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jeudi 10 novembre 2016

Politique politicienne ou politique citoyenne ?

Pour nous, écolos, dans l'"opposition" au sein du conseil municipal, la solution de facilité serait de rester dans un discours exclusivement critique, et finalement relativement stérile.

Mais vos besoins, l'urgence des solutions à trouver pour nos déplacements, pour le climat, nous obligent à être force de proposition. Nous intervenons dans les différentes commissions de la municipalité, nous prenons rendez-vous avec les élus de la majorité pour présenter des projets et les citoyens désirant être des porteurs de ces projets.


Voici quelques unes de nos propositions :

1) Initier des Pédibus pour amener les enfants à l'école

Une enquête nationale de l'Ademe a montré que 70% des élèves de maternelle et élémentaire se rendent à l'école en voiture alors qu'ils habitent à moins de 1,5 km de leur école. Nous n'avons pas de statistiques sur notre commune mais nous constatons qu'en dehors des enfants de l'Orée du Bois, scolarisés à l'école de Catala, pratiquement tous les enfants de la commune sont à moins d'un kilomètre de leur école. Cette proximité permet un trajet à pied.

Plutôt que de multiplier les places de parking à proximité des écoles, comme cela a été fait au Corail, ou de financer le ramassage en bus des enfants à moins d'un kilomètre de l'école, des solutions toutes simples et très peu coûteuses pour amener les enfants à l'école ou les ramener existent.

Vous avez le pédibus, un ramassage scolaire à pied, avec des accompagnateurs adultes, parents ou bénévoles (grand-parents, retraités, ...).

Un pédibus, c'est aussi plus d'exercice physique pour nos enfants, la réduction du nombre de voitures près des écoles, moins d'embouteillages, des émissions de CO2 et de polluants, du bruit, et mettant plus de convivialité dans nos quartiers.

Plusieurs pédibus fonctionnent comme à Escalquens avec Pied d'Escal, ou sont en projet comme à Labège.

Un pédibus avait déjà été mis en place en 2005/06 à l'école du Corail, mais s’est arrêté par manque d’ adultes accompagnateurs. Nous avons décidé de relancer ce projet pour tous les élèves de notre commune.

D'autres solutions innovantes, avec les téléphone portables, existent pour covoiturer : les parents se groupant par exemple pour amener à tour de rôle les enfants à l'école ou aux activités sportives et culturelles.

Cette proposition a été retenue par la majorité municipale et est en cours d'intégration dans les actions de l'agenda 21 ainsi que dans le projet éducatif territorial (PEDT).

2) Installer des panneaux solaires sur les bâtiments municipaux

En 2012, tous les élus de notre commune ont voté une délibération pour assurer une production de 20% d'énergie renouvelable en 2020, un vœu qui implique d'agir pour que cet objectif soit atteint. Ceci nécessite l'implication de tous, aussi bien de la collectivité que des citoyens.

Mais il n'est pas toujours facile de démontrer que la production d'énergie renouvelable est rentable ! Nous nous sommes vu opposer un refus d'installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de la future salle polyvalente, avec des arguments peu convaincants.

Nous avons alors proposé que la municipalité mette à disposition des toits de bâtiments municipaux, pour y installer des panneaux photovoltaïques financés par des St-Orennais achetant des parts sociales dans une société coopérative. Ce projet est porté par l'association Citoy'enR, qui apporte son expertise technique, juridique, financière.

Des visites de plusieurs bâtiments et des simulations de production ont été réalisées démontrant l'intérêt de ce projet.
Ecole du Corail, en bleu foncé, les panneaux photovoltaïques

L'électricité produite sera revendue sur le réseau. Le prix de rachat de l'électricité produite étant garanti pendant 20 ans, le produit de cette vente permettra de financer à la fois de nouveaux projets et de rémunérer les parts sociales des actionnaires.

Ce type de projet à participation citoyenne peut être soutenu par la région Occitanie. Si le projet présenté par Citoy'enR est retenu, pour 1 € que vous verserez, la région ajoutera 1 €. Réponse début décembre.

