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mercredi 19 février 2014

Du désherbant dans la nappe phréatique

C'est bien souvent incidemment qu'on découvre les problèmes environnementaux. Suite à un problème de pollution à l'arsenic de l'eau d'arrosage constatée aux jardins partagés de Castanet en 2010, il était apparu utile de contrôler la qualité de l'eau des puits des jardins partagés d'En Prunet. Une première analyse d'eau a montré l'absence d'arsenic et de métaux lourds, mais une deuxième portant cette fois sur la présence de pesticides, herbicides est plus inquiétante :
Glyphosate : 0,58 microgramme par litre
Ampa : 0,40 microgramme par litre
Pesticides : 1,039 microgramme par litre
Glyphosate Roundup de Monsanto
Certes l'eau pompée dans la nappe phréatique de la Saune ne sert qu'à l'arrosage des parcelles cultivées,  l'eau que nous buvons provenant principalement de la Montagne noire et une petite part de la Garonne.

Mais on constate que, si la qualité des eaux des rivières est de mauvaise qualité, sur tout le bassin de l'Hers, à cause des pratiques de l'agriculture intensive (nitrates, produits phytosanitaires, fongicides, herbicides), le problème s'étend aux nappes phréatiques, qui constituent nos réserves en eau.

Revenons sur l'analyse : le glyphosate est plus connu sous un de ses noms commerciaux, le Roundup. Il était sensé être inoffensif au dire de Monsanto, son inventeur, mais il est en fait responsable de malformations fœtales. Il est suspecté de provoquer l'intolérance au gluten.
L'Ampa est un métabolite issu de la dégradation du glyphosate, il est considéré comme plus dangereux pour l'environnement que la molécule-mère.
Pour l'eau dite potable, le seuil maximum autorisé pour chacun des ces produits est de 0,1 microgramme par litre d'eau.

Les Amis de la Terre France ont fait faire des analyses qui ont décelé du glyphosate dans les urines de volontaires de 18 pays européens. Sur les 10 Français qui avaient accepté de faire ces analyses, 3 étaient contaminés.

Il est particulièrement choquant, quand nous constatons cette pollution insidieuse via les aliments ou l'eau que nous consommons, de voir les agriculteurs de la FNSEA protester à Toulouse contre la directive "nitrate", de voir le préfet des Hautes-Pyrénées signer une autorisation de dépassement des seuils de pollution !

L'état est incapable de faire respecter la directive européenne obligeant à avoir une bonne qualité des eaux de surface en 2015 ! On retarde, on retarde les échéances ... au détriment de notre santé.

On peut s'inquiéter de l'évolution des pratiques agricoles incitant au non labour, évolution intéressante en soi mais tant qu'on n'utilise pas des désherbants à haute dose pour tuer les adventices !

Alors que la FNSEA organise des états généraux de l’agriculture afin de faire pression sur l’Etat pour affaiblir ce que le syndicat nomme « la lourdeur de la règlementation », un sondage IFOP effectué pour le compte d’Agir pour l’Environnement et Générations Futures relève que pour 68% des français, l’Etat n’en fait pas assez en matière de règlementation écologique pour garantir une agriculture et une alimentation de qualité.

Mais on peut s'interroger aussi sur les pratiques de nombreuses collectivités, grosses consommatrices de désherbant, Toulouse Métropole en fait partie. Il est tellement simple de désherber à la main le trottoir qui est devant chez soi ! Agissons pour que notre commune soit classée "zéro phyto" !







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