La révision des plans locaux d'urbanisme, anciennement les plans d'occupation des sols, n'a longtemps été qu'une affaire d'élus, de techniciens de l'urbanisme et de propriétaires fonciers, intéressés par la conversion des terres agricoles en terrains à construire et par la plus-value dont ils allaient bénéficier.
Plu actuel de St-Orens (la carte complète est consultable sur le site de la ville ainsi que le règlement)
Pourtant ces plans, qui définissent les règles d'aménagement, conditionnent l'évolution de notre ville : à partir des années soixante, comme dans toutes les communes à la périphérie de Toulouse, les lotissements pavillonnaires se sont succédé de part et d'autre de la route de Revel (RD2). Ce n'est qu'à partir des années 2000, que de nombreuses interrogations se font jour sur ce modèle d'étalement urbain, consommateur d'espace agricole, couteux en terme de maintenance des voiries, des réseaux, favorisant une ségrégation sociale avec peu de logements locatifs à un coût accessible.
Le savez-vous ? En France, entre 1992 et 2004, alors que la croissance démographique a été de 5,5%, la surface artificialisée (urbanisation, zones commerciales et d'activités, voiries, parking et aménagements routiers) a augmenté de 16%, ce qui correspond à la surface d'un département en moyenne tous les 10 ans. |
On constate un attrait de plus en plus fort des métropoles, ainsi 10 000 à 15 000 nouveaux habitants arrivent sur l'air toulousaine chaque année. Cela ne correspond pas au développement équilibré des territoires que nous désirons, car nous constatons que cela induit, à cause du coût de l'immobilier dans les centres-villes la recherche de terrains pour construire de plus en plus loin des lieux de travail. La carte qui suit est des plus instructives, où ressortent en orange les communes dont 40% des actifs travaillent hors de leur commune de résidence dans le pôle ou dans des communes de sa couronne.
(Référence : territoires.gouv.fr/observatoire-des-territoires/fr/le-nouveau-zonage-en-aires-urbaines-2010)
L'étalement urbain ne peut être viable sur le long terme, avec le renchérissement à venir des carburants, à cause de la perte de bonnes terres agricoles, alors que la population augmente (on peut consommer des terres en dehors de l'Europe, mais cela ne va non plus dans le sens d'un avenir durable, cf le rapport des Amis de la Terre "L"Europe, dépendante de la terre des autres").
Le Schéma de COhérence Territoriale (SCOT) des 117 communes de l'agglomération toulousaine prévoit de consommer moins d'espace (320 ha/an au maximum au lieu de 640), de limiter l'habitat diffus, en favorisant les habitats groupés. Ce document s'impose aux PLU des communes du Grand Toulouse.
Le rêve du pavillon
82% de la population française souhaite vivre, et mieux, acquérir un logement individuel dont elle puisse devenir propriétaire. Posséder un pavillon individuel reste toujours un rêve et un but que l'on poursuit pour se « mettre au vert » et bénéficier d'un jardin privatif.
Mais est-il réellement l'habitat le mieux adapté à notre époque et aux conjonctures actuelles, quand on prend en compte les coûts financiers induits, les transports allongés pour trouver du foncier encore disponible et à un coût accessible, la précarité toujours plus importante qui pèse sur les salariés et les enjeux environnementaux ?
Le savez-vous ? Bon an, mal an on construit 500 000 logements neufs par an, 50% sont des maisons individuelles ou individuelles groupées. |
Peut-on résoudre cette quadrature du cercle de vivre plus nombreux sur un espace donné sans perdre en qualité de vie ? Le mot "ville dense" fait peur d'entrée de jeu, on le masque souvent par "ville intense". Mais nous ne jouerons pas sur les mots, comme certains communicants !
Quand on parle de "ville dense", on pense souvent à grands ensembles, immeubles en hauteur, mais les impressions sont souvent trompeuses. Le Mirail est moins dense en nombre d'habitants à l'hectare que les quartiers du centre ville de Toulouse. Le quartier Catala est plus dense que le nouveau quartier des Muriers de la Zac de Tucard. On peut donc densifier aussi bien horizontalement que verticalement.
La densité ne peut être acceptée que si on améliore la qualité de vie. Il faut des contreparties : construire en harmonie et en continuité avec l'urbanisation existante, tenir compte de l'identité locale, assurer la proximité des commerces et des serrvices publics (écoles, crèches), offrir des transports de qualité et des alternatives au tout voiture, aménager des espaces publics de détente.
Le débat sur les nouvelles règles du PLU démarre, des membres d'associations ou des habitants tirés au sort sur les listes électorales (nous innovons en ce domaine au niveau de la concertation) vont pouvoir participer aux ateliers dédiés à cette révision. Si vous ne faites pas partie des heureux élus, n'hésitez pas à nous faire part de vos idées sur ce blog.
(A suivre sous peu, avec quelques idées iconoclastes !)
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