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dimanche 29 janvier 2012

Economie d'énergie et d'argent ...

Le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole et on observe une convergence croissante des prix de gros du gaz et de l'électricité sur des marchés libéralisés. On assiste à une augmentation forte, hors inflation, du prix de ces énergies. Cette tendance n'est pas près de s'inverser avec l'épuisement des ressources fossiles.

Évolution du prix de l'énergie de 1973 à 2011 (source ADEME)

Si ces hausses n’épargnent personne, elles ne pénalisent pas tout le monde de la même manière. L’augmentation du prix des combustibles fossiles au cours des cinq dernières années a renforcé les inégalités sociales induites par le revenu et le lieu de résidence entre ménages aisés et ménages pauvres, et également entre urbains et ruraux.
Ainsi, alors que les ménages les plus prospères consacrent moins de 4% de leur revenu total pour se chauffer et pour leur production d'eau chaude, les foyers en situation précaire doivent dépenser pour le même usage 15% de leur revenu global. Pour plus de détails cf cette présentation sur la précarité énergétique.

Les nouvelles normes de construction (réglementation thermique RT2012), qui imposent une meilleure isolation ne concernent que les nouveaux logements. Classés A, ils permettent de réduire les dépenses d'énergie entre 6 et 9% du revenu pour les familles les plus modestes.

Le parc ancien est bien loin des performances des nouvelles constructions. Il suffit de consulter les diagnostics de performance énergétique (DPE) affichés dans les agences immobilières pour constater des résultats très médiocres : D, E, F.

La première étape pour aller vers une rénovation du bâti ancien consiste à identifier les logements les plus énergivores et aider les propriétaires à faire les travaux d'isolation et/ou de remplacement de chaudières.

La thermographie aérienne, consiste à "photographier" avec une caméra infrarouge embarquée dans un avion, les toits des bâtiments d'une ville.

Carte des déperditions des toitures, à Bègles

De nombreuses agglomérations (Bordeaux, Montpellier, Albi, parmi les plus proches) ont réalisé de telles cartes, mais on peut s'interroger sur les résultats de ces campagnes de mesures. Si chacun des habitants de ces villes  peut se comparer à ses voisins, qu'en est il des travaux de rénovation engagés par la suite ? L'enquête que nous avons menée auprès d'élus et de techniciens donne un résultat en demi-teinte. Ces campagnes constituent un bon outil de communication, mais sans qu'on puisse vraiment évaluer leurs impacts. Exemple de propos : " Il y a eu un petit succès de curiosité pour consulter les résultats, et puis plus rien ou presque derrière. L'espace info énergie a vu des curieux, mais pas vraiment de décisions d'investissement derrière."
Le coût d'une thermographie aérienne est aussi à étudier de près : il faut compter de 0,5€/habitant pour une grosse agglomération à 4€/habitant pour une commune comme la notre. Si le Grand Toulouse n'est pas à ce jour intéressé, le Sicoval étudie un tel projet (coût 2€/habitant), en s'associant avec lui on pourrait réduire la facture pour notre commune.

Quel délai de réalisation ?
Il faut plus d'un un an entre le lancement de l'appel d'offre et la communication des résultats, et ce après que les élus aient décidé d'engager un tel projet.
Nous avons été surpris d'apprendre dans le numéro de février de Mem'Orens dans la tribune libre du Parti Socialiste que "cet hiver, de nuit, par temps froid et sec, une caméra thermique embarquée mesurera la température moyenne des toits". Que le PS y soit favorable soit, mais la décision par les élus reste à prendre !

Or il existe des alternatives à la thermographie aérienne et il faut peser avantages & inconvénients :
- la thermographie aérienne est certes peu coûteuse, mais ne permet d'observer que les pertes par le toit (30% des déperditions) et la résolution des images n'est que de 50 cm.
- la thermographie au sol avec une caméra thermique permet une étude d'ensemble d'un bâtiment, de localiser les ponts thermiques très finement.
Un diagnostic thermique utilisant cette technique, d'un coût variant entre 500 et 1000€, permet de mettre en évidence les point à améliorer de l’existant et donne un ordre de priorité pour les travaux à entreprendre.
A noter qu'il ne faut pas le confondre avec le diagnostic de performance énergétique (DPE), beaucoup plus sommaire, qui rapporte votre consommation d'énergie à la surface de votre logement.
Pour le montant d'une étude aérienne (40 000 €), on peut tout aussi bien subventionner tout ou partie d'un diagnostic thermique, sur justifications de travaux d'isolation effectués à la suite (par exemple 80 diagnostics à 500 €) et là on a un résultat garanti.

S'il y a urgence à agir dans le domaine de l'habitat ancien, pour réduire la consommation d'énergie dans un bût social et environnemental (on réduira aussi les émissions de gaz à effet de serre), nous refusons d'agir dans la précipitation, car nous voulons être par dessus tout efficaces.
Diagnostic (quelque soit la technique retenue), information sur les techniques d'amélioration de l'habitat et sur les aides possibles doivent être coordonnés au mieux, par exemple avec la mise en place d'une opération d'amélioration de l'habitat.
Rappelons que vous pouvez bénéficier de conseils dans le domaine de l'énergie dans les permanences Info Énergie.
A la région, Françoise Dedieu-Casties, élue écolo et vice-présidente en charge du développement durable et de l'environnement, a lancé un plan qui doit permettre de réhabiliter 70 000 logements grâce à des éco-chèques. Plus de détail sur www.midipyrenees.fr/ecocheque.
La Communauté Urbaine est en train de créer un service dédié à l’énergie et nous pourrons à terme également bénéficier de son soutien.
D'ores et déjà une nuit (c'est plutôt une soirée) de la thermographie dans le cadre de la semaine du Développement durable va être organisée en avril, avec l'aide des techniciens du point Info Énergie pour montrer l'utilisation d'une caméra thermique, dans deux quartiers de St-Orens.