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vendredi 22 mars 2013

Massacre à la tronçonneuse

De la théorie :
"L’aménagement de la Zac de Tucard a été conçue dès l’origine dans un souci de maintien des trames verte et bleue (corridors écologiques). Ainsi, le projet protège et renforce les éléments remarquables du paysage (haies, chemins creux, etc.), abritant une biodiversité intéressante en milieu urbain (inventaires naturalistes réalisés préalablement).

L’aménageur de la ZAC (OPPIDEA) s’est adjoint les services d’un bureau d’études spécialisé
dans les domaines environnementaux pour l’accompagner dans la rédaction des cahiers des charges des lots à construire. "

...  à la pratique aux Jardins de Tucard :


Mercredi 20 mars 2013 en début d'après midi, des voisins alertent : le conducteur d'une pelleteuse tente d'abattre un chêne tricentenaire.

Traces de pelleteuses sur le chêne

Des contacts sont pris pour en savoir plus auprès des opérateurs, alors que les haies du secteur sont protégées dans le Plan Local d'Urbanisme (PLU). Intervention sur place, tout le monde pense que le chantier est stoppé.
Les points verts indiquent sur la carte du PLU (secteur des Jardins de Tucard) la trame végétale existante à protéger au titre de l'article L. 123.1.5.7° du Code de l'urbanisme

Jeudi 21 mars 2013, à 8h30, nouveaux appels signalant que les bûcherons sont sur place et abattent les arbres !



Situation le 20/3
Situation le 21/3

Comment en est-on arrivé là ? A détruire ce qui devait être protégé ? Alors que ces haies et alignements d'arbres existants devaient même être renforcés par des plantations complémentaires !

On est face à des sous-traitances en cascade, qui font que malgré les cahiers des charges techniques, les réunions de chantiers hebdomadaires, les contrôleurs divers et variés,  les chefs de chantiers, le travail réalisé ne correspond plus à ce qui était prescrit initialement.

Ainsi la SEM OPPIDEA, en charge de la ZAC, délègue à Ginger les voiries et les espaces verts à Arcadie, Arcadie fait réaliser les travaux à Caussat, Caussat qui n'a pas le matériel ad hoc à un autre sous-traitant ...

On est confronté également à des incompétences multiples qui se combinent : les bassins de rétention des eaux de pluie ne peuvent être réalisés sans abattre les arbres existants, parce que les engins doivent manoeuvrer autour ! Les arbres sont élagués n'importe comment, d'autres sont ébranlés et devront être abattus. Des haies entières sont girobroyées alors que ce n'était pas nécessaire. Et si on ne trouve pas les piquets délimitant une zone, "on prend un peu de marge !". Des compte-rendus de réunions techniques diffusés trop tardivement.

Incompétence technique mais aussi dans le domaine réglementaire : la SEM OPPIDEA "oublie" de faire la déclaration préalable de travaux, qui doit être soumise au service d'urbanisme de la ville, si on doit toucher à des haies protégées.

On aurait pu penser qu'une société d'économie mixte comme Oppidea, qui réalise les ZAC de Toulouse-Métropole, était la mieux à même de réaliser ce qu'elle s'engageait à vouloir faire. On en est loin ! A se demander s'il n'aurait pas mieux valu confier la zone à un promoteur privé ; au moins on aurait pu, lors du dépôt de permis de construire, contrôler sa conformité avec les règles du PLU.

Quand à la raison de la reprise du chantier le jeudi 21, eh bien c'est parce que le sous-traitant avait un  autre chantier à réaliser ailleurs et qu'il ne fallait pas perdre de temps, le temps c'est de l'argent vous comprenez !

Le temps, le temps, il faudra maintenant attendre 300 ans pour revoir en ce lieu un chêne comme celui qui vient d'être abattu, on a bien le temps !