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mercredi 29 octobre 2014

Des caméras de surveillance à St-Orens ? Est-bien utile ?

Le dernier conseil municipal du 30 septembre 2014 a eu à se prononcer sur le "principe" de l'installation de caméras, pour contribuer (sic) "à la sécurité routière et à la lutte contre la délinquance".

Notons tout d'abord un étrange mélange de genre entre les objectifs de sécurité routière et de lutte contre la délinquance.

Pour assurer la sécurité routière, la vidéosurveillance nous paraît inadaptée, sauf dans le cas de caméras d'identification de numéros d'immatriculation permettant de verbaliser le conducteur brûlant un feu rouge. Les efforts d'aménagements pour sécuriser la circulation des piétons et des cyclistes, le développement des zones 30 dans les quartiers, les contrôle de vitesse sont à privilégier en matière de sécurité routière.

Concernant la question de la délinquance, nous nous étonnons de l'absence de présentation aux conseillers municipaux d'un état de la délinquance à St-Orens, par type de délit, son évolution dans le temps, la localisation et l'efficacité des services de police et de gendarmerie. Cela aurait permis de savoir si la mise en place de caméras est adapté ou non.

La nouvelle équipe municipale affirme répondre à l'attente de la population (référence à un sondage d'origine non précisée). Nous avons recherché les sources possibles : en 2008, selon l'Institut Ipsos, 78 pour cent des personnes interrogées sont « très favorables » ou « favorables » au développement de la vidéosurveillance. Cela dit, si on leur donne le choix, les sondés préfèrent avoir des policiers dans la rue plutôt que des caméras. (Source : la revue Pour la Science  N°394 - )

Le seul argument motivant la décision se résume à : "les gens se sentent en insécurité, ils demandent des caméras, donc on leur en offre". Comment d’ailleurs le sait-on, puisqu’il n’y a eu ni sondage, ni référendum à St-Orens ? À Lyon où on a procédé à une réelle enquête concernant l’attente des habitants, la vidéosurveillance vient bien derrière le désir de présence policière, de propreté, de stationnement, de sécurité routière, de prévention, d’éclairage public, de lutte contre le bruit.


La question de l'efficacité de la méthode n'est pas abordée, alors qu'on a du recul sur la mise en place de tels dispositifs, et que les critiques sont nombreuses concernant le rapport coût/efficacité :
"Le rapport cinglant de la Cour des comptes, publié le 7 juillet 2011, [...] fustige « l’absence d’étude d’impact fiable » pour la très coûteuse vidéosurveillance de voie publique." dans La Gazette des Communes.


Les sénateurs s'y sont intéressés à plusieurs reprises :

Le rapport du Sénat "La vidéosurveillance : pour un nouvel encadrement juridique" de décembre 2008 affirme : « Paradoxalement, la question de l’efficacité de la vidéosurveillance qui devrait pourtant être un préalable nécessaire n’a toujours pas été tranchée. Les études disponibles semblent indiquer que la vidéo surveillance n’a qu’un faible impact sur la délinquance dans les espaces complexes et étendus ».

Un nouveau rapport sénatorial de 2013 conclut qu'aucune étude scientifique indépendante n'avait « pour l'instant apporté la démonstration de l'efficacité » de la vidéosurveillance - que ce soit en France ou à l’étranger - et appelle à l’adoption d’un moratoire relatif aux investissements portant sur ce type de dispositifs, dont le coût est jugé « particulièrement élevé ». cf http://www2.senat.fr/rap/r13-091/r13-0911.pdf

D'autres études récentes concluent de la même façon :
Vidéosurveillance en Europe: très chère et peu efficace cf http://fr.myeurop.info/2013/10/30/vid-osurveillance-en-europe-tr-s-ch-re-et-peu-efficace-12503


La vidéosurveillance réduit-elle la délinquance ? Pour la Science n° 394 août 2010


La nécessite de mise en place d'un réseau de vidéosurveillance interroge alors que le dispositif d'animateurs de rue, qui mène un travail de prévention, est dit être efficace dans une des autres délibérations soumises à l'avis du Conseil Municipal.


Nous nous interrogeons : la nouvelle équipe municipale, sur ce dossier, agit-elle par mimétisme comme la nouvelle équipe municipale de Toulouse et les autres municipalités gérées par la droite, pour des raisons qui apparaissent éminemment idéologiques ?

