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lundi 1 février 2010

Voyage en eau trouble ...

L'opacité des entreprises de distribution d'eau est à l'image de leur manque d'intérêt pour la gestion d'un bien commun - Danielle Mitterrand, dans un appel aux maires de France
Fin 1991, la distribution de l'eau à St-Orens a été confiée à la Lyonnaise des Eaux. Dans les formes actuelles de la délégation de ce service public à des entreprises privées, des pans entiers de la gestion comptable échappent au contrôle des usagers, comme le souligne la Chambres Régionale des Comptes. Cela favorise des surfacturations, d'où un prix de l'eau pour les usagers bien supérieur à celui des Régies.

En février 2009, un audit a été lancé sur la gestion de l'eau par la Lyonnaise, les cabinets en charge de l'audit avaient 4 mois pour rendre leur rapport. Nous pensions donc pouvoir vous rendre compte des conclusions de l'audit.
Las, l'audit a pris du retard, la Lyonnaise semblant peut pressée de communiquer les informations indispensables à l'audit. Suspension, reprise ... cela nous mène à la mi novembre 2009, date à laquelle un "pré rapport" est remis à un cercle très restreint : Mrs Cohen, Raynal et Mahé, ce dernier est le directeur général des services du Grand Toulouse. Les élus de St-Orens, pourtant concernés au premier chef, n'ont droit à aucune information, les dossiers de l'eau sont tellement sensibles que la confidentialité et les négociations avec les "fermiers" de l'eau (les grand groupes Veolia, Suez, Saur) nécessiteraient cette discrétion.
Aux dernières nouvelles, après avoir posé la question lors de la tenue de la dernière commission Eau & Assainissement du Grand Toulouse, les conclusions de l'audit devraient être présentées le 24 février.
Alors patience ?

Parallèlement à cet audit technique, financier et juridique, un audit similaire était mené sur le contrat de Toulouse avec Veolia.
Mais là aussi, on observe la même difficulté à avoir accès aux rapports des auditeurs. L'information de première main est limitée aux quelques décideurs cités ci-dessus, et on diffuse auprès des différents groupes politiques qu'un "powerpoint" démontrant que le maintien de la délégation de service public, associé à une réduction du prix de l'eau négociée avec l'opérateur avec Veolia, est préférable au retour en Régie publique en 2015.

L'audit démontre un grand nombre d'irrégularités dans le contrat, avec des surfacturations importantes (1,7 M€ en 2007), ce qui justifie en soi un retour rapide en Régie, pour être maître des coûts.
Mais le système de contrat mis en place est des plus pervers : en plus des droits d'entrée payés par Veolia pour avoir la concession de l'eau, cette société reverse chaque année 5 M€ de redevance, reversée au budget de la Communauté Urbaine. Cette situation est anormale et illégale, l'usager doit payer pour le prix de l'approvisionnement et du traitement, et non payer un impôt déguisé. Mais certains politiques en bons gestionnaires semblent préférer ne rien changer à cette situation !
Les résultats de l'audit à Toulouse montrent également la nécessité de mener un audit similaire sur l'assainissement, là aussi contrôlé par Veolia, et où là aussi les surfacturations seraient très élevées, au dire de certaines personnes bien informées.

A ne pas manquer
!
Avant la prise de décision de la CUGT sur les suites de l'audit sur l'eau de
la ville de Toulouse, l'association Eau Secours 31 vous invite à la réunion publique sur
la gestion de l'eau, le 4 février à 20h30, salle Castelbou, 22 rue Léonce Castelbou, Quartier Arnaud-Bernard, à Toulouse.

Cette réunion sera animée par Raymond Avrillier, maire adjoint honoraire de
la ville de Grenoble, auteur du livre "le système Carignon".
Raymond Avrillier est à l'heure actuelle, un des meilleurs spécialiste
français de la gestion de l'eau et de l'assainissement.

Plus d'infos sur l'audit de l'eau à Toulouse:
Gestion de l’eau : le débat démocratique boit la tasse
et notamment l'interview de Jean-Luc Touly, auteur de "L'eau de Vivendi, les vérités inavouables", publié en 2003, et de "L'eau des multinationales", Fayard, 2006.

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