Lors
de la campagne municipale de 2014, la droite avait dénoncé la
politique d'urbanisation menée par Christian Sempé en promettant de "Revoir
la densité des futurs programmes immobiliers et conditionner la
construction de la 3ième tranche du Tucard (l’Orée du Bois) à la
réalisation d’infrastructures suffisantes, notamment routières
avec le contournement de Saint-Orens." et d'"Intégrer les
futures constructions dans la commune en préservant les quartiers
pavillonnaires et en limitant la hauteur des immeubles."
Pour
ne pas rester sur un discours critique et conservateur, elle proposa
de “Créer, dans une vision prospective, un cœur de ville aéré
et convivial, autour d’une halle modulable, de commerces de
proximité et d’une Résidence Services, laissant une large place
aux zones arborées, aux espaces de promenade ainsi qu’à de
nombreuses places de stationnement.”
Le projet cœur de ville extrait du programme de la liste Union & Avenir, avec ses 7 parkings
Nous
partions d’une « page blanche » ?
Pourtant certains choix sont déjà actés ! L'emplacement de la
nouvelle salle polyvalente, dans l'école primaire H.Puis, conduit à
la destruction d'un espace de récréation pour les enfants. Ce choix
de la municipalité fait fi des alternatives qui existaient,
notamment près d'Altigone. Nous pensons que la place Bellières,
zone arborée, avec des terrains libres & ses équipements
existants (bibliothèque, lecture journaux, pétanque, jeux
d’enfants, promenades alentour) dont certains sous utilisés (bar,
buvette) offre une bien meilleure solution pour répondre à la
demande forte d'un lieu convivial et de détente.
Faut-il
développer le commerce en centre ville ?
Nous défendons une approche différente qui favorise les commerces
de quartiers. Ces "polycentralités" correspondent aux
pratiques des St-Orennais. Rappelons que l'action 5 de l'agenda 21
préconisait l'étude d'un maillage de commerces de proximité
permettant d'y accéder en environ 15 minutes à pied !
Privilégier le centre ville reviendrait à
concentrer les déplacements dans une zone déjà bien encombrée,
avec le trafic de transit de la RD2, et aux possibilités de
stationnement limitées à moins de tout goudronner.
- la RD2 est une Route à Grande Circulation, avec des transports exceptionnels. Les projets de plateau traversant, de restriction de la vitesse à 30 km, peuvent difficilement transformer le secteur en zone apaisée avec un trafic de l'ordre de 10 000 véhicules jours !
- La circulation sur la rue des Sports qui débouche sur la RD2 ne peut être déviée (la création d'un sens unique et d'une boucle passant par les Haut de Gam paraît irréaliste.
- La localisation de la salle polyvalente oblige à conserver les mêmes capacités de stationnement, difficile de créer un lieu convivial qui ne soit pas enclavé au milieu des parkings.
Faut-il
augmenter la taille du marché et sa fréquence ?
Une étude sur les marchés de plein vent réalisée pour Toulouse
Métropole montre que le marché de St-O vit grâce aux commerces de
bouche, les autres types de commerce ne faisant pas recette. Il ne
paraît donc pas opportun de vouloir augmenter le nombre d’exposants.
De plus, nous pensons qu’augmenter sa fréquence ne répondrait à
aucune demande des clients et usagers. Mais nous sommes en faveur
d’une évolution de notre marché municipal vers un marché
favorisant le local et le bio.
Faut-il
vraiment une halle ? Cette
question peut surprendre, pourquoi remettre en cause ce projet phare
de la municipalité ? La majorité des participants aux ateliers,
tout en étant en faveur d'un espace convivial, est sceptique : un
gros budget qui ne se justifie pas forcément vis à vis des faibles
« bénéfices » qu’offrirait cet équipement par
rapport au marché actuel : peu
de viabilité pour de nouveaux commerces dans
cette halle avec un marché hebdomadaire, les commerçants ont soit leurs fourgons, soit préfèrent avoir leur étal à proximité de leur fourgonnette. Nous avons de plus l'exemple de la halle de
Castanet qui n'a pas favorisé le commerce alentour. L'option halle
fermée a suscité diverses idées d'utilisation en dehors du marché
: café, expositions, concerts, box pour commerçants, etc. mais quid
de leurs compatibilités ? Quel coût pour un tel équipement
qui peut faire doublon avec les équipements existants ?