La nouvelle majorité municipale assure vouloir faire preuve de pragmatisme. Le pragmatisme sur ce dossier consisterait à reprendre le diagnostic réalisé dans le cadre du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) et d'analyser l'efficacité des actions engagées (26 actions doivent être mises en œuvre sur la période 2013-2016).

Nous avons proposé que la décision de mise en place de la vidéosurveillance soit reportée et qu'un réel débat public est lieu préalablement, avec un état des lieux et un comparatif des différentes méthodes de prévention et de lutte contre la délinquancegrâce notamment aux premiers travaux menés dans le cadre du CLSPD. 

Nous avons proposé qu'il y ait une consultation publique de la population et pourquoi pas un référendum sur le choix des méthodes de prévention de la délinquance.

Dans le cadre des débats lors de l'élaboration du CLSPD, nous avions proposé de faire chaque année à la population un point objectif sur les aspects sécurité des personnes et des biens à St-Orens, sur les actions et l'efficacité de la police municipale et de la gendarmerie.

Une telle présentation aux habitants de notre commune serait un bon moyen de lutter contre les rumeurs et le sentiment d'insécurité et permettrait d'initier un réel débat démocratique sur les solutions les mieux adaptées pour assurer la tranquillité publique..

lundi 27 octobre 2014

Une mort inutile pour un barrage inutile ... à Sivens

C'est la tristesse qui nous envahit devant le gâchis humain et environnemental constaté ce week-end du 25-26 Octobre, lors du rassemblement organisé contre le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.
Plusieurs milliers de manifestants s'étaient réunis pacifiquement dans la vallée du Tescou, pour soutenir :
- les grévistes de la faim qui demandent à dialoguer, sans succès à ce jour, avec le président "socialiste" du Conseil Général du Tarn,
- ce petit éleveur, opposé au barrage, qui se voit retirer par le CG des terres qu'il exploite au bénéfice d'un  propriétaire de 150 ha, et voit son exploitation mise en péril,
- ce naturaliste qui explique que les "mesures de compensation", suite à la destruction de la zone humide occasionnée par le barrage, sont inefficaces dans la plupart des cas (le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel -CSRPN-  avait déjà indiqué en 2012 que ces mesures compensatoires présentent un caractère hypothétique, voire inadéquat),

et pour proposer des solutions alternatives concernant les besoins en eau des agriculteurs autrement plus intelligentes que de faire toujours plus de grands barrages pour irriguer une maïsiculture inadaptée au changement climatique en cours.
Ambiance musicale



Marche au milieu du bois broyé dans le fond de vallée

Plateforme en cours de construction pour s'opposer au chantier

Des manifestants se déguisent en arbres, pour remplacer ceux abattus

Le troupeau de moutons qui a transhumé pendant trois jours depuis Graulhet pour arriver à Sivens
Le rapport qui est rendu public ce lundi 27 octobre, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts à la demande du ministère de l'écologie, confirme les analyses du Collectif du Testet, qui depuis plusieurs années conteste les études menées par le Conseil Général et la Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne, organismes intrinsèquement liés, car la CACG est financée par le CG et est à la fois concepteur-constructeur-exploitant !
"Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles", une situation d'autant "plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé", note le rapport. Il qualifie également l'étude d'impact de "qualité très moyenne" et juge le financement du projet "fragile".

Le rapport conteste également les besoins en irrigation qui ont été surestimés. Un surdimensionnement qui s'explique par une estimation des besoins, établie "sur des données anciennes et forfaitaires".


Le rapport indique aussi que l'avancement des travaux et les engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole [la FNSEA qui défend bec et ongle un modèle productiviste de plus en plus inadapté] rendent difficile l'interruption du chantier ; le clientélisme du président "socialiste" du CG, qui s'est fait élire sénateur est ainsi montré du doigt.


Le Conseil général du Tarn a ainsi voulu passer en force, au mépris des procédures légales, espérant bénéficier de fonds européens si les travaux étaient terminés avant le 30 juin 2015. Financement qu’il n’aurait de toute façon pas obtenu, car ces fonds européens ne peuvent pas servir à l’augmentation de la surface d’irrigation. Restait alors la politique du fait accompli.



