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dimanche 2 octobre 2011

Eradiquons ...

L’absorption de plomb peut provoquer de graves problèmes neurologiques et entraîner chez les jeunes enfants d’importants retards de développement psychomoteur. Les peintures au plomb longtemps utilisées parce que résistant à l'humidité sont la cause de nombreux cas de saturnisme, leur usage est maintenant très règlementé. L'ajout de plomb a également été interdit dans l'essence.

Il y a de donc bonnes raisons de s'interroger sur le risque de migration dans l'eau du plomb des tuyaux utilisés pour acheminer l'eau potable à votre robinet : en effet à St-Orens plus de 41% des branchements sont en plomb (1665 pour être précis), alors que sur les autres communes de l'agglomération le taux est inférieur à 5%.

Une carte du pourcentage de branchements plomb par région est disponible sur : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/article/306/1168/eau-potable-distribution.html


Comment se dissout le plomb dans l'eau ?
  • si l'eau est acide et/ou faiblement minéralisée, mais les producteurs d'eau veillent à neutraliser le pH de l'eau,
  • selon le temps de stagnation de l'eau dans les canalisations en plomb, selon la longueur des canalisations en plomb,
  • si la température de l'eau est élevée : la solubilité du plomb dans l'eau est deux fois plus importante à 25°C qu'à 15°C,
  • par de possibles phénomènes d'électrolyse (mise à la terre sur des canalisations d'eau, juxtaposition de matériaux différents…)

Des seuils plus contraignants
Une directive européenne de novembre 1998 a abaissé en 2003 la limite de plomb par litre d’eau à 25 microgrammes, ce seuil passe à 10 microgrammes en 2013, la mesure se faisant à la sortie du robinet du consommateur.

La Communauté urbaine du Grand Toulouse a maintenant la compétence de l'approvisionnement en eau et la direction du cycle de l'eau a proposé d'éradiquer de supprimer ces branchements plomb à St-Orens en proposant 3 scénarios avec fin des travaux entre fin 2013 et fin 2015.

A la question de savoir quel est le niveau d'urgence de ces remplacements, le responsable technique a affirmé que l'Agence Régionale de la Santé effectuait bien des mesures de taux de plomb sur la commune, mais que ces données ne leur étaient pas accessibles et que de plus l'ARS leur mettait la pression.

Devant notre étonnement qu'un service public ne communique pas ce type de données, nous avons lancé l'enquête. 

Rien de plus facile pourtant, il suffit de téléphoner à l'ARS, où on est très bien accueilli, pour obtenir les les résultats des mesures. Depuis 2004 l'ARS a fait à St-Orens 3 mesures par an : sur tous les prélèvements 1 seul, au tennis, a présenté un taux de 5 microgrammes par litre, les autres sont à 0. Le représentant de l'ARS nous a confirmé que la directive impose une obligation de résultats, et non de moyens.

Nous sommes donc amenés à nous interroger sur l'urgence de ces travaux, surtout quand on en connait le coût : environ 2500 € par branchement, ce prix pouvant varier en fonction de la technique utilisée. Et il est important de noter que l'éradication du plomb ne porte que sur la partie entre la conduite d'alimentation en eau et le compteur. Entre le compteur et votre robinet, ça reste à votre charge. 
 
Qui finance ces travaux ? L'usager !
La moitié est indirectement financé par les St-Orennais, car sur les 25% de réduction de la facture d'eau potable, la moitié a été retenue pour payer ce type de travaux, le reste étant couvert par le budget de l'eau, budget indépendant, géré par la Communauté Urbaine.

Peut-on faire autrement ?
Si la suppression doit se faire, et elle doit se faire (quand il n'y a plus de plomb, on est sûr de ne plus avoir de problème), il est possible de l'effectuer progressivement à coût moindre, lors des remplacements de conduites vétustes ou d'autres travaux, tout en contrôlant les zônes à risques par les mesures de taux de plomb.

Nous préfèrerions que les sommes consacrées à ces travaux soient consacrées à des travaux d'isolation thermique : avec 2500 €, on peut améliorer notablement l'isolation d'une toiture.

Mais ce type de travaux intéresse fortement les entreprises du BTP, il n'est que de lire l'article « Branchements enplomb : une arnaque de 5 milliards d’euros » que nous vous recommandons, sur le blog de Marc Laimé, journaliste spécialisé et conseiller sur les politiques publiques de l’eau auprès de collectivités locales. Et on peut se demander si certains responsables, sous prétexte de supprimer le plomb dans notre environnement, ne tendent pas à les favoriser !

Quelle mesure de précaution ?
La mise en œuvre de pratiques simples permet de réduire la teneur en plomb dans l'eau du robinet. Ainsi, lorsque l'eau a stagné dans les canalisations (par exemple le matin au réveil ou au retour d'une journée de travail), il est recommandé de n'utiliser l'eau froide du robinet pour la boisson ou la préparation des aliments qu'après une à deux minutes d'écoulement ; cette simple pratique assure l'élimination de la plus grande partie du plomb présent dans l'eau et des éventuels autres éléments métalliques.

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