3) Installer des maraîchers pour être en circuit court.

Une étude sur le potentiel agricole de la commune, déjà envisagée par la précédente équipe municipale, va être lancée, pour étudier nous espérons, les pistes d'une agriculture future moins polluante.
La ceinture maraîchère de Toulouse a été urbanisée au fil du temps, nous faisant perdre les meilleures terres agricoles, alors que les besoins alimentaires vont croissant avec l'augmentation de la population. Pour fournir les légumes de l'Amap de St-Orens, c'est un producteur qui doit venir de Moissac !
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Inversons la tendance en favorisant l'installation de jeunes maraîchers sur les terres encore disponibles. Les besoins au niveau de la cuisine centrale, pour alimenter les cantines municipales, sont là. Alors favorisons des circuits courts.

Mais est-il bien logique d'envisager un practice de golf, grand consommateur d'eau et de fongicides, pour quelques privilégiés, en rachetant des terres agricoles au prix fort (6 hectares pour 300 000 €) ?
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jeudi 25 août 2016

Quelle relation entre la Municipalité et l'Amicale Laïque ? La loi du marché ?

L'Amicale Laïque a fêté ses trente ans d'existence, dans une relation avec la municipalité qui a permis de mettre en place des services diversifiés dans tous les domaines des activités périscolaires, très satisfaisants au vu des retours d'enquêtes effectués aussi bien par l'Amicale Laïque qu'indépendamment par la municipalité.


Photo La Dépêche 1 juillet 2016

La relation entre la municipalité et l'Amicale Laïque est définie par une convention tri-annuelle (2014-2017) d'objectifs pour mettre en œuvre le Projet Éducatif de Territoire (PEDT) :
- Mettre en œuvre une démarche de projet participatif et concerté avec les différents acteurs de l’éducation notamment municipaux et institutionnels.
- Contribuer à l’épanouissement et à l’autonomisation de l’ensemble de la jeunesse au regard de ses désirs et de ses besoins en passant d’une approche individuelle à une démarche collective.

Alors pourquoi vouloir changer le mode de relation existant, s'il est considéré comme étant satisfaisant ?
Le principal motif avancé par la municipalité serait exclusivement technique et tiendrait à la fragilité juridique de la convention actuelle.
Les seuls éléments apportés sur le point sont listés dans le compte rendu de la réunion du 9 février 2016. Les mêmes arguments ont été repris lors de l'entrevue qu'Isabelle Capelle et moi-même avons eu avec Mme le Maire, Mme Laffon et Mr Derrien le 13 mai dernier.

Avant d'aborder ces différents arguments, une première précision pour éviter toute confusion : Mr Gusse, Directeur Général des Servies (DGS), lors de la réunion de février, avait signalé qu' « un administré avait saisi le Préfet en 2011 au sujet de la conformité de la convention pluriannuelle, et le Préfet avait adressé des courriers à la collectivité demandant des explications quant aux modalités du partenariat entre la Ville et la collectivité. Un nouveau recours », selon lui, « exposerait la collectivité au risque évoqué précédemment de requalification de cette convention »1.
Le courrier de cet administré concernait la convention de 1997 et le préfet n’avait pas donné suite à la demande de l’administré.

Venons en aux arguments sur la fragilité de la convention actuelle :
1) « L’Amicale Laïque propose un service d’animation pour la jeunesse, ce qui est une activité économique relevant du champ concurrentiel selon la nomenclature européenne des marchés publics CPV ». « Nous avons de très sérieux doutes quant au fait que l’activité mise en œuvre puisse, en cas de recours auprès du Tribunal Administratif, être considérée comme un service public. »1

FAUX : Le code CPV a été mis en place, au niveau européen. Il s'agit d'un système de classification pour les marchés publics de l'Union Européenne obligatoire depuis 2006. Il vise à standardiser les références utilisées pour décrire l'objet d'un marché et de permettre aux entreprises de repérer les appels d’offres qui les concernent. Il n’a rien à voir avec la notion de service public qui est une activité d’intérêt général prise en charge par une personne publique, soit directement, soit par une personne privée contrôlée par une personne publique par le biais d’un marché public ou d’une délégation de service public.