Nous ne pouvons qu'approuver les propos d'Attac qui affirme que la poursuite du chantier, "si elle devenait officielle, serait une prime au vice et à la violence qui s’est exercée pour imposer les travaux, coûte que coûte. Contrairement à ce que laisse encore entendre le Conseil général du Tarn, qui dit vouloir tenir compte du rapport d’experts, les modifications du projet supposeraient une nouvelle déclaration d’utilité publique.
Les travaux doivent désormais être non seulement arrêtés mais définitivement abandonnés !"
... et la zone humide restaurée ! 

Voir aussi le communiqué national d'Europe Ecologie-Les Verts
Pourquoi un mort pour un tel projet inutile ?
Les nombreuses manifestations et la présence permanente des occupants de la ZAD avait déjà donné lieu à de nombreux affrontements avec les gendarmes mobiles déployés pour que les travaux soient réalisés le plus rapidement possible et pour que l'avancement des travaux rende de fait irrémédiable la construction du barrage.En effet, rappelons que plusieurs actions en justice sont en cours mais que la justice sera rendue avec un délai tel que les opposants peuvent avoir gain de cause bien après la réalisation d'un barrage au final jugé illégal.
Nous nous interrogeons sur la présence des gendarmes mobiles sur les lieux de la manifestation, qui n'avait aucune raison d'être : en effet la nuit précédente le seul matériel présent sur le site : un algeco et un générateur dans un enclos avaient été détruits.
L'enclos contenant l'algeco et le générateur détruits (entourés en rouge)
Dans la soirée du samedi 25, des affrontements entre les jeunes, certains venus pour en découdre, et les gendarmes mobiles vont durer jusque dans la nuit avec pour acmé la mort de d'un jeune étudiant en environnement de 21 ans, Rémi Fraisse, qui venait pour la première fois sur le site et qui pourrait avoir été victime d'un tir tendu des "forces de l'ordre".
Rémi faisait partie d'une jeune génération de bénévoles investis dans les actions de l’association Nature Midi Pyrénées. Actif au groupe botanique, il participait notamment au suivi de la flore protégée en Haute-Garonne où il assurait la coordination du suivi de la Renoncule à feuille d’ophioglosse.
Jeune fille blessée à la main par un tir de flashball, samedi 25 octobre 18h10.
"Rendez nous la lumière, rendez nous la beauté"... regardez : le cimetière des arbres du Testet - Cécile Duflot
Nous demandons que toute la lumière doit être faite sur les conditions de la mort de Rémi Fraisse. Nous présentons toutes nos condoléances à la famille et aux ami⋅e⋅s de Rémi.

Plus d'infos sur la situation à Sivens : http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
et sur le dossier du projet de barrage : http://www.collectif-testet.org/




dimanche 14 septembre 2014

Ils défrichent, nous replantons ..... à Sivens

Si le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes est l'illustration type de ces grands projets inutiles, coûteux et destructeurs de milieux naturels, le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, moins connu en fait tout autant partie.

Ce projet de retenue d'eau est censé permettre l'adaptation au changement climatique, pour permettre l'irrigation des cultures, mais en fait il s'inscrit dans un soutien, sur fonds publics, aux tenants d'une agriculture industrielle : pour permettre l'irrigation du maïs, très demandeur en eau.

Des alternatives existent pourtant par le choix d'espèces végétales, moins gourmandes en eau (sorgho, tournesol), des pratiques agronomique pour limiter l'évaporation (couverture végétale des sols, agroforesterie), des pratiques d'irrigation adaptées.Des petites réserves d'eau de types collinaires permettent de répondre aux besoins de l'agriculture.

Ce projet de retenue de 34 hectares détruirait une des plus importantes zones humides du département. Vaste de 18,8 hectares, elle contient 94 espèces protégées, dont 40 espèces d'oiseaux, et abrite également une flore très riche.

Alors que le président du conseil général haut-garonnais, Pierre Izard, avait abandonné le projet de retenue de Charlas, son homologue tarnais PS Thierry Carcenac, avec ses 25 années au CG, reste droit dans ses bottes et fait défricher la zone. Précisons que Thierry Carcenac veut se faire élire sénateur et recherche les voix de maires proches de la FNSEA.


Depuis plusieurs mois, des jeunes, comme en région nantaise, se sont installés sur place pour défendre la vallée du Tescou, qui doit être inondée.
Le Conseil Général a fait intervenir les gardes mobiles pour permettre l'abattage des arbres en fond de vallée, alors qu'il n'a même pas l'autorisation de défricher la zone !

