Plus de la moitié d’entre nous, les Terriens, vivons en ville. Et ce n’est qu’un début. Les Nations unies prévoient que, en 2050, deux tiers des êtres humains vivront en milieu urbain. La mégalopole de Tokyo (Japon) concentre déjà, à elle seule, 37 millions d’habitants. C’est 56 % de la population française, sur un territoire étendu comme trois fois l’Ile de France ! Il serait cavalier de comparer les destinées de la capitale nippone à notre métropole toulousaine de 800 000 habitants. Pourtant, c'est dans ces creusets urbains que se joue la métamorphose de notre société. Puisque l’humanité s’y agglutine, c’est au sein de la ville qu’il faut relever les défis de la transition énergétique, des circuits courts alimentaires, de la mobilité active, de la répartition des revenus, ...
Consultez la synthèse du colloque 'Quelles ressources pour nourrir les villes ?'
Mais si la ville est créatrice de richesse, ce qui explique son attractivité, elle est de moins en moins autonome et dépend de sources d'approvisionnements de plus en plus éloignées. En cas de pénurie de pétrole, Paris ne disposerait que de quelques jours d'autonomie alimentaire : en effet, seuls 20% de l'approvisionnement alimentaire en Ile-de-France viennent de la région parisienne.
Pourtant, encore au XIXe siècle, l'approvisionnement des villes en denrées alimentaires était assuré par une agriculture de proximité formant une ceinture maraîchère autour des centres urbains. Ces ceintures constituées de maraîchers, de vergers et d'élevage pour le lait, assuraient l'accès aux citadins à ces denrées périssables indispensables.
Aujourd'hui ces ceintures ont disparu sous le béton de l'étalement urbain pour être remplacées par un va-et-vient incessant de camions et d'avions venant des quatre coins du monde. Si bien que la frange qui sépare l’espace urbain de l’espace rural a pris des proportions sans commune mesure avec ce qu’étaient les limites urbaines du XIXe siècle.
Quel impact sur le territoire et quelles solutions ?
Modèle actuel | Modèle proposé |
---|---|
Dépendance vis-à-vis de la grande distribution | Participer à une répartition équitable des richesses |
Interdépendance et mondialisation
| Autosuffisance alimentaire |
Destruction d'emploi | Créer et multiplier des emplois |
Pollution | Réduire les transports de produits et minimiser les changements climatiques |
Délocalisation | Relocalisation de l'économie |
Des étudiants ont pris le cas de la ville de Rennes se sont penchés sur les mutations "nécessaires" d'ici 2020-2030 au niveau de la production (plus économe, écologique, mobilisant davantage les espaces verts disponibles) et de la consommation (moins carnée, moins gaspilleuse) pour aller vers l'autonomie. D'après ce scénario, les terres de Rennes Métropole permettraient de couvrir près de 40 % des besoins. Augmenter les surfaces des jardins privés et publics (de 15 à 40 %), des forêts (cultivées à 30 %) et des espaces verts urbains (utilisés à 46 %) permettrait de "produire cinq fois la demande en fruits et légumes".
En recréant une ceinture maraîchère autour de notre ville, nous :
- Participons à une répartition équitable des richesses et encourageons les agriculteurs locaux car nous privilégions leurs produits plutôt que ceux vendus par l'industrie agro-alimentaire.
- Favorisons l'autosuffisance alimentaire car en mettant en place une ceinture maraîchère nous devenons, dans une certaine mesure, indépendant vis-à-vis de l'industrie agro-alimentaire.
- Maintenons les emplois et favorisons la création de nouveaux car en consommant des produits issus de circuits courts nous dynamisons l'économie locale.
- Proposons un prix juste et sans dépendance vis-à-vis de la grande distribution. En effet, du fait de l'absence d'emballage, de gâchis et d'intermédiaire, l'agriculture peut dégager un revenu décent, tout en appliquant un prix abordable.
- Réduisons notre empreinte écologique car nous valorisons les produits issus de circuits courts et par conséquent diminuons le transport des marchandises.
- Créons un pont, un lien entre les citoyens des villes et ceux des campagnes.
A lire aussi
"Moins nombreux, plus heureux", un ouvrage collectif dirigé par Michel Sourrouille, aux éditions Sang de la terre, 176 p., 16 €, dont vous découvrirez une critique très fouillée sur le site Biosphère.
Egalement, sur le contrôle de la démographie, "Compte à rebours", de Alan Weisman, chez Flammarion, 426 p., 23,90 €, vous pouvez en consulter un résumé sur le site Economie durable et une interview de son auteur.
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