Ce qui compte par ailleurs pour définir un marché public, c'est l'objet du contrat, son objectif, son mode de financement mais absolument pas la nomenclature CPV. Le fait que les activités de l'Amicale Laïque soient identifiées comme faisant partie du champ concurrentiel n'impacte pas la situation de l'Amicale dans la mesure où c'est une activité portée par l'Amicale et non par la commune. C'est elle qui en est à l'initiative et qui la gère en autonomie, la commune la finançant en partie via une subvention dont elle contrôle l'usage. La municipalité n'est pas le maître d'ouvrage, même si elle participe via ses élus présents au sein du conseil d'administration au bon fonctionnement de l'association.

2) « Les contradictions entre la nomenclature CPV et la circulaire ministérielle quant à la nature de l’action mise en œuvre par l’AL fragilisent le mode de fonctionnement actuel et présentent le risque que la convention pluriannuelle d’objectifs soit reclassée en marché public, en particulier au moment de la renouveler. Pour cette raison, ce type de partenariat subsiste dans très peu de communes »1

FAUX : Peut-être que peu de communes de fait ont mis en place des SIEG pour la gestion des activités scolaires, mais on ne peut affirmer pour autant que les conventions mises en place soient plus fragiles,. Tout dépend en réalité de l’histoire de chaque collectivité car ce montage ne vaut que si c’est bien une association qui est à l’origine du projet et le porte. Ces conventions ont été validées par le contrôle de légalité assuré par les préfectures. Elles sont par ailleurs encouragées par le gouvernement comme en témoigne les circulaires de 2011 et 2015.

3) A l'argument de Mr Pontier, directeur de l'Amicale Laïque sur le fait que « La convention signée en 2014 s’appuie sur une circulaire ministérielle relative aux relations financières entre les collectivités publiques et les associations, datée de 2011 et mise à jour en septembre 2015, qui permet un tel partenariat pour la mise en œuvre par une association d’un Service Économique d’IntérêtGénéral (SIEG). »1
Mr Gusse affirme qu' « une circulaire ministérielle n’a pas le même caractère qu’une Loi ou un Décret. »1.

Cet argument est particulièrement spécieux ! Bien sur qu'une circulaire n'a pas la même valeur juridique qu'une loi ou qu'un décret, car c'est simplement ici un texte élaboré par les services du premier ministre expliquant comment mettre en œuvre la législation européenne, qui s'impose à tous les états membres.

Suite à cette analyse, on ne peut que conclure que les argument invoqués pour justifier d'une fragilité juridique n'ont pas de valeur. Et si fragilité il y avait, il serait tout à fait possible de renforcer le contenu de la nouvelle convention, à partir des délibérations concernant des SIEG adoptées dans d'autres collectivités.

Je m'interroge donc à nouveau sur les motifs réels qui amènent la municipalité à passer d'une convention partenariale à une Délégation de Service Public. Je n'ai que deux explications possibles :
- soit il y a eu incompétence technique dans l'examen de ce dossier, conduisant les élus à faire le choix de la DSP en toute bonne foi,
- soit on a voulu influencer la décision des élus et des membres du CA de l'Amicale Laïque avec des arguments tirés par les cheveux, pour justifier a posteriori un choix déjà fait pour des raisons tout autres que juridiques !

Un élément nouveau a toutefois été apporté lors de la réunion du 13 mai, par Mme le Maire qui nous a indiqué que « le passage par une DSP permettrait que la logique partenariale se trouve renforcée », car « actuellement le lien partenarial, la co-construction avec les élus au sein du CA ne fonctionnent pas».
Nouveau représentant de la municipalité dans cette instance, je n'ai pu juger de la pertinence de ce nouvel argument. Si cela devait être le seul reproche fait sur le fonctionnement de l'Amicale Laïque, pourquoi n'a-t-on pas cherché à y remédier ?