Pour en savoir plus :
"On croirait marcher sur des cadavres d'arbres", reportage photo d'un reporter de FR3.
Le site du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, qui intervient depuis 2011.
L'évolution de la situation en direct sur Tant qu'il y aura des bouilles
Plus d'infos avec un arcticle de Reporterre, et un deuxième toujours de Reporterre.
Un article de Geneviève Azam, membre du conseil national d'Attac, dans Médiapart.

Petit reportage photo à Sivens :

Le vallon du Tescou, qui devrait alimenter le barrage


Chêne, sous haute protection, avant abattage
Chêne abattu
Le campement de Gazad, en première ligne
Un grimpeur s'installant dans un chêne pour empêcher l'abattage. La zone alentour a été dévastée par les engins. Chapeau les jeunes de tenir 13 heures, au milieu des engins de chantier, des menaces des gendarmes mobiles !
Livraison de pizzas, cuites au campement de Gazad, aux occupantes d'une plateforme en haut d'un chêne
800 aujourd'hui 14 septembre à venir replanter dans la zone humide, où tous les végétaux ont été broyés.
Sans oublier d'arroser les jeunes plants.

vendredi 13 juin 2014

Pelouse ou prairie ?

La mécanisation des taches d'entretien à partir des années 60 , avec la généralisation des tondeuses, remplaçant les ruminants, avait conduit à produire des pelouses rases, dans une volonté d'imitation des gazons anglais.

On assiste depuis plusieurs années à une évolution, à l'initiative de communes du du Nord de la France, dans la gestion des espaces verts, et ce même dans les parcs urbains, avec le retour de prairies urbaines présentant une plus grande variété d'espèces que les seuls ray-grass, pâturin et fétuque des pelouses tondues à 2-3 cm, et traitées à coup de pesticides et fongicides.


Promenade dans les hautes herbes de Monet

La prairie, est un écosystème très riche, dont nous bénéficions dans nos jardins , car elle abrite de nombreux insectes auxiliaires, utiles pour éviter la prolifération des ravageurs. Contrairement aux pelouses, tondues dès que l'herbe fait plus de 5 cm, la prairie est fauchée une ou deux fois l'an, ce qui permet à toutes les espèces de plantes qui ont germées de produire des graines et de se reproduire.

Son intérêt écologique est considérable, puisque nombre d’espèces végétales vont pouvoir se maintenir dans ces prairies naturelles devenues de plus en plus rares en milieu agricole. Tout un cortège d'insectes sera alors associé à ce milieu. Enfin, des centaines d’espèces d’invertébrés vont pouvoir s’y développer et serviront de base alimentaire aux oiseaux insectivores et aux chauves-souris à des centaines de mètres à la ronde. Or ces animaux insectivores sont effectivement en déclin aujourd’hui, notamment par la diminution de la ressource alimentaire.

C'est là qu'on constate les services que nous rendent les prairies ou les haies et qu'il faut faire très attention à toute action humaine, risquant de perturber un écosystème : des inventaires faits par des naturalistes ont montré qu'une simple tonte divise par deux le nombre d'insectes auxiliaires, qui sont les prédateurs des insectes dits ravageurs.

Mais nous ne sommes pas dogmatiques, des espaces de pelouses aussi sont nécessaires, le long des chemins, près des habitations, pour pouvoir jouer au ballon ou pique-niquer sur l'herbe. 


Mais pensez-vous vraiment que ce type de parc (la base de loisirs de Bruguières) soit l'exemple à reproduire, comparé à l'ambiance nature du lac des Chanterelles ! Il n'y a pas photo !

Alors merci de signer la pétition en faveur de la biodiversité à St-Orens !

A lire !
Un livret sur Les écosystèmes : foire aux questions, validé par l'Institut de France, de l'Académie des Sciences.
Le guide Municipalité et protection de la nature de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).
Un article tonique dans Développement Durable magazine : Adieu le green de papa, vive la pelouse écologique !

Des conseils :
Vous aussi pouvez créer une prairie fleurie dans votre jardin : cf le site du Jardin de Sophie

lundi 9 juin 2014

Ras la moquette ...




La gestion différenciée dans le collimateur de la nouvelle équipe municipale de St-Orens de Gameville ?

Cela ne serait pas outre mesure surprenant vu la proximité politique de l'équipe avec celle de Jean-Luc Moudenc, le nouveau maire de Toulouse, qui dans son programme électoral a promis de "supprimer les herbes folles".

