Pages

mercredi 17 février 2016

Les enjeux du débat sur le "cœur de ville"

Lors de la campagne municipale de 2014, la droite avait dénoncé la politique d'urbanisation menée par Christian Sempé en promettant de "Revoir la densité des futurs programmes immobiliers et conditionner la construction de la 3ième tranche du Tucard (l’Orée du Bois) à la réalisation d’infrastructures suffisantes, notamment routières avec le contournement de Saint-Orens." et d'"Intégrer les futures constructions dans la commune en préservant les quartiers pavillonnaires et en limitant la hauteur des immeubles."
Pour ne pas rester sur un discours critique et conservateur, elle proposa de “Créer, dans une vision prospective, un cœur de ville aéré et convivial, autour d’une halle modulable, de commerces de proximité et d’une Résidence Services, laissant une large place aux zones arborées, aux espaces de promenade ainsi qu’à de nombreuses places de stationnement.”

Le projet cœur de ville extrait du programme de la liste Union & Avenir, avec ses 7 parkings

Nous partions d’une « page blanche » ? Pourtant certains choix sont déjà actés ! L'emplacement de la nouvelle salle polyvalente, dans l'école primaire H.Puis, conduit à la destruction d'un espace de récréation pour les enfants. Ce choix de la municipalité fait fi des alternatives qui existaient, notamment près d'Altigone. Nous pensons que la place Bellières, zone arborée, avec des terrains libres & ses équipements existants (bibliothèque, lecture journaux, pétanque, jeux d’enfants, promenades alentour) dont certains sous utilisés (bar, buvette) offre une bien meilleure solution pour répondre à la demande forte d'un lieu convivial et de détente.

Faut-il développer le commerce en centre ville ? Nous défendons une approche différente qui favorise les commerces de quartiers. Ces "polycentralités" correspondent aux pratiques des St-Orennais. Rappelons que l'action 5 de l'agenda 21 préconisait l'étude d'un maillage de commerces de proximité permettant d'y accéder en environ 15 minutes à pied !
Privilégier le centre ville reviendrait à concentrer les déplacements dans une zone déjà bien encombrée, avec le trafic de transit de la RD2, et aux possibilités de stationnement limitées à moins de tout goudronner.

  • la RD2 est une Route à Grande Circulation, avec des transports exceptionnels. Les projets de plateau traversant, de restriction de la vitesse à 30 km, peuvent difficilement transformer le secteur en zone apaisée avec un trafic de l'ordre de 10 000 véhicules jours !
  • La circulation sur la rue des Sports qui débouche sur la RD2 ne peut être déviée (la création d'un sens unique et d'une boucle passant par les Haut de Gam paraît irréaliste.
  • La localisation de la salle polyvalente oblige à conserver les mêmes capacités de stationnement, difficile de créer un lieu convivial qui ne soit pas enclavé au milieu des parkings.
Faut-il augmenter la taille du marché et sa fréquence ? Une étude sur les marchés de plein vent réalisée pour Toulouse Métropole montre que le marché de St-O vit grâce aux commerces de bouche, les autres types de commerce ne faisant pas recette. Il ne paraît donc pas opportun de vouloir augmenter le nombre d’exposants. De plus, nous pensons qu’augmenter sa fréquence ne répondrait à aucune demande des clients et usagers. Mais nous sommes en faveur d’une évolution de notre marché municipal vers un marché favorisant le local et le bio.

Faut-il vraiment une halle ? Cette question peut surprendre, pourquoi remettre en cause ce projet phare de la municipalité ? La majorité des participants aux ateliers, tout en étant en faveur d'un espace convivial, est sceptique : un gros budget qui ne se justifie pas forcément vis à vis des faibles « bénéfices » qu’offrirait cet équipement par rapport au marché actuel : peu de viabilité pour de nouveaux commerces dans cette halle avec un marché hebdomadaire, les commerçants ont soit leurs fourgons, soit préfèrent avoir leur étal à proximité de leur fourgonnette. Nous avons de plus l'exemple de la halle de Castanet qui n'a pas favorisé le commerce alentour. L'option halle fermée a suscité diverses idées d'utilisation en dehors du marché : café, expositions, concerts, box pour commerçants, etc. mais quid de leurs compatibilités ? Quel coût pour un tel équipement qui peut faire doublon avec les équipements existants ?
Le cadastre et la vue aérienne du centre-ville

Doit on prioriser la voiture ? L'équipe municipale prétend qu'il y a un "énorme besoin de parkings" sur la commune. Une affirmation qui va à l'encontre des préconisations notamment du Plan de Déplacement Urbain, qui vise à réaliser des "aménagements permettant aux St-Orennais de moins utiliser leurs voitures"Nous devons également appliquer localement les engagements de la France à la COP 21 (réduire les gaz à effet de serre en parie dus au trafic automobile) & améliorer la qualité de l'air.