Le passage d'une convention à une DSP ou à un marché public modifie très fortement la relation partenariale entre la municipalité et l'Amicale Laïque :
Avec une DSP ou un marché public, il n'y a pas de partenariat, dans la mesure où le cahier des charges fixe les prestations que le prestataire doit assurer. En cas de non respect du cahier des charges, le prestataire commet une faute permettant à la municipalité de résilier le contrat ou dans certains cas lui permettant de prononcer l'exécution du contrat aux frais et risques du prestataire. Il importe d'être vigilant sur ce point, car cela peut avoir des conséquence financières importantes, surtout pour une association locale.
On passe de fait dans une relation maître d'ouvrage/prestataire, où la municipalité contrôle les actions de l'Amicale Laïque.
Dans le cas où un marché public ou une DSP est préférée à une convention, les élus de la municipalité ne peuvent plus être membres du conseil d'administration, ce qui de mon point de vue met à mal la possibilité de co-construire un projet consensuel, et surtout de le faire vivre, avec les représentants des parents et des enseignants.

Un autre point important concerne l'adhésion des parents à la nouvelle structure, contrairement à ce qu'a affirmé Mr Gusse, il est impossible d'obliger des parents à adhérer à une association pour bénéficier d'un service public pris en charge par une commune et exécuté par un prestataire qu'il soit lié à la commune par un marché public ou une DSP. En effet tout citoyen est libre ou non d'adhérer à une association, c'est gravé dans la loi et la jurisprudence constitutionnelle ! Cela va forcément changer les liens avec les parents qui ne seront plus tenus d'adhérer à l'Amicale Laïque pour bénéficier du service et donc, là encore, risque de réduire les liens entre les différents partenaires.

Je dois aussi constater que la proposition que j'avais faite de mieux étudier les Services d'Intérêt Economique Général, pour conserver le principe de la convention entre la municipalité et l'Amicale Laïque n'a pas été étudiée sérieusement pas plus que les éventuelles faiblesses de la convention actuelle. Aucun élément sérieux n'a été apporté sur ces deux points.


1 Compte rendu Réunion ville – Amicale Laïque du mardi 9 février 2016

mercredi 4 mai 2016

Plan Local de Déplacement Urbain, version 2




La mairie relance le Plan Local de Déplacement Urbain, dont la première version remontait à 2002. Les écologistes ne manquent pas d'idées pour aller vers une ville apaisée :