Pourtant, à la lecture du programme électoral de Dominique Faure, les affirmations sur la nécessité de préserver l'environnement sont nombreuses :
- le développement urbain, inscrit dans le développement durable, "ne doit pas détruire notre cadre de vie",
- une "démarche concrète et efficace visant l'excellence écologique en conduisant des actions de terrains en faveur de la biodiversité",
- la "préservation des zones vertes et boisées, poumons verts de la commune, sera le premier 
maillon de notre politique environnementale."

Quel écologiste ou défenseur de l'environnement ne saurait applaudir à ces propositions, s'inscrivant dans le prolongement des actions que nous avions initiées et menées au sein de la précédente équipe municipale ?

Cela semblait bien démarrer avec la création d'une commission extra-municipale, avec la présence en son sein de membres de l'association environnementale Saint-Orens Nature Environnement, et la création de groupes de travail sur l'entretien des zones enherbées et la communication sur la gestion différenciée.



Rappelons que la gestion différenciée est une gestion "écologique" des espaces verts de la commune, permettant de réduire la consommation d'eau, d'engrais, de supprimer les produits phytosanitaires en mettant en oeuvre des techniques biologiques sans impact sur la santé et de favoriser une plus grande biodiversité, à l'heure où la disparition d'espèces du fait des pratiques humaines devient très inquiétante. Tout en adaptant cette gestion en fonction des usages de ces espaces par la population.
Mais nous constatons que la gestion différenciée des espaces verts, initiée depuis trois ans, est profondément remise en cause.

Avec une présence humaine relativement forte dans la partie urbanisée de notre commune, la protection de la flore et de la faune peut sembler difficile ou non réaliste, pourtant il a été possible de trouver un équilibre entre des zones refuges et des biotopes équilibrés et les activités de loisirs et de détente nécessaire à la population, et c'est ce qui a été recherché lors de l'expérimentation de la gestion différenciée sur la commune, avec une cartographie qui a évolué pour tenir compte des demandes des habitants.

Cette approche est fortement remise en cause avec une approche des plus limitatives : uniquement la protection de plantes emblématiques telles les orchidées, alors que les naturalistes insistent sur la protection de la nature ordinaire, en permettant la reproduction des plantes avec le retour de parcelles de prairie entretenues par des fauches tardives en juillet. Les nouveaux élus privilégient également le retour aux pelouses tondues et les fauches ont déjà eu lieu, avant même que les groupes de travail des commissions aient rendu un avis. Des choix faits d'ailleurs sans la moindre expertise technique.

Le rôle des continuités écologiques est occulté, comme celle de la "coulée verte", sous la ligne haute tension ou celle qui devrait s'appuyer sur le futur parc urbain du Tucard, pour éviter que des zones vertes se retrouvent isolées du fait de l'urbanisation, ce qui entraîne à terme une réduction du nombre d'espèces présentes.

L'évolution des pratiques de gestion des espaces verts entraîne certes des réactions d'usagers ou de riverains, en lien avec des craintes qui s'avèrent le plus souvent infondées (serpents, allergies, rats, tiques, ...) ou avec des appréciations esthétiques concernant les "herbes folles", liées à un regard forgé par 50 ans de coupes rases. 

Il est plus facile de surfer sur les critiques de quelques habitants en revenant aux anciennes pratiques que de chercher à communiquer pour expliquer que les nouvelles démarches environnementales visent à maintenir une plus grande variété d'espèces sur notre territoire & à varier les ambiances paysagères, alors que c'est pourtant de notre point de vue la seule démarche d'avenir.

Il est toujours plus facile de faire du populisme ou du clientélisme que de définir une politique claire en matière environnementale, de l'expliquer et de la confronter  aux critiques.

Pour aider les nouveaux décideurs de la commune, voici notre contribution pour ce travail d'explication :

