Nous vous avions parlé de tram', changeons de sujet et intéressons nous aux trames !
La Terre a connu plusieurs extinctions massives d'espèces, la dernière qui se déroule sous nos yeux est due à l'homme, qui détruit de nombreux écosystèmes ou prélève des ressources ne permettant plus le renouvellement des stocks.
L'urbanisation qui s'étend concourt à cette fragilisation des zones naturelles riches en biodiversité, sans parler de l'impact des pratiques de l'agriculture intensive. Car même si les documents d'urbanisme prévoient d'économiser l'espace, en réduisant de moitié les terres consommées chaque année, l'extension de la métropole continue. Nous en avons l'exemple avec la création proposée par les élus et approuvée par la Préfecture d'une Zone d'Aménagement Différée (ZAD) sur l'Albiges, au nord Est de Catala.
Nous agissons donc bien souvent à contre courant pour sauver ce qui peut encore l'être.
En effet, s'il paraît louable de préserver tel bois ou espace vert en milieu urbain, cette protection peut être dérisoire pour certaines espèces qui se retrouvent isolées et ne participent plus au brassage génétique indispensable à la vie et à son adaptation aux différents milieux.
Après des années de protection de parcs naturels, de zones riches en espèces diverses, les naturalistes ont constaté qu'il était nécessaire d'éviter l'isolement de ces réserves en favorisant le déplacement des espèces. Si les oiseaux sont peu gênés par les aménagements routiers, ferroviaires, urbains, il n'en est pas de même pour les petits mammifères, amphibiens, insectes ou poissons, ...
Des Schémas Régionaux de Continuités Écologiques doivent définir des "trames vertes et bleues" (bleues pour les rivières), permettant le déplacement des espèces propres aux différents milieux naturels en s'assurant de leur fonctionnalités, celui de Midi-Pyrénées est en cours d'élaboration.
A nous de le décliner au niveau local, dans un milieu périurbain où les obstacles ne manquent pas (routes à fort trafic, clôtures de propriété étanches, éclairage public, ...
Plusieurs actions ont été initiées sur la commune :
- maintien de cheminements bordés de haies dans la ZAC du Tucard et règlement adapté à l'intention des promoteurs, projet de parc urbain devant assurer une continuité écologique entre le bois de Tachou et la Marcaissonne ;
- gestion du bois du Bousquet, pour maintenir des zones refuges pour les espèces présentes ;
- mise en place d'une gestion écologique des espaces verts pour permettre à des espèces, telles les orchidées d'arriver à maturité et de se reproduire, sans être fauchées précocement ;
- réintroduction de plantes messicoles, plantes associées aux cultures céréalières telles les coquelicots, les bleuet, dans la vallée de la Marcaissonne.
Une liste non exhaustive loin de là.
Ces actions ont justifié l'attribution d'un prix "Capitale de la biodiversité".
Mais que tramez-vous ?
Dans la suite de ces actions, nous étudions sur la commune comment fonctionnent les continuités écologiques, ces fameuses "trames" identifiées sur la commune et que le Grenelle de l'Environnement oblige maintenant à faire figurer dans les documents du Plan Local d'Urbanisme.
S'il est relativement facile de dessiner des continuités écologiques sur une carte, il est beaucoup moins facile de prédire l'espérance de survie d'un hérisson partant d'un point A et voulant rejoindre un point B, et devant par exemple traverser la route de Revel ou la future déviation de St-Orens !
Suite à un appel à projet du ministère de l'environnement, le projet de la commune a été retenu, avec un soutien financier de 50%.
Nous espérons que les outils développés dans ce cadre permettront les aménagements ou préconisations permettant de faciliter la circulation des espèces pour plus de biodiversité et aider ainsi à réintroduire la nature en ville.
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