1) La Vitesse en ville

Nous recommandons d'instaurer une vitesse limite de 30 km/h, comme cela a été mis en place à Grenoble et dans 14 villes de son agglomération, sauf sur les axes de transit où la vitesse limite resterait à 50 km/h excepté dans les secteurs près d'écoles ou du centre ville ou de zones dangereuses.
Le gain de temps en vaut-il la chandelle ?
Cela permettrait une meilleure compréhension des règles de circulation par les automobilistes et réduirait  le risque d'accident grave sur la commune : rappelons que lors d’un choc avec un piéton ou un cycliste à 50 km/h le risque de décès est multiplié par 9 par rapport à un choc à 30 km/h !
Certains secteurs résidentiels pourraient être classés en zone de rencontre à 20 km/h (prés des écoles notamment.
Le Stationnement :
Une politique efficace de stationnement doit être mise en place. Le choix de la nouvelle équipe municipale  de créer de nouveaux parkings est  un choix coûteux pour les finances de la commune ou de la métropole (10 000 à 15 000 € un emplacement) et ne nous parait pas être la meilleure solution.
Nous préconisons de :
- créer des zones bleues de stationnement (la durée peut être modulée), près des zone commerciales ou des écoles, pour prévenir les voitures ventouses.
- marquer des emplacements de stationnement sur les voiries, de préférence en quinconce, comme par ex. sur la rue Montregeau, avec des plots en début de zone de stationnement pour favoriser la réduction de vitesse, même en l'absence de voitures stationnées.
- mettre certaines rues en sens unique, pour favoriser le stationnement résidentiel, toujours là aussi avec un marquage sol, pour prévenir le stationnement sur les trottoirs, comme par ex. rue de Firmis.
Résultat de recherche d'images pour "zone bleue"Favoriser les modes actifs :
L'enquête ménages sur les déplacements des habitants de l'agglomération toulousaine montre que 50% de leurs déplacements sont de moins de 3 km, 2/3 de ces déplacements étant effectués en voiture. Un trajet sur 4 en voiture est de moins de 1 km, 1 sur 8 de moins de 500 m. Alors que tous les plans de déplacements urbains ou de mobilités préconisent de réduire la part de la voiture, nous voyons qu'une grande part de ces petits déplacements pourraient être effectués à pied ou à vélo.
L'argument santé est un levier important pour favoriser ces modes actifs de déplacement : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande 10 000 pas par jour. Cela peut paraître énorme mais la plupart d'entre nous, trop sédentaires, n'en faisons environ que la moitié (4 000 à 6 000) au cours d'une journée normale.
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On pourra nous objecter que le relief de la commune n'est pas favorable à l'utilisation du vélo, mais l'utilisation de vélos électriques permet d'avoir une solution pour ceux qui ne sont pas de grands sportifs. Il est regrettable que Toulouse Métropole ait suspendu l'aide pour l'achat de ces vélos à assistance électrique (VAE)  et nous demandons que cette mesure soit rétablie, pour favoriser la pratique des VAE. Notons que l'achat de la propriété du 2, rue de Saune et son aménagement pour un nouveau parking d'une vingtaine d e places permettrait d'aider à hauteur de 300 € l'achat de 1000 VAE !
Nous recommandons de favoriser la mise en place de Pédibus, des "autobus pédestre", dans le cadre du ramassage scolaire, pour favoriser la marche et l'exercice physique tout aussi nécessaire des enfants.
Les pistes cyclables :
Le réseau de pistes cyclables sur la commune est discontinu, en dehors de l'axe de l'avenue de la Marqueille. Le budget consacré, uniquement de source métropolitaine, est insuffisant, pour avoir un maillage sécurisé de pistes cyclables. Nous demandons qu'une part du budget communal soit consacré à son amélioration, en priorisant les accès aux écoles et aux centres commerciaux.
Nous demandons, afin que la sécurité des cyclistes soit assurée, que le stationnement fréquemment observé sur les pistes ou bandes cyclables soit sanctionné (l'amende de 135 € est particulièrement dissuasive).

vendredi 11 mars 2016

PLB, Moudenc m'a tué !

Le jeu de dupes vient de se conclure en ce début mars 2016.
Mais le choix entre le Prolongement de la Ligne B (PLB) du métro et la 3e ligne de métro Toulouse Aerospace Express (TAE), élément phare du programme électoral de Mr Moudenc était fait depuis son retour au Capitole.
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Et tout a été fait, en terme de communication,  depuis 2014 pour opposer les deux projets et démontrer le super avantage de la 3e ligne ... et surtout pour faire traîner les choses et dépasser la date limite de décision pour lancer la réalisation du PLB (le Syndicat Mixte des Transports en Commun devait se prononcer dans les 6 mois suivant la remise du rapport du commissaire enquêteur).

Suite à l'enquête publique et à l'avis favorable du commissaire enquêteur, Mr Moudenc a cherché à démontrer le contraire en mettant en avant uniquement les réserves (il y en a toujours dans les projets importants).

Moudenc a voulu démontrer que le financement du PLB n'était pas réellement bouclé, ce qui était totalement faux, les partenaires financiers (Etat, Conseil Départemental, SMTC, Sicoval) ayant définis leur contributions. La seule incertitude tenait au résultat des marchés d'appel d'offre pour la réalisation du projet par rapport aux estimation du coût des travaux, mais Moudenc a refusé de les lancer !