Pourquoi diversifier les espaces verts ?
On assiste à une homogénéisation des paysages naturels, à la disparition des milieux et d'espèces animales et végétales dues à l'augmentation des milieux artificialisés que sont :
• les surfaces d’agriculture intensive (seules subsistent quelques bandes de végétation
sauvage subsistant entre les parcelles, le long des clôtures ou des haies,
• les lotissements,
• les zones industrielles,
• l'urbanisation en général et les infrastructures autoroutières …
Devant cette expansion, les milieux « naturels » et, plus particulièrement les milieux ouverts,
régressent fortement (pelouses naturelles, prairies humides, friches…). Face à ce phénomène, le fauchage tardif et la protection des milieux constituent des moyens de préservation de la flore spontanée et permettent, parfois, le retour d’espèces rares sur des espaces non rentabilisés.
Les mauvaises herbes, ça fait sale ! On paye des impôts pour que la commune soit propre ; alors il faut éliminer les mauvaises herbes !
En quoi sont-elles sales ? Qu'est-ce qui est le plus sale : les herbes ou les herbicides ? Les herbicides se retrouvent dans l'eau, le sol et dans l'air, ils menacent la biodiversité et sont en plus dangereux pour notre santé. Lorsqu'on voit une "mauvaise herbe", c'est un indicateur de bon état sanitaire de la zone et non de la saleté, en effet sa présence indique qu'aucun herbicide n'a été récemment appliqué à cet endroit. Sans parler du fait que l'usager paye la dépollution de l'eau qu'il consomme.

La nature c'est bon pour la campagne, la ville doit être propre et soignée !

La nature a pourtant toute sa place en ville. Premièrement, pour notre bien-

être : il est prouvé que la présence d'espaces verts en milieu urbain améliorent notre 

qualité de vie. Deuxièmement, car la nature se fait de plus en plus rare à la 
campagne. Les abeilles se portent mieux en ville qu’à la campagne, probablement parce qu’à la campagne, la pollution par les pesticides est plus importante, suite aux activités agricoles. L’Homme fait partie de la nature, de la biodiversité, mais elle est aujourd’hui hautement menacée. Il en va de notre propre intérêt de la préserver, et cela passe par le développement de la nature en ville.

Le fauchage tardif ne fait que disperser les chardons, les ronces et les orties !
Nous apprécions peu ces espèces car elles piquent, ne sont pas spécialement 
esthétiques et ont une tendance “envahissante”, mais les animaux, eux, 
en ont besoin ! Plusieurs espèces de papillons et d’oiseaux, par exemple, se 
nourrissent essentiellement de ces plantes. Bien sûr, il faut contrôler leur caractère 
envahissant, et le fauchage tardif annuel permet justement d'éviter leur extension.
Ces grandes herbes, ça cache des serpents, ça donne des allergies et il y en a qui y jettent leurs ordures !
Il est vrai qu'il y a trente ans, des vipères étaient présentes dans le secteur des Chanterelles, mais les recensements récents n'indiquent plus sa présence, c'était le dernier foyer de cette espèce en région toulousaine. Il y a encore des couleuvres sur le territoire de St-Orens, souvent confondues avec les vipères. Rappelons que les serpents appartiennent aux espèces protégées. Si vous avez un souci dans ce domaine, contactez Nature Midi-Pyrénées, qui a mis en place une opération SOS Serpent.
Concernant les allergies, certes les graminées y contribuent en partie par leur pollens, mais les surfaces de prairies concernées par la gestion différenciée par rapport aux surfaces de champs cultivés sont très faibles. Savez vous que le vent peut transporter les pollens sur des distances importantes allant de 50 à 80 km ? Il serait surement plus urgent d'agir sur la pollution due aux véhicules notamment diesel, car on sait maintenant que les phénomènes d'allergie sont amplifiés par les particules toxiques qui sont transportées par les pollens.
Quant aux canettes et autres déchets qu'on retrouve dans les herbes hautes, la faute en revient au manque de civisme de certains.

Concluons avec cette enquête qui relativise les critiques sur la gestion différenciée
"D'après une enquête réalisée à Toulouse, les personnes s’étant déjà plaintes de la présence de mauvaises herbes auprès de leur commune représentent seulement 2% de la population. Cette même enquête a par contre révélé que 77% des enquêtés se disent prêts à accepter plus de mauvaises herbes en ville." Source : Guide de communication adapté à la gestion différenciée

... et quelques ouvrages pour découvrir la nature à nos pieds :

Sauvages de ma rue, guide des plantes sauvages des villes de France, Muséum national d'Histoire naturelle et LePassage.

Un jardin pour les insectes, les connaître et favoriser leur présence, Delachaux & Niestlé.

Encyclopédie poétique et raisonnée des herbes, Denise Le Dantec, Bartillat.











samedi 1 mars 2014

Alimenter la ville ...


