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mercredi 13 novembre 2013

De quel bois je me chauffe ?

Nombre de de délibérations présentées lors des séances du conseil municipal sont adoptées à l’unanimité, mais dans quelques cas on peut être surpris par l'emballement des débats. Le dernier en date, lors de la séance du 5 novembre 2013, portait sur une demande de subvention, concernant une étude de faisabilité de l’implantation d’un réseau de chaleur alimenté par une chaufferie bois.
Illustration d'une brochure sur les économies d'énergie

Alors que le prix des énergies fossiles tend à flamber, car ces ressources ne sont pas inépuisables, et parce qu'elles produisent des gaz à effet de serre dont on voit l'effet sur le climat, il nous parait intéressant d'étudier les possibilités de faire appel aux énergies renouvelables, disponibles sur ou à proximité de notre territoire.. 
Une "étude d'opportunité" a montré que l’implantation d’un réseau de chaleur, avec une chaufferie bois, desservant le lycée, le collège, la piscine, la future zone d'habitat de l'Orée du Bois parait viable en termes économiques. Une étude de faisabilité est nécessaire pour étudier les besoins et les équipements, réaliser une étude comparative économique, financière et environnementale.
Comparaison entre le coût du chauffage bois et du chauffage au gaz : l'investissement concernant le réseau de chaleur est plus important, mais le coût du combustible est très inférieur à celui du gaz (Source : Biomasse Normandie). Cf également la notice "Atouts et spécificités des réseaux de chaleur Bois-Energie"

Le choix du bois, une énergie renouvelable, tient au fait que la région Midi-Pyrénées est riche en boisement : Midi-Pyrénées dispose de la 3ème forêt de France, les bois couvrant ¼ du territoire. Le Conseil régional a lancé un Plan Bois Carbone Durable, pour développer notamment le bois énergie, car nous sommes importateur de bois, malgré nos ressources !
Alors qu’il ne s’agissait que d’une demande de subvention de l’ADEME pour cette étude, à hauteur de 50 %, pour un montant total de l'ordre de 20 000 € (cette étude sera soumise à appel d'offres), les réactions furent vives, comme en témoignent les correspondants de la Dépêche :
" Marc Del Borello, chef de file de l’opposition, interpelle : «Sur quoi se base ce montant de 20 000 € ?». Et Patrice Soutoul [Ndr : de la majorité municipale] de souligner : «Les utilisateurs de ce chauffage ne pourront plus en sortir. Il faut aussi tenir compte des problèmes liés aux ressources bois elles-mêmes, au prix du bois qui risque de flamber si cette énergie devient la solution d’avenir…»
 cf Article complet

Et les critiques de fuser : " il y aura une noria de camions, on va faire des coupes rases, le prix du bois va flamber ... ".

S'il est tout a fait normal et démocratique d'avoir un débat sur des questions de fond, qui engagent la collectivité sur le long terme, mieux vaudrait éviter de lancer en conseil des affirmations aussi péremptoires, qui tiennent de la discussion du café du commerce, alors que l'objet de l'étude est de répondre à toutes les questions sur les aspects techniques, économiques, notamment sur la stabilité des cours du bois, sur le mode d'exploitation de la chaufferie et du réseau de chaleur (en régie ou confiée à un opérateur en délégation de service public) et sur les impacts environnementaux.

Les collectivités concernées ont déjà montré leur intérêt pour ce réseau de chaleur, notamment le Conseil régional qui a suspendu un remplacement de chaufferie au lycée P-P.Riquet, en attendant les résultats de l'étude, conscient de l'intérêt d'une mutualisation possible de tels équipements.

Nous savons que vouloir engager la transition énergétique bouscule les habitudes, mais c'est aussi un levier en faveur de l'emploi (20 000 personnes travaillent déjà dans la filière bois sur Midi-Pyrénées), d'emplois locaux non délocalisables !, et un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'abattage de bois étant suivi de replantations qui équilibrent le bilan carbone.

PS : Précisons que la demande de subvention a été votée par la majorité des conseillers municipaux.









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