Au vu des signaux, tous au rouge notamment après l'annonce du tracé de la 3e ligne TAE en décembre dernier, le Sicoval a cherché à négocier : une desserte de Labège par la troisième ligne de métro jusqu’à La Cadène et un prolongement de la ligne B vers le Parc Technologique du Canal de Ramonville et l’écolle d'ingénieurs de l'INPT, soit un coût d'environ 200 millions d’euros pour le raccordement de la ligne B à la troisième ligne, auquel il faut rajouter 120  millions dévolus pour prolonger la troisième ligne vers Labège. Soit un gain de 50 millions d’euros par rapport au projet initial du PLB. Une proposition repoussée par Jean-Luc Moudenc et qui a amené à l’annulation du comité syndical du SMTC du 2 mars, décision prise le vendredi 26 février.

Quand nous disons que les jeux étaient faits et que la droite toulousaine n'avait pas pour objectif d'aboutir à un compromis, nous avons l'exemple de la tribune de la majorité municipale parue dans Mem'Orens de Mars 2016 et transmise à l'imprimeur à la mi février, annonçant l'abandon du PLB, alors que les négociations étaient encore en cours ! Et ceux qui tuent le PLB veulent démontrer que les responsables de l'échec de ce projet en sont les équipes précédentes ! Mme Faure, Mr Del Borello, Mr Moudenc assumez vos actes !

Nous ne pouvons que faire le constat d'un immense gâchis de temps (des années de retard pris dans l'aménagement des transports) & d'argent public (15 millions d'€ d'études fichus en l'air), avec les usagers des transports, tous ceux qui sont confrontés tous les jours aux bouchons pour se rendre à leur travail ou en revenir, pris en otage dans des conflits politiques imbéciles.


Lâcher la proie pour l'ombre ? PLB versus TAE ?
L'inauguration du PLB était prévue pour 2022. La 3e ligne est annoncée pour 2024. Deux ans d'écarts seulement ? Beaucoup en doutent, car les procédures administratives sont maintenant plus longues que lors de la réalisation des deux premières lignes de métro et surtout le financement (1,8 milliards d'€ nécessaires à minima) n'est pas bouclé (quid des participations de l'Etat, du conseil départemental, ...).
Le tracé de la troisième ligne de métro
Le projet de ligne TAE (en bleu les options)

Le financement de la ligne TAE correspond au budget actuel d'investissement du Plan de Déplacement Urbain et en misant tout sur l'autel de la ligne TAE de compromettre la mise en place d'un maillage efficace du territoire en transports en commun. On le voit d'ailleurs avec l'abandon des projets de tram, de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS), en se limitant à des aménagements de lignes Lineo.

#MerciJeanLuc













mercredi 17 février 2016

Les enjeux du débat sur le "cœur de ville"

Lors de la campagne municipale de 2014, la droite avait dénoncé la politique d'urbanisation menée par Christian Sempé en promettant de "Revoir la densité des futurs programmes immobiliers et conditionner la construction de la 3ième tranche du Tucard (l’Orée du Bois) à la réalisation d’infrastructures suffisantes, notamment routières avec le contournement de Saint-Orens." et d'"Intégrer les futures constructions dans la commune en préservant les quartiers pavillonnaires et en limitant la hauteur des immeubles."
Pour ne pas rester sur un discours critique et conservateur, elle proposa de “Créer, dans une vision prospective, un cœur de ville aéré et convivial, autour d’une halle modulable, de commerces de proximité et d’une Résidence Services, laissant une large place aux zones arborées, aux espaces de promenade ainsi qu’à de nombreuses places de stationnement.”

Le projet cœur de ville extrait du programme de la liste Union & Avenir, avec ses 7 parkings

Nous partions d’une « page blanche » ? Pourtant certains choix sont déjà actés ! L'emplacement de la nouvelle salle polyvalente, dans l'école primaire H.Puis, conduit à la destruction d'un espace de récréation pour les enfants. Ce choix de la municipalité fait fi des alternatives qui existaient, notamment près d'Altigone. Nous pensons que la place Bellières, zone arborée, avec des terrains libres & ses équipements existants (bibliothèque, lecture journaux, pétanque, jeux d’enfants, promenades alentour) dont certains sous utilisés (bar, buvette) offre une bien meilleure solution pour répondre à la demande forte d'un lieu convivial et de détente.