Plus de la moitié d’entre nous, les Terriens, vivons en ville. Et ce n’est qu’un début. Les Nations unies prévoient que, en 2050, deux tiers des êtres humains vivront en milieu urbain. La mégalopole de Tokyo (Japon) concentre déjà, à elle seule, 37 millions d’habitants. C’est 56 % de la population française, sur un territoire étendu comme trois fois l’Ile de France ! Il serait cavalier de comparer les destinées de la capitale nippone à notre métropole toulousaine de 800 000 habitants. Pourtant, c'est dans ces creusets urbains que se joue la métamorphose de notre société. Puisque l’humanité s’y agglutine, c’est au sein de la ville qu’il faut relever les défis de la transition énergétique, des circuits courts alimentaires, de la mobilité active, de la répartition des revenus, ... 

Consultez la synthèse du colloque 'Quelles ressources pour nourrir les villes ?'

Mais si la ville est créatrice de richesse, ce qui explique son attractivité, elle est de moins en moins autonome et dépend de sources d'approvisionnements de plus en plus éloignées. En cas de pénurie de pétrole, Paris ne disposerait que de quelques jours d'autonomie alimentaire : en effet, seuls 20% de l'approvisionnement alimentaire en Ile-de-France viennent de la région parisienne.

Pourtant, encore au XIXe siècle, l'approvisionnement des villes en denrées alimentaires était assuré par une agriculture de proximité formant une ceinture maraîchère autour des centres urbains. Ces ceintures constituées de maraîchers, de vergers et d'élevage pour le lait, assuraient l'accès aux citadins à ces denrées périssables indispensables.

Aujourd'hui ces ceintures ont disparu sous le béton de l'étalement urbain pour être remplacées par un va-et-vient incessant de camions et d'avions venant des quatre coins  du monde. Si bien que la frange qui sépare l’espace urbain de l’espace rural a pris des proportions sans commune mesure avec ce qu’étaient les limites urbaines du XIXe siècle.



Quel impact sur le territoire et quelles solutions ?

Modèle actuelModèle proposé
Dépendance vis-à-vis de la grande distributionParticiper à une répartition équitable des richesses
Interdépendance et mondialisation
Autosuffisance alimentaire
Destruction d'emploiCréer et multiplier des emplois
PollutionRéduire les transports de produits et minimiser les changements climatiques
DélocalisationRelocalisation de l'économie







Des étudiants ont pris le cas de la ville de Rennes se sont penchés sur les mutations "nécessaires" d'ici 2020-2030 au niveau de la production (plus économe, écologique, mobilisant davantage les espaces verts disponibles) et de la consommation (moins carnée, moins gaspilleuse) pour aller vers l'autonomie. D'après ce scénario, les terres de Rennes Métropole permettraient de couvrir près de 40 % des besoins. Augmenter les surfaces des jardins privés et publics (de 15 à 40 %), des forêts (cultivées à 30 %) et des espaces verts urbains (utilisés à 46 %) permettrait de "produire cinq fois la demande en fruits et légumes".

« Cultiver des légumes sur l’espace public pour tendre vers l’autonomie alimentaire », tel fut le mot d’ordre d’une démarche inspirée des « Incroyables comestibles », mouvement initié en 2008 en Grande-Bretagne.? - photo m. t.

En recréant une ceinture maraîchère autour de notre ville, nous :

  • Participons à une répartition équitable des richesses et encourageons les agriculteurs locaux car nous privilégions leurs produits plutôt que ceux vendus par l'industrie agro-alimentaire.
  • Favorisons l'autosuffisance alimentaire car en mettant en place une ceinture maraîchère nous devenons, dans une certaine mesure, indépendant vis-à-vis de  l'industrie agro-alimentaire.
  • Maintenons les emplois et favorisons la création de nouveaux car en consommant des produits issus de circuits courts nous dynamisons l'économie locale.
  • Proposons un prix juste et sans dépendance vis-à-vis de la grande distribution. En effet, du fait de l'absence d'emballage, de gâchis et d'intermédiaire, l'agriculture peut dégager un revenu décent, tout en appliquant un prix abordable.
  • Réduisons notre empreinte écologique car nous valorisons les produits issus de circuits courts et par conséquent diminuons le transport des marchandises.
  • Créons un pont, un lien entre les citoyens des villes et ceux des campagnes.
Pour en savoir plus : nous vous recommandons cette émission d'Arte "Nourrir les villes - Un enjeu pour demain" :
 

A lire aussi
 "Moins nombreux, plus heureux", un ouvrage collectif dirigé par Michel Sourrouille, aux éditions Sang de la terre, 176 p., 16 €, dont vous découvrirez une critique très fouillée sur le site Biosphère.

Egalement, sur le contrôle de la démographie, "Compte à rebours", de Alan Weisman, chez Flammarion, 426 p., 23,90 €, vous pouvez en consulter un résumé sur le site Economie durable et une interview de son auteur.

vendredi 21 février 2014

Cap au centre (ville) ?


Le débat est lancé, doit-on transformer le centre ville de St-Orens, "vétuste, inadapté, sans âme" en un "cœur de ville aéré et convivial " ?
Grâce à Sim city, construisez une ville !

Rien de mieux que la réalité virtuelle pour rêver et faire rêver. La liste Union & Avenir s'y essaie.

Le projet proposé par la liste Union & Avenir Saint-Orens de Gameville

Gros sous
Mais revenons à dure réalité financière. Créer une halle et de nouveaux parkings, c'est tout de suite 2 millions d'Euros pour la halle (nous reprenons tout simplement le coût de la halle de Castanet), plus la réalisation des nouvelles places de parking (entre 5000 et 10000 € l'emplacement).

Mais il faut aussi reconstruire les équipements existants sur le site de cette future halle : la salle polyvalente du Lauragais, les salles pour le judo et l'aikido, Mix'Ado, le Club des Ainés, le petit Lauragais, sous peine de priver les clubs sportifs, les associations de lieux adaptés à leurs activités.
Supposons que nous disposons des terrains d'accueil, il faut alors financer la reconstruction de l'ensemble de ces équipements.
Le calcul est simple, nous nous sommes basés sur le coût de salles polyvalentes de différentes tailles, un coût qui varie en fonction du niveau d'équipement, mais qui permet d'obtenir un coût moyen en fonction de la surface de la structure :

Coût en € d'une salle polyvalente en fonction de sa surface en mètres carrés

Cela nous permet de chiffrer aux alentours de 6 millions d'€ le coût de ces bâtiments, qui représentent 2400 m2 couverts.
Nous n'avons pas compté les coûts de démolition, de réalisation de l'esplanade, de remplacement de l'éclairage public, des fosses de plantation d'arbres, ... A minima 9 à 10 millions d'€ à financer, principalement avec les ressources communales, car les subventions tendent à fondre comme neige au soleil : le Conseil Général demande aux communes de ne soumettre qu'un projet "phare" par an et le pourcentage de subvention diminue et on ne peut compter sur des subventions exceptionnelles obtenues lors de la réfection des terrains de grand jeu des fédérations sportives ou du Centre National du Développement du Sport.
Doit-on consacrer autant d'argent à un équipement de prestige, quand on constate ses impacts financiers indirects ?


La Halle de Revel

Une halle, est-ce bien utile ?
Dominique Faure s'est surement inspirée dans sons projet de la halle de Revel, où réside son mentor, Alain Chatillon. Nous avons tous en tête l'image de ces bastides regroupées autour de leur halle. Mais nous, écologistes, avant de céder au charme légèrement désuet de ces villes neuves d'un autre temps, nous posons toujours la question du besoin quand nous abordons la question d'un investissement. Pourquoi construire une halle ?

Pour abriter le marché de plein vent qui porte bien son nom ? Pourquoi pas ! Mais pour un marché de fréquence hebdomadaire, est-ce bien nécessaire ?  On doit constater que la création de la halle de Castanet n'a pas généré l'animation et l'activité commerçante attendue.

Doit-on renforcer l'activité commerçante en "coeur de ville" ? Un sondage réalisé, en 2013, par des étudiants de l'Université du Mirail auprès d'habitants de St-Orens a montré l'attachement à leur quartier et montré que le centre n'a pas beaucoup de sens  en soi pour eux. C'est dû à la structure de notre ville, une ville allongée le long de sa rue principale.

On doit donc parler plutôt de polycentralité, avec des petits centres commerciaux, des équipements publics répartis. Cette vision correspond aux idées que nous défendons, pour des commerces de proximité, où on puisse aller chercher son pain ou son journal à pied ou en vélo, pour des écoles à moins d'un kilomètre de chez soi, ... Pourquoi vouloir regrouper les commerces au "centre", avec les problèmes de déplacements et de stationnement que cela générera ?