  • M.Canizares, urbaniste ,à l'issue des 3 ateliers de concertation, conclut le débat en s'adressant aux participants : « Face à la demande de certains (sous entendu les élus & commerçants) de places de parkings supplémentaires, d'accéder en voiture le plus prés possible des commerces ou lieux d'activités, ce n'est pas ce que vous privilégiez. Ce qui a dégradé la qualité des espaces, c'est la place de la voiture prise au fil du temps. C'est un revirement intelligent, on est plus dans un partage de l'espace, d'un rééquilibrage des usages, on réhabilité les piétons …Ce changement de comportement est devenu un besoin ... Rappelons qu'n quart des déplacement en voiture sont de moins d'un kilomètre ... ».

Ce qui a dégradé la qualité des espaces urbains, c'est la place prise par la voiture au fil du temps. Il est temps de rééquilibrer les usages, de favoriser les piétons, de penser à nos poumons.

  • Réduisons la vitesse dans les zones de rencontre,
  • Gérons mieux le stationnement avec des zones bleues, le marquage d'emplacements de stationnement dans les rues avoisinantes,
  • Étudions la mise de place de navettes  municipales (ex-action 27 de l'Agenda 21), une alternative à l'usage de la voiture individuelle.
  • Réalisons un axe doux depuis la place de la Fraternité par la rue des Muriers jusqu'à la place H.Puis, avec un axe similaire, de l'autre côte de la RD2, de la rue de Lentourville à l'avenue des Améthystes.
  • Demandons la prolongation de la ligne Lineo 7 jusqu'au lycée (cette ligne remplaçant le 10 sera prolongée en 2017 jusqu'au Centre commercial Leclerc mais pas au delà tout au moins jusqu'en 2020) . Cela permettrait la desserte de tous les commerces sur l'axe de la RD2 et une liaison directe vers Toulouse.

Créons plutôt un vrai espace de repos, entouré d’arbres, d’espaces nature, de jeux d’enfants, à proximité des écoles et de la crèche.

Et la transition énergétique ? La production d’énergie renouvelable devrait être prévue lors de la construction de bâtiments neufs. Pourquoi n'est-ce pas le cas pour la nouvelle salle polyvalente ? A chaque rénovation de bâtiments anciens, il faut impérativement envisager la production d'énergie photovoltaïque pour ces bâtiments publics. Cela permettra d’éviter les pics de consommation électrique, notamment en été avec l’abus des climatiseurs.

Faut-il un marqueur du centre ville ?

Notre ville n'a pas de forte identité (elle est issue de la fusion de 3 hameaux à la Révolution), pas de bâtiment ou de monument emblématique ou historique. Les limites communales avec Toulouse et les communes avoisinantes sont de moins en moins perceptibles. Acceptons ce fait, tout en favorisant la vie des quartiers. Une halle, une fontaine, ou une œuvre d'art, là aussi, est-ce bien nécessaire ?

Faut-il réutiliser ou rénover les bâtiment abritant les dojos actuels et la salle polyvalente ? Ce point n'a pas été abordé, et c'est bien dommage, cela pourrait permettre par exemple d'agrandir la crèche municipale ou de leur trouver d'autres usages. 

A-t-on les moyens des ambitions ? L'opération « cœur de ville » s'avère d'ores et déjà très onéreuse et les estimations initiales sont dépassées : le coût de la salle polyvalente qui était estimé en septembre à 1,7 millions est maintenant de 2,8 millions d’€. La maison des arts martiaux, 3 à 4 fois plus grande que l'ancienne,  annoncée à 3,5 millions atteint maintenant 7,5 millions ! Alors comment financer la suite des aménagements sans accroître l'endettement ?
Extrait du Plan Local d'Urbanisme (les tirets verts indiquent l'emplacement d'un futur cheminement pour les piétons et les vélos reliant H.Puis et la rue des Muriers. La parcelle en rouge correspond à un emplacement réservé pour un futur équipement public.

