pour les investissements).
Une nouvelle recette va provenir de la taxe sur la publicité extérieure (TLPE) estimée à 70 000 €.

Il n'y aurait donc pas trop d'inquiétudes à avoir au vu des recettes prévues, si on ne constatait une forte diminution de l'autofinancement. De 1,5 M€ en 2011, on descend à 0,42 M€ pour 2012.
 
Autofinancement, vous avez dit ?
C'est la part des recettes restantes après avoir payé l'ensemble des salaires, frais de gestion, intérêts d'emprunts, … . C'est l'équivalent pour un ménage de sa possibilité au-delà des achats courants, alimentaires, vêtements, frais scolaires.. ..de pouvoir acheter une maison ou un véhicule. C'est ce qui permet d'investir et d'envisager de nouveaux projets.

Et l'emprunt dans tout ça ?
Le capital de l'emprunt dû à ce jour est de l'ordre de 10 M€ (il était de 15 M€ en 2000).

Effet ciseau
Nous sommes confrontés à un « effet ciseau » structurel qui, par l'augmentation des charges fixes, tout ce qui est lié au fonctionnement, réduit nos capacités d'autofinancement. Sauf à vouloir augmenter la pression fiscale, liée aux taxes, ce à quoi nous nous refusons, nous devons rechercher toutes les sources d'économies possibles et n'envisager que des investissements n'entrainant pas de coûts de fonctionnement supplémentaires. C'est la condition nécessaire pour maintenir des services à vocation sociale, dans une situation très incertaine sur le plan économique.
Les arbitrages pour atteindre l'indispensable équilibre entre recettes et dépenses pour 2012 sont loin d'avoir été menés avec une telle ligne directrice. D'une part nous ne disposons pas des coûts de fonctionnements induits par les nouveaux investissements, pas plus des gains à attendre d'investissements censés économiser les dépenses d'énergie, ni des priorités politiques.

Ces données sont indispensables sous peine de voir les arbitrages tourner à la défense par chaque adjoint, ce qui est bien naturel, de son pré carré ou d'arbitrages fonction du poids de chaque composante politique (et de ce point de vue nous pesons peu !!!).

L'absence de gestion « projet » rend difficile d'appréhender les grand postes de dépenses et leur évolution, et d'avoir une politique claire. La comptabilité publique a ses règles propres, certes difficiles à appréhender par le néophyte, mais rien n'interdit d'en améliorer la lisibilité.

Conclusion : élaboration du budget, peut mieux faire !