Le cadastre et la vue aérienne du centre-ville
Doit
on prioriser la voiture ? L'équipe
municipale prétend qu'il y a un "énorme besoin de parkings"
sur la commune. Une
affirmation qui va à l'encontre des préconisations notamment du
Plan de Déplacement Urbain, qui vise à réaliser des
"aménagements permettant aux St-Orennais de moins utiliser
leurs voitures". Nous devons également appliquer localement les engagements de la France à la COP 21 (réduire les gaz à effet de serre en parie dus au trafic automobile) & améliorer la qualité de l'air.
Ce qui a dégradé la qualité des espaces urbains, c'est la place prise par la voiture au fil du temps. Il est temps de rééquilibrer les usages, de favoriser les piétons, de penser à nos poumons.
Créons plutôt un vrai espace de repos, entouré d’arbres, d’espaces nature, de jeux d’enfants, à proximité des écoles et de la crèche.
Et
la transition énergétique ?
La production d’énergie
renouvelable devrait être prévue lors de la construction de
bâtiments neufs. Pourquoi n'est-ce pas le cas pour la nouvelle
salle polyvalente ? A chaque rénovation de bâtiments anciens, il
faut impérativement envisager la production d'énergie
photovoltaïque pour ces bâtiments publics. Cela permettra d’éviter les pics de consommation électrique,
notamment en été avec l’abus des climatiseurs.
Faut-il un marqueur du centre ville ?
Notre ville n'a pas de forte identité (elle est issue
de la fusion de 3 hameaux à la Révolution), pas de bâtiment ou de
monument emblématique ou historique. Les limites communales avec
Toulouse et les communes avoisinantes sont de moins en moins perceptibles. Acceptons ce fait, tout
en favorisant la vie des quartiers. Une halle, une fontaine, ou une
œuvre d'art, là aussi, est-ce bien nécessaire ?
Faut-il réutiliser ou rénover les bâtiment abritant les dojos actuels et la salle polyvalente ? Ce point n'a pas été abordé, et c'est bien dommage, cela pourrait permettre par exemple d'agrandir la crèche municipale ou de leur trouver d'autres usages.
A-t-on
les moyens des ambitions ? L'opération « cœur de ville » s'avère d'ores et déjà très
onéreuse et les estimations initiales sont dépassées : le
coût de la salle polyvalente qui était estimé en septembre à 1,7
millions est maintenant de 2,8 millions d’€. La maison des arts
martiaux, 3 à 4 fois plus grande que l'ancienne, annoncée à 3,5 millions atteint maintenant 7,5 millions ! Alors comment financer la suite des
aménagements sans accroître l'endettement ?
Extrait du Plan Local d'Urbanisme (les tirets verts indiquent l'emplacement d'un futur cheminement pour les piétons et les vélos reliant H.Puis et la rue des Muriers. La parcelle en rouge correspond à un emplacement réservé pour un futur équipement public.
Une
vraie concertation ?
Si la participation aux ateliers
a été importante (environ 50-60 personnes à chaque fois), mais elle ne correspondait pas à un panel
représentatif des St-Orennais (absence des parents d'élèves, des jeunes). Une absence d'analyse objective des
besoins (commerce, logement, mode de déplacements), des projets déjà
lancés, un plan local d'urbanisme modifié sans attendre les
orientations d'aménagement issues de la concertations, un refus
d'étudier des alternatives en dehors du centre,… sommes-nous dans
la bonne démarche citoyenne et participative ? Nous en doutons.
Vous pouvez échanger avec nous, nous faire part de vos idées, remarques & critiques en nous écrivant à : ecolosainto@gmail.com |
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