Faut-il développer le commerce en centre ville ? Nous défendons une approche différente qui favorise les commerces de quartiers. Ces "polycentralités" correspondent aux pratiques des St-Orennais. Rappelons que l'action 5 de l'agenda 21 préconisait l'étude d'un maillage de commerces de proximité permettant d'y accéder en environ 15 minutes à pied !
Privilégier le centre ville reviendrait à concentrer les déplacements dans une zone déjà bien encombrée, avec le trafic de transit de la RD2, et aux possibilités de stationnement limitées à moins de tout goudronner.

  • la RD2 est une Route à Grande Circulation, avec des transports exceptionnels. Les projets de plateau traversant, de restriction de la vitesse à 30 km, peuvent difficilement transformer le secteur en zone apaisée avec un trafic de l'ordre de 10 000 véhicules jours !
  • La circulation sur la rue des Sports qui débouche sur la RD2 ne peut être déviée (la création d'un sens unique et d'une boucle passant par les Haut de Gam paraît irréaliste.
  • La localisation de la salle polyvalente oblige à conserver les mêmes capacités de stationnement, difficile de créer un lieu convivial qui ne soit pas enclavé au milieu des parkings.
Faut-il augmenter la taille du marché et sa fréquence ? Une étude sur les marchés de plein vent réalisée pour Toulouse Métropole montre que le marché de St-O vit grâce aux commerces de bouche, les autres types de commerce ne faisant pas recette. Il ne paraît donc pas opportun de vouloir augmenter le nombre d’exposants. De plus, nous pensons qu’augmenter sa fréquence ne répondrait à aucune demande des clients et usagers. Mais nous sommes en faveur d’une évolution de notre marché municipal vers un marché favorisant le local et le bio.

Faut-il vraiment une halle ? Cette question peut surprendre, pourquoi remettre en cause ce projet phare de la municipalité ? La majorité des participants aux ateliers, tout en étant en faveur d'un espace convivial, est sceptique : un gros budget qui ne se justifie pas forcément vis à vis des faibles « bénéfices » qu’offrirait cet équipement par rapport au marché actuel : peu de viabilité pour de nouveaux commerces dans cette halle avec un marché hebdomadaire, les commerçants ont soit leurs fourgons, soit préfèrent avoir leur étal à proximité de leur fourgonnette. Nous avons de plus l'exemple de la halle de Castanet qui n'a pas favorisé le commerce alentour. L'option halle fermée a suscité diverses idées d'utilisation en dehors du marché : café, expositions, concerts, box pour commerçants, etc. mais quid de leurs compatibilités ? Quel coût pour un tel équipement qui peut faire doublon avec les équipements existants ?
Le cadastre et la vue aérienne du centre-ville

Doit on prioriser la voiture ? L'équipe municipale prétend qu'il y a un "énorme besoin de parkings" sur la commune. Une affirmation qui va à l'encontre des préconisations notamment du Plan de Déplacement Urbain, qui vise à réaliser des "aménagements permettant aux St-Orennais de moins utiliser leurs voitures"Nous devons également appliquer localement les engagements de la France à la COP 21 (réduire les gaz à effet de serre en parie dus au trafic automobile) & améliorer la qualité de l'air.

  • M.Canizares, urbaniste ,à l'issue des 3 ateliers de concertation, conclut le débat en s'adressant aux participants : « Face à la demande de certains (sous entendu les élus & commerçants) de places de parkings supplémentaires, d'accéder en voiture le plus prés possible des commerces ou lieux d'activités, ce n'est pas ce que vous privilégiez. Ce qui a dégradé la qualité des espaces, c'est la place de la voiture prise au fil du temps. C'est un revirement intelligent, on est plus dans un partage de l'espace, d'un rééquilibrage des usages, on réhabilité les piétons …Ce changement de comportement est devenu un besoin ... Rappelons qu'n quart des déplacement en voiture sont de moins d'un kilomètre ... ».

