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lundi 15 février 2010

Les raisons d'une éviction

Le président du Grand Toulouse-député-maire de Toulouse, Pierre Cohen, explique les raisons de l'éviction de Stéphane Coppey, de la présidence de TISSEO-SMTC, en charge de la compétence transport dans l'agglomération toulousaine dans CE COURRIER

Ce courrier nécessite plusieurs correctifs. Nous souhaitons donc vous apporter un éclairage différent, vérifiable, que nous considérons plus proche de la vérité.
En premier lieu, il est important de rappeler que le fonctionnement de TISSEO est démocratique et que le Président ne peut prendre (ou refuser de prendre) aucune décision sans l'aval du Conseil Syndical composé de 12 élus issus du Grand Toulouse, du SICOVAL et du SITPRT. Parmi ces élus, il n'y avait jusqu'en décembre que deux élus Verts, Michèle Bleuse et Stéphane Coppey.
 Pierre Cohen
Les blocages évoqués par Pierre Cohen prennent notamment leur source lorsque, entre autre, il a décidé de manière unilatérale de refuser le lancement de la consultation publique sur le prolongement de la ligne B du métro vers Labège, alors qu’il s’était engagé pour sa réalisation le jour de l’inauguration de la ligne B. Cette décision prise en septembre 2008 contrariait les décisions antérieures prises dès 2006, et a généré, en conséquence, des tensions entre les trois collectivités membres de Tisséo.

De cet épisode malheureux, est ressorti un malaise et, effectivement, des difficultés dans la gouvernance de Tisséo. Mais en aucun cas, la présidence de Stéphane Coppey ne peut en être rendue responsable.
 Stéphane Coppey
Les autres prétextes pour justifier le "débarquement" autoritaire de Stéphane Coppey nécessitent des corrections :
  • Il est évoqué ainsi un refus de la création d'une régie autonome. Ceci est faux. Stéphane Coppey s'est prononcé dès le mois de juillet 2008, comme l'ensemble du Conseil Syndical, pour la création d'un EPIC mais souhaitait, avant sa mise en oeuvre, en définir les contours afin d'éviter par la suite une privatisation via une DSP (délégation de service public à un exploitant privé) conformément d'ailleurs aux décisions prises par le PS départemental en 2005 lorsque ce dernier a souhaité remplacer la SEMVAT par une régie directe publique !  
  • Il est affirmé ensuite qu'il aurait fallu un "bras de fer" avec Stéphane Coppey pour mettre en place l'abonnement jeune à 10€. Egalement faux. Pierre Cohen a pris cette décision seul, sans consultation des deux autres collectivités membres de Tisseo. Malgré cette inélégance de la part de Pierre Cohen, TISSEO, à la dermande de son Président, a tout mis en oeuvre pour que cela soit effectif dès la rentrée de septembre, ce qui fut fait.
  • Il est indiqué que Stéphane Coppey n'aurait pas pris position contre la tentative de blocage du vote du budget 2009 par le SICOVAL et aurait, par ailleurs, inscrit une augmentation de 25% du budget de fonctionnement. Faux encore. Pour le premier point, une lecture de la presse de cette époque démontre le contraire. Le président de TISSEO a essayé de tenir un point d'équilibre et de consensus entre les trois collectivités membres du SMTC pour éviter l'éclatement. Sur le deuxième point, comme toutes instances démocratiques, des propositions ont été faites et des choix opérés par le conseil syndical. Le budget présenté par Stéphane Coppey lors de celui de mars 2009 est le fruit de ces discussions. Il a été voté par l'ensemble des représentants du Grand Toulouse.


  • Il est insinué des "actions de communication superflues". Il convient de noter que le budget de communication de TISSEO représentait en 2009 0,42% du budget global et qu’il a été réduit en valeur absolue d'un tiers par rapport à 2008, et de moitié par rapport à 2007.
  • Il est avancé une mauvaise gestion du conflit social. A noter que les diverses annonces par voix de presse de Pierre Cohen sur la gouvernance de TISSEO, et les rendez-vous impromptus pris par ce dernier avec les syndicats de TISSEO, ont créé un malaise social au sein de l'entreprise, délégitimant le Président en place au moment où des négociations salariales complexes commençaient, ce qui constitue une faute grave dans le cadre d’une nécessaire solidarité entre responsables politiques chargés de la gestion d’un tel organisme public. 
Toutes ces corrections, vérifiables, montrent bien que Stéphane Coppey a toujours recherché dans l’exercice de son mandat à agir dans l’intérêt de l’ensemble des collectivités membres du SMTC, comme la loi lui exigeait de le faire, et que sa responsabilité dans la crise de TISSEO est donc extrêmement limitée.
Cette crise que traverse TISSEO n’est à ce jour en rien réglée, malgré les annonces faites, puisque nous considérons qu’elle nait de la volonté du Président du Grand Toulouse de prendre l’ascendant sur toutes les décisions du syndicat, au profit de la seule Communauté Urbaine, voire de la seule Ville de Toulouse, et que rien aujourd’hui prouve qu’il ait changé de posture politique.
 Les Verts dans leur ensemble, considèrent que cet acte majeur d’éviction de deux élus Verts est, à lui seul, générateur de division et de tensions entre les forces de gauche et écologistes au moment même ou elles ont l’impérieuse nécessité de consolider leur partenariat et leur capacité à coopérer face aux attaques sans précédents de la droite sur les acquis sociaux et les acquis démocratiques.
Les Verts appellent donc l’ensemble des élus et militants socialistes, communistes et radicaux, à s’interroger sur ces pratiques politiques, générés par le Maire de Toulouse et ses proches. Ils les appellent à un sursaut de démocratie locale et de responsabilité politique, au risque de devoir assumer, aujourd’hui et demain, les conséquences du message négatif envoyé aux militants et à l’électorat de gauche.

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