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mercredi 27 février 2013

Plus de densité et plus d'urbanité ?

La révision du Plan Local d'Urbanisme, dont l'enquête publique vient de s'achever lundi 23 mars, cherche à satisfaire des enjeux contradictoires : accueillir plus d'habitants tout en préservant les espaces agricoles et naturels.

La croissance de la population toulousaine continue, même si elle est bien moins forte que celle prévue de 15 000 habitants/an. Toulouse s'est développée, dans les décennies passées, par un grand étalement urbain. Il convient de limiter très fortement cet effet tache d'huile, pour éviter de consommer des terres agricoles ou maraîchères de bonne qualité ou d'avoir à gérer des espaces publics (routes, réseaux) coûteux à entretenir dans les zones peu denses.

Le Plan Local d'Urbanisme n'ouvre pas de nouvelles zones d'urbanisation (à court terme, précisons le !), en dehors de la ZAC de Tucard. Les nouvelles opérations qui voient le jour remplacent le plus souvent un pavillon par un petit immeuble collectif. Même si cet accroissement de nombre de logements n'entraîne actuellement qu'une légère augmentation de population, la question des déplacements dans notre secteur est loin d'être résolue et suscite de nombreuses interrogations et craintes.

Des améliorations concernant les transports en commun vont être apportées, à partir du 11 mars, en terme de fréquence (la ligne 78, qui va utiliser la Liaison Multimodale Sud-Est (LMSE) pour rejoindre la ligne B du métro, aura une fréquence de passage des bus toutes les 10 minutes en heure de pointe et une meilleure régularité) et d'amplitude (de nouvelles dessertes le soir et le dimanche).

Des usagers se sont plaints de ne plus avoir de liaison directe vers le centre ville, assurée jusque là par le 78. Cela est vrai et oblige soit à changer de moyen de transport  : soit du bus vers le métro (à Grammont ou à Pharmacie) , soit de changer de bus à la gare de la LMSE (du 78 ou du 83 vers le 10), mais les temps d'attente devraient être faibles.

Les nouvelles lignes de bus

Nos critiques porteront sur des questions d’aménagement : 
- la ligne 10 étant prolongée jusqu'à la LMSE, ses bus vont se retrouver dans les bouchons des heures de pointe. Une étude montrait que des aménagements légers pour faciliter la circulation des bus étaient amortis en 3 ans (ce qui est exceptionnel concernant des investissements transports !), pas de décision d'engager ces travaux ! Des arguments "écologiques" auraient freinés les décideurs ! Nous en rions encore.

- l'aménagement routier qui prolonge la LMSE au delà de la route de Revel ne prend pas en compte le futur site propre pour les bus pour rejoindre la route de Castres (cela n'était pas prévus dans le précédent Plan de Déplacement Urbain). On recassera donc ce qu'on a réalisé, ça fait marcher les entreprises de BTP !

- le parking relais, à proximité de la gare de bus, ne sera réalisé que dans un an, pour un coût très élevé, 500 000 € pour 50 places, soit 10 000 € la place de stationnement !

Pour le plus long terme, peut-être devrions nous faire appel à une voyante extra-lucide, car on y voit toujours aussi peu clair : pas d'étude en cours à notre connaissance concernant le futur site propre pour bus à haut niveau de service ou tram à destination de St-Orens. Si le métro de Labège est programmé pour 2019, son financement n'est pas à ce jour bouclé. C'est peut-être la Jonction Est qui verra le jour (le groupe Capio, qui déplace deux de ses cliniques près de Labordes a du participer à son financement), alors que cet investissement   routier fait partie des Grands Projets Inutiles, tout au moins inefficace et très coûteux : son résultat sera d'engorger encore un peu plus la rocade.

Il est préférable à notre avis de financer le maillage du secteur sud-est par des transports en commun efficaces, rapides et moins polluants. 

Nous ne sommes pas seuls à le penser, la Chambre régionale des comptes dans son rapports de février 2013 pointe sans équivoque l’insuffisance de la politique transports de notre agglomération : « Les investissements réalisés lors des trois dernières décennies n’ont que pour partie répondu aux besoins de la population. La saturation du réseau routier et les difficultés de mobilité de la population active deviennent aujourd’hui un enjeu majeur ».

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