Ce qui a dégradé la qualité des espaces urbains, c'est la place prise par la voiture au fil du temps. Il est temps de rééquilibrer les usages, de favoriser les piétons, de penser à nos poumons.

  • Réduisons la vitesse dans les zones de rencontre,
  • Gérons mieux le stationnement avec des zones bleues, le marquage d'emplacements de stationnement dans les rues avoisinantes,
  • Étudions la mise de place de navettes  municipales (ex-action 27 de l'Agenda 21), une alternative à l'usage de la voiture individuelle.
  • Réalisons un axe doux depuis la place de la Fraternité par la rue des Muriers jusqu'à la place H.Puis, avec un axe similaire, de l'autre côte de la RD2, de la rue de Lentourville à l'avenue des Améthystes.
  • Demandons la prolongation de la ligne Lineo 7 jusqu'au lycée (cette ligne remplaçant le 10 sera prolongée en 2017 jusqu'au Centre commercial Leclerc mais pas au delà tout au moins jusqu'en 2020) . Cela permettrait la desserte de tous les commerces sur l'axe de la RD2 et une liaison directe vers Toulouse.

Créons plutôt un vrai espace de repos, entouré d’arbres, d’espaces nature, de jeux d’enfants, à proximité des écoles et de la crèche.

Et la transition énergétique ? La production d’énergie renouvelable devrait être prévue lors de la construction de bâtiments neufs. Pourquoi n'est-ce pas le cas pour la nouvelle salle polyvalente ? A chaque rénovation de bâtiments anciens, il faut impérativement envisager la production d'énergie photovoltaïque pour ces bâtiments publics. Cela permettra d’éviter les pics de consommation électrique, notamment en été avec l’abus des climatiseurs.

Faut-il un marqueur du centre ville ?

Notre ville n'a pas de forte identité (elle est issue de la fusion de 3 hameaux à la Révolution), pas de bâtiment ou de monument emblématique ou historique. Les limites communales avec Toulouse et les communes avoisinantes sont de moins en moins perceptibles. Acceptons ce fait, tout en favorisant la vie des quartiers. Une halle, une fontaine, ou une œuvre d'art, là aussi, est-ce bien nécessaire ?

Faut-il réutiliser ou rénover les bâtiment abritant les dojos actuels et la salle polyvalente ? Ce point n'a pas été abordé, et c'est bien dommage, cela pourrait permettre par exemple d'agrandir la crèche municipale ou de leur trouver d'autres usages. 

A-t-on les moyens des ambitions ? L'opération « cœur de ville » s'avère d'ores et déjà très onéreuse et les estimations initiales sont dépassées : le coût de la salle polyvalente qui était estimé en septembre à 1,7 millions est maintenant de 2,8 millions d’€. La maison des arts martiaux, 3 à 4 fois plus grande que l'ancienne,  annoncée à 3,5 millions atteint maintenant 7,5 millions ! Alors comment financer la suite des aménagements sans accroître l'endettement ?
Extrait du Plan Local d'Urbanisme (les tirets verts indiquent l'emplacement d'un futur cheminement pour les piétons et les vélos reliant H.Puis et la rue des Muriers. La parcelle en rouge correspond à un emplacement réservé pour un futur équipement public.

Une vraie concertation ? Si la participation aux ateliers a été importante (environ 50-60 personnes à chaque fois), mais elle ne correspondait pas à un panel représentatif des St-Orennais (absence des parents d'élèves, des jeunes). Une absence d'analyse objective des besoins (commerce, logement, mode de déplacements), des projets déjà lancés, un plan local d'urbanisme modifié sans attendre les orientations d'aménagement issues de la concertations, un refus d'étudier des alternatives en dehors du centre,… sommes-nous dans la bonne démarche citoyenne et participative ? Nous en doutons.

Vous pouvez échanger avec nous, nous faire part de vos idées, remarques & critiques en nous écrivant à : ecolosainto@gmail.com