Une vraie concertation ? Si la participation aux ateliers a été importante (environ 50-60 personnes à chaque fois), mais elle ne correspondait pas à un panel représentatif des St-Orennais (absence des parents d'élèves, des jeunes). Une absence d'analyse objective des besoins (commerce, logement, mode de déplacements), des projets déjà lancés, un plan local d'urbanisme modifié sans attendre les orientations d'aménagement issues de la concertations, un refus d'étudier des alternatives en dehors du centre,… sommes-nous dans la bonne démarche citoyenne et participative ? Nous en doutons.

Vous pouvez échanger avec nous, nous faire part de vos idées, remarques & critiques en nous écrivant à : ecolosainto@gmail.com

lundi 1 février 2016

On est mal lotis !

Le Plan Local d'Urbanisme (PLU) est l'objet d'une modification, soumise à enquête publique jusqu'au vendredi 5 février. Nous désirons vous alerter sur les impacts des projets d'urbanisation sur le secteur du Bousquet.

Ce secteur était « gelé » depuis 2013 dans l'attente de la définition de règles d'aménagement, pour éviter que des promoteurs ne fassent n'importe quoi sur leurs lotissements.

La modification proposée prévoit d'accueillir 270 logements au voisinage du château du Bousquet et en limite de Labège, du côté de la rue de la Pradelle (à La Débalade).

Orientations d'aménagement sur les secteurs Bousquet & Débalade

Cette urbanisation aura deux conséquences :
  • en terme de circulation, cela va augmenter le trafic automobile sur la rue de Lalande (avec environ 350-450 véhicules de plus),
  • en terme de protection de l'environnement, l'urbanisation va conduire à isoler totalement le bois du Bousquet, conduisant à réduire les espèces présentes dans le bois (les mesures proposées pour maintenir une trame verte sont proprement inefficaces : l' « espace vert structurant » envisagé n'est en fait qu'un parc de stationnement mutualisé !
Cette urbanisation nous paraît anticipée, alors que rien n'est décidé concernant le Prolongement de la Ligne B du métro (PLB) et que le maire de Toulouse, la ville centre, veut privilégier sa 3e ligne de métro au détriment des autres équipements concernant les banlieues. On ne peut que regretter que la nouvelle municipalité s'aligne sur la position du maire de Toulouse, alors que le PLB offre une alternative utile pour les St-Orennais, avec des stations de métro proches, qu'il est financé et qu'il ne reste plus qu'à lancer les appels d'offre pour sa réalisation.

Pour nous écologistes, la construction de nouveaux logements doit être couplée avec la mise en place de transports en commun performants, pour notamment réduire la pollution atmosphérique, la production de gaz à effet de serre & nous faciliter la vie. Le secteur du Sud Est toulousain est saturé au niveau du trafic automobile, n'allons pas en rajouter !


Le Plan Local d'Urbanisme actuel : en haut à droite le bois du Bousquet, en dessous de la résidence des Magniolias l'emplacement réservé pour la déviation de la rue de Lalande, un projet en sommeil de puis plus de 20 ans, juste au dessus l'emplacement de bassins pour les eaux pluviales.


Nos propositions :
  • Réaliser le Prolongement de la Ligne B du métro (si la décision n'est pas prise avant le 7 mars, le projet tombe à l'eau et 15 millions d'€ consacrés à son étude auront été dépensés en pure perte !).
  • Réaliser la déviation de la rue de Lalande entre l'embranchement de la rue de la Pradelle et le rond point de la route de Labège (un emplacement réservé sur le PLU le permet), avec piste cyclable, pour redonner de la tranquillité au quartier de Lalande.
  • Réaliser une réelle continuité écologique pour le bois du Bousquet, qui pourrait être située en bordure du lotissement existant de la Chênaie.
Vous pouvez consulter les documents de Modification du PLU au Centre Technique Municipal, 10 rue du Négoce, du lundi au jeudi de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h30 et le vendredi de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 16h30 ou sur internet : http://www.toulouse-metropole.fr/services-proximite/plan-local-d-urbanisme/saint-orens-de-gameville (cf tout particulièrement les pages 35 à 39 de la Notice de présentation).

Vous pouvez envoyer vos observations par mail à : PLU_enquetes-publiques@toulouse-metropole.fr , en précisant dans l'objet Modification du PLU de St-Orens.

Attention : la date limite pour faire part de vos observations est le vendredi 5